Au Vietnam, procès en appel pour huit blogueurs catholiques

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22 mai 2013

Condamnés en janvier dernier à des peines de trois à treize ans de prison pour propagande contre l’État, huit blogueurs ont fait appel.

Initialement prévu le 24 avril, ce procès en appel avait été repoussé au 23 mai.

C’est demain jeudi 23 mai, à 7 h 30, que doit s’ouvrir au tribunal populaire de la province du Nghê An le procès en appel des huit blogueurs catholiques, des diocèses de Vinh et de Thanh Hoa, qui avaient été condamnés il y a quatre mois, par ce même tribunal, à des peines de trois à treize ans de prison. Ces huit blogueurs font partie des 14 militants chrétiens, âgés de 24 à 55 ans et fortement engagés dans des activités religieuses et sociales, qui avaient été arrêtés entre le 30 juillet et le 16 août 2011  ; ils avaient été jugés en vertu des articles 79 et 88 du Code pénal vietnamien qui punissent respectivement la « subversion de l’administration » et la « propagande contre l’État ». Depuis janvier, ils sont détenus dans diverses prisons vietnamiennes, dans des conditions difficiles.

NI LIVRE NI JOURNAL

Selon l’avocat de quatre d’entre eux – Paulus Le Son, Tran Minh Nhat, Nguyen Dinh Cuong et Ho Van Oanh –, ces blogueurs catholiques sont dans des cellules sans électricité, ne reçoivent qu’une quantité très limitée d’eau et de nourriture et n’ont accès à aucun livre ou journal. « Cela fait presque deux ans pour certains qu’ils sont détenus ainsi, par mesure de rétorsion afin qu’ils finissent par avouer leur faute », précise Michel Tran Duc, Vietnamien vivant en France et membre de Viet Tan.

Le parti politique Viet Tan, basé en Californie (États-Unis) et qualifié de « terroriste » par les autorités communistes vietnamiennes, organise depuis 2009 en Asie des sessions pour former aux blogs, aux réseaux sociaux et à la sécurité sur Internet des militants désireux de réclamer le multipartisme, la liberté de la presse et d’association. Les 14 blogueurs arrêtés avaient participé à une session de formation du Viet Tan hors Vietnam. Selon Michel Tran Duc, « quelques dizaines seulement » de Vietnamiens (dont un certain nombre de chrétiens) ont pu participer à l’une de ces sessions car il est très difficile de les faire sortir du pays.

DES REPRÉSENTANTS D’AMBASSADE

Ce procès en appel, que la presse vietnamienne officielle dénomme comme étant celui de « Hô Duc Hoa et de ses complices », devait initialement s’ouvrir le 23 avril. Mais quelques jours avant la date prévue, il avait été reporté à une date ultérieure car, selon les autorités judiciaires, un des membres du jury ne pouvait y assister ce jour-là. Beaucoup d’observateurs avaient attribué cet ajournement à des pressions internationales. C’était une manière aussi, pour le régime de Hanoï, de décourager les nombreuses ONG des Droits de l’homme qui soutiennent ces militants chrétiens. « On sait que des avocats d’ONG se présenteront demain à l’entrée du tribunal mais ils seront sans doute refoulés », poursuit Michel Tran Duc, en ajoutant que les ambassades du Canada, des États-Unis, d’Australie et de Suisse devraient déléguer des observateurs, ainsi sans doute que l’Union européenne. Parallèlement la paroisse de Thai Ha, dans un quartier populaire de Hanoï, a organisé en ce dimanche de Pentecôte une veillée de prière en soutien aux huit blogueurs  : l’église était pleine avec plusieurs milliers de fidèles.

Pour autant, ce procès en appel ne risque pas de changer grand-chose pour les blogueurs détenus qui, au mieux, verront leur peine confirmée. « Il est très rare au Vietnam qu’une peine se voit réduite en appel, et il n’est pratiquement jamais arrivé qu’une peine soit annulée », précise encore Michel Tran Duc. Ce procès en appel n’a donc d’autre but que de continuer à faire parler de ces blogueurs courageux qui ont défié le pouvoir communiste, afin qu’on ne les oublie pas.

Claire Lesegretain

Source : La Croix

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