Chris Hayes devant le Parlement Australien : « Je ne resterai pas silencieux face aux violations des droits de l’homme au Vietnam »

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2 novembre 2012

Discours du député fédéral australien Chris Hayes devant la Chambre des Représentants le 29 Octobre 2012 à propos des dernières violations des droits de l’homme au Vietnam.


M. Hayes (Fowler) (21:33) Pour la majorité du peuple vietnamien, septembre dernier était un mois excitant de célébrations. Les rues du Vietnam s’illuminaient et les gens ont célébré la Fête de la Mi-Automne. Cependant, derrière les festivités et les sourires des 90 millions de Vietnamiens se trouve la triste histoire de la répression et la négation continuelle des droits de l’homme.

Peut-être que le gouvernement vietnamien avait planifié la récente série de procès au même moment que la Fête de la Mi-Automne dans le but de minimiser l’attention internationale sur ces procès. Les verdicts des derniers procès démontrent que les Vietnamiens n’ont pas la possibilité de dénoncer ces injustices.

Septembre a été un mois très sombre pour la liberté d’expression. Trois blogueurs vietnamiens ont été condamnés à des peines excessivement sévères. Nguyen Van Hai a été condamné à 12 ans de prison, Ta Phong Tan à 10 ans et Phan Thanh Hai à 4 ans. Ils ont été condamnés d’après l’article 88 du Code pénal pour avoir publié des articles sur leurs blogs qui « auraient déformés les faits et s’opposaient à l’Etat ».

J’ai souvent parlé des violations des droits de l’homme au Vietnam, mais aujourd’hui je veux insister plus particulièrement sur le système judiciaire au Vietnam et la manière dont ce système permet que de tels abus se produisent. En Australie, comme dans la plupart des pays démocratiques, le principe de la séparation des pouvoirs s’applique pour assurer l’indépendance du pouvoir judiciaire afin que l’administration judiciaire puisse agir sans crainte de favoritisme. Au Vietnam, cependant, il ne semble y avoir aucune séparation claire entre les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, étant donné que, in fine, tous les organes administratifs sont subordonnés au Parti Communiste.

D’un point de vue juridique, il apparaît que la loi au Vietnam s’applique de manière totalement différente dans les tribunaux. L’Organisation Mondiale Contre la Torture a identifié plusieurs irrégularités de procédure dans le système judiciaire vietnamien qui enfreint de manière flagrante les normes d’équité des procès. Dans le cas des trois blogueurs, il n’y avait pas d’audience publique, tel que prévu par l’article 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel le Vietnam est signataire. Les familles des accusés ont été empêchées d’y assister. Et les accusés n’avaient aucune possibilité de se défendre ou de faire citer des témoins pour leur défense.

Les violations des droits de l’homme au Vietnam ont attiré l’attention du président Obama. En mai de cette année, le président Obama a mentionné le cas de Nguyen Van Hai, dans un discours qui appelait à une plus grande liberté pour les médias du monde entier. Alors que le Vietnam continue à se développer économiquement, la communauté vietnamienne en Australie m’a rapporté à maintes reprises l’état de détérioration des droits de l’homme au Vietnam. Ils ne sont pas seuls dans leurs préoccupations. La communauté internationale, tout en cherchant des liens économiques plus étroits avec le Vietnam, fait également pression sur le Vietnam pour améliorer son bilan en matière de droits de l’homme.

Plus tôt cette année, j’ai consacré un discours pour rendre hommage aux proches des personnes assez audacieuses pour défendre la liberté. Aujourd’hui, je voudrais porter à l’attention du Parlement sur les circonstances tragiques de Mme Dang Thi Kim Lieng.

Le 30 juillet dernier, Dang Thi Kim Lieng, mère de Ta Phong Tan, qui a récemment été condamnée à 10 ans de prison, s’est immolée devant les bureaux du Comité Populaire de Bac Lieu et mourut. Elle a sacrifié sa vie pour attirer l’attention sur le sort de sa fille. Outre ce qui paraît comme une ultime manifestation de l’amour d’une mère morte d’inquiétude pour sa fille, je comprends que Kim Lieng faisait face également à un harcèlement constant des autorités gouvernementales.

Alors que beaucoup d’entre nous considèrent le Vietnam comme une nation au potentiel économique énorme et un pays qui a beaucoup à offrir sur la scène internationale, je demande à la Chambre de voir plus loin et de regarder les violations des droits de l’homme, la suppression de la liberté d’expression et le harcèlement auquel les Vietnamiens sont soumis. Les vrais amis qui croient en un avenir solide et prospère pour le Vietnam et pour ses habitants ne devraient pas rester silencieux face à de telles violations des droits de l’homme. Je ne le resterai pas non plus.

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Discours de Chris Hayes (en anglais)

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