Ignorant les protestations des Etats-Unis, le régime communiste vietnamien envoie des blogueurs en prison

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26 septembre 2012

L’arrestation de trois blogueurs vietnamiens a attiré l’attention avec les pratiques du régime communiste de Hanoï et les normes démocratiques que l’administration d’Obama souhaite promouvoir dans le cadre du développement de leurs relations bilatérales.

La condamnation lundi d’une femme et de deux hommes intervient deux mois après que la Secrétaire d’État Hillary Clinton se soit rendue au Vietnam et ait soulevé leur cas.

Condamnés par un tribunal de Saigon pour « propagande contre l’Etat de la République Socialiste du Vietnam », Nguyen Van Hai, 60 ans, a été condamné à 12 ans de prison ; Ta Phong Tan, 44 ans, à 10 ans de prison et Phan Thanh Hai, 43 ans, à quatre ans de prison. Les peines d’emprisonnement sont toutes assorties d’assignation à domicile pour des périodes allant de trois à cinq ans.

Tous les trois sont membres du « Club des Journalistes Indépendants », un site internet créé en 2007, et les accusations portées contre eux concernent des posts qu’ils auraient publiés sur ce site ou sur leurs propres blogs. Selon Reporters sans frontières, les sujets traités portent sur la corruption, l’injustice et les conflits territoriaux du Vietnam avec la Chine en Mer de Chine méridionale.

Selon eux, Nguyen Van Hai (alias Dieu Cay) est sous les barreaux depuis avril 2008, après « avoir été faussement accusé de fraude fiscale pour réduire au silence un dissident gênant », tandis que Phan Thanh Hai a été arrêté en octobre 2010.

Selon Reporters sans frontières, les peines sévères encourues sont « symptomatiques du crispement des autorités vietnamiennes, et d’un renforcement de la répression dans un contexte de divisions au sein du régime et d’affaires de corruption impliquant de hauts responsables, en particulier le Premier ministre ».

Les blogueurs sont condamnés en vertu de l’article 88 du Code pénal vietnamien qui concerne « la diffusion de nouvelles fabriquées suscitant la confusion au sein du peuple » et « la diffamation de l’administration du peuple ».

Le média d’Etat Vietnam News Agency a déclaré que le trio avait posté « des documents qui sapaient, noircissaient les dirigeants, critiquaient le parti et détruisaient la confiance du peuple en l’État ».

Leur crime est considéré « extrêmement grave ; constant, il nuit à la sécurité nationale et à l’image du Vietnam dans la communauté internationale ».

« Les peines sévères infligées à ces trois blogueurs, ainsi que l’arrestation de beaucoup d’autres activistes au cours de l’année, démontrent combien le régime de Hanoi est fragile et précaire » a ainsi déclaré mercredi Duy Hoang, le porte-parole de Viet Tan.

« Un régime respectant les droits de l’homme et confiant du soutien que lui porte la population n’emprisonne pas les citoyens pour « propagande contre l’état », a-t-il dit à CNSNews.com.

D’après Hoang, Dieu Cay a été arrêté en 2008, et « on ne compte pas tous les autres ‘Dieu Cay’ qui se sont mis à bloguer et à pour parler de corruption, de souveraineté territoriale vietnamienne, et du besoin de réforme politique. Aujourd’hui, Hanoï peut peut-être pointer les blogueurs un par un et les réprimer mais, à long terme, il sera totalement impuissant contre le mouvement du journalisme citoyen et contre la société civile qui se développent en ligne. »

‘Méchant complot’

Lors d’une conférence de presse mardi, le porte-parole du Ministère des Affaires Étrangères vietnamien a défendu le procès.

« Au Vietnam, les droits à la liberté des citoyens sont clairement stipulés dans la Constitution et les textes juridiques, sont respectés et garanties dans les faits » a déclaré Luong Thanh Nghi. « Les citoyens vietnamiens réalisent pleinement leurs droits dans le cadre de la loi ».

Les réactions critiques concernant la liberté d’expression touchent les plus hautes sphères du gouvernement. Au début du mois, le bureau du Premier Ministre Nguyen Tan Dung s’en est pris aux blogs qui mettent l’accent sur la corruption d’Etat, disant qu’ils faisaient partie d’un « méchant complot » des « forces hostiles ».

Selon Reporters sans frontières, le Vietnam est le troisième pays après la Chine et l’Iran, pour le nombre de personnes détenues pour s’être exprimé librement en ligne.

La porte-parole du Département d’État Victoria Nuland, a publié un communiqué lundi invitant les autorités vietnamiennes à libérer ces trois personnes « qui semblent n’avoir fait rien fait de plus qu’exercer leur droit à la liberté d’expression. »

Nuland a rappelé que Mme Clinton, lors de sa visite au Vietnam au mois de juillet, avait indiqué que la défense des droits de l’homme était une étape nécessaire dans le rapprochement et le développement de leurs relations bilatérales.

À Hanoï, Mme Clinton avait déclaré aux journalistes qu’elle avait soulevé les problèmes des droits de l’homme avec son homologue vietnamien, et en particulier « les restrictions de liberté d’expression en ligne et du procès à venir des fondateurs du site appelé Club des Journalistes Indépendants ».

Les médias d’Etat n’ont cependant pas rapporté ses propos et, quelques jours après avoir quitté le Vietnam, un tribunal vietnamien condamnait trois autres activistes – eux aussi en vertu de l’article 88 – à des peines allant de quatre à cinq et demi de prison.

Les critiques pensent que le Vietnam ne perd rien quand il viole les droits de l’homme et qu’il récolte en plus les fruits de leurs relations économiques et politiques avec les États-Unis, un processus qui a commencé en 1995 sous le président Clinton, a continué sous le Président Bush et s’est accéléré sous l’administration actuelle.

Le président Obama a accueilli le Vietnam au sein du Partenariat Trans-Pacifique (TPP), un ambitieux projet de traité commercial. Parmi les 11 membres actuels du TPP, le Vietnam est l’un des deux seuls pays non-démocratiques (l’autre étant le minuscule sultanat du Brunei).

Au début du mois, une délégation du seul syndicat autorisé au Vietnam, une branche du Parti communiste, s’est rendue aux États-Unis à l’invitation du groupement syndical des Etats-Unis (AFL-CIO) pour renforcer les liens et promouvoir les relations entre les deux organisations.

« Les Etats-Unis ont complimenté les Vietnamiens sur les améliorations enregistrées par le syndicat vietnamien, et notamment sa participation à l’amendement du Code du travail, et ont exprimé le souhait d’intensifier encore plus la coopération avec le Vietnam » a rapporté la radio Voice of Vietnam à la fin de la visite.

Le 11 septembre, la Chambre des Représentants des Etats-Unis a adopté la Résolution sur les Droits de l’Homme au Vietnam (Vietnam Human Rights Act), qui a pour but d’empêcher les Etats-Unis d’augmenter son aide non-humanitaire au Vietnam à moins que le gouvernement de Hanoi ne fasse preuve de réelles améliorations en matière de droits de l’homme. Le projet de loi, rédigé par le républicain Chris Smith (Républicain, New Jersey) a été adressé au Sénat pour examen.

Source : CNSNews

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