Appel à l’aide d’une mère pour sa fille Tran Thi Thuy emprisonnée

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(À propos de l’arrestation de ma fille, Tran Thi Thuy, et du harcèlement policier contre ma famille)

A l’attention de :

  • les medias vietnamiens et internationaux,
  • les Organisations de Défense des Droits de l’Homme,
  • les vietnamiens de tous horizons,

Je m’appelle Bui Thi Nu, mère de Mlle Tran Thi Thuy, résidant au hameau Long Thai, village Long Khanh B, district Hong Ngu, province Dong Thap. Je vous écris cette lettre pour vous alerter sur la situation de ma fille arrêtée par les policiers, et de notre famille qui fait l’objet d’incessants harcèlements et intimidations depuis plusieurs mois.

Depuis 1992, notre famille a déposé plainte pour récupérer notre parcelle de terre confisquée par le district Tam Nong. Nous vivons dans la misère. N’arrivant pas à joindre les deux bouts, nous nous efforçons de demander la restitution de cette parcelle afin de nourrir notre famille. Plusieurs fois, ma fille est montée à la capitale du Nord avec notre dossier de réclamation. Le 27 juillet 2005, notre dossier a été réceptionné par Nong Duc Manh [Premier Secrétaire du Parti Communiste Vietnamien] qui a promis que Nguyen Tan Dung [Premier Ministre] le traitera. Mais depuis cette date, nous n’avons jamais eu de suite.

Notre famille est de confession bouddhiste Hoa Hao. Or nous sommes harcelés par la police toutes les fois que nous rendons visite à nos amis bouddhistes. Depuis mars 2010, les harcèlements policiers sont devenus constants. Nous sommes sans cesse convoqués au commissariat où nous sommes mis à l’isolement et battus. Mon fils, Tran Thanh Binh, est décédé à l’hôpital au cours du cinquième mois lunaire dans des circonstances très suspectes et nous ne connaissons d’ailleurs toujours pas les causes de son décès.

Le 10 août 2010 à 18h30, un groupe de policiers a débarqué chez moi et a menotté mes enfants. Mon autre fils Tran Thanh Tuan s’est fait brutalement frappé et a subi un traumatisme crânien. Ils ont emmené ma fille Tran Thi Thuy sans rien nous dire. Ce n’est que 10 jours après, le 20 août, que j’ai reçu un courrier des services d’enquêtes policières de Ben Tre, daté du 16 août, m’informant qu’elle est détenue à la prison B34 du Ministère de la Sécurité Publique, pour avoir enfreint l’article 79 du Code Pénal.

Depuis l’arrestation de ma fille, notre famille est sans cesse harcelée, intimidée, isolée économiquement. Nous ne pouvons pas non plus rendre visite à notre fille. Nous avons écrit deux courriers au Bureau de l’Inspection du Gouvernement et au Ministère de la Sécurité Publique, qui sont restées lettres mortes.

Aujourd’hui, nous écrivons cette lettre pour vous alerter sur la situation désespérée de notre famille, en espérant qu’elle retienne votre attention. Aidez-nous à retrouver une vie paisible et surtout, à faire libérer rapidement notre fille Tran Thi Thuy.

Je vous joins les deux rapports évoqués plus haut ainsi que le courrier des services d’enquêtes policières de Ben Tre afin que vous puissiez juger par vous-même de l’urgence de notre situation et des manquements que notre famille a dû endurer depuis de longues années.

Je vous remercie sincèrement pour votre attention.

Dong Thap, Vietnam
Le 13 septembre 2010.

Bui Thi Nu

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