Face à la dissidence, Hanoi ne tremble pas

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Vietnam . La condamnation, hier, de Pham Minh Hoang montre la volonté de museler la société civile.

Par Arnaud Vaulerin

11 août 2011

Le blogueur franco-vietnamien Pham Minh Hoang aura attendu presque un an en détention avant d’être fixé sur son sort. Hier, Hanoi l’a condamné à trois ans de prison suivis de trois années de résidence surveillée. Les autorités ne lui reprochent rien moins que d’avoir « commis le crime d’activités visant à renverser l’administration populaire », selon le juge Vu Phi Long. Le tribunal a précisé qu’il avait écrit, sous son pseudonyme de blogueur, Phan Kien Quoc, 33 articles, dont la plupart « noircissaient l’image du pays ».

Le professeur de maths de 56 ans qui en a passé vingt-sept en France, avant de regagner Hô Chi Minh-Ville, s’est défendu de telles intentions durant l’audience : « Mes écrits ne visaient pas à renverser qui que ce soit. J’ai seulement pointé les choses négatives dans la société et je crois que le pays a besoin d’être plus démocratique. »

Paris, qui parle d’une « peine lourde », souhaite que cette condamnation soit « reconsidérée ». Hier soir, le Quai d’Orsay précisait qu’il n’y avait pas d’accord judiciaire et de transfèrement entre la France et le Vietnam.

Outre son appartenance au parti prodémocratie Viet Tan, qu’Hanoi considère comme une organisation « terroriste », le régime communiste reproche à Hoang ses prises de position contre la corruption des fonctionnaires et le projet d’extraction minière de bauxite sur les hauts plateaux. Cette question très sensible, car elle montre un pouvoir vietnamien à la solde des Chinois, a déjà valu une lourde condamnation à un autre dissident. La semaine dernière, la justice vietnamienne a confirmé en appel la peine de sept ans infligée à Cu Huy Ha Vu, un juriste réputé et fils d’un compagnon de route du fondateur du Parti communiste vietnamien (PCV), Hô Chi Minh.

Ces condamnations, auxquelles s’ajoutent l’arrestation de huit catholiques, du blogueur Paulus Lê Son et la réincarcération du prêtre Nguyen Van Ly depuis la fin juillet, montre un pouvoir sur la défensive. Lancée en 2007, la vague répressive contre toutes les dissidences n’a pas cessé à la fin du congrès du PCV en janvier. « Le régime a peur après ce qui s’est passé lors du printemps arabe, analyse Michel Tran Duc du parti Viet Tan. Sa réaction est proportionnelle au mécontentement croissant de la population touchée par la crise économique et écœurée par la corruption généralisée. »

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