La liberté d’expression est en état de siège au Vietnam

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22 avril 2016

Nguyen Huu Vinh est un blogueur vietnamien mieux connu sous le nom d’Anh Ba Sam. Ce n’est pas un radical ; il a été agent de police au sein du Ministère de la Sécurité publique à Hanoi, puis détective privé. Il est le fils d’un ancien ministre du gouvernement vietnamien et ambassadeur en Union soviétique. Après avoir quitté la police, M. Vinh a commencé à tenir plusieurs blogs populaires et à fournir des liens vers des articles touchant des questions sociales, politiques, économiques et culturelles du Vietnam. Ses sources émanaient des médias d’Etat et des militants.

Les blogs, c’était trop pour les dirigeants totalitaires du Vietnam, qui contrôlent les principaux médias et restreignent la liberté d’’expression, et le droit d’association et de religion. En mai 2014, M. Vinh a été arrêté, ainsi que son assistant, Nguyen Thi Minh Thuy. Ils sont restés en prison toute l’année dernière, sans procès, alors que le Vietnam était dans les derniers pourparlers pour négocier l’accord commercial de partenariat Transpacifique avec les États-Unis.

Le 23 Mars, les blogueurs ont été jugés, accusés d’avoir “abusé de la liberté et de la démocratie pour porter atteinte aux intérêts de l’Etat”. Les tribunaux ont déclaré que certains des articles parus sur leur site étaient “mensongers et sans fondement” et donnaient une mauvaise image du pays. M. Vinh a été condamné à cinq ans de prison et son assistant à trois ans. Lors du procès étalé sur une journée, tous les deux ont insisté sur le fait qu’ils étaient innocents. Le président du tribunal pensait autrement, et a déclaré que les articles qu’ils avaient postés “présentaient une vue partiale et pessimiste, qui provoquait l’anxiété et l’inquiétude, et affectait la confiance du peuple” envers le Parti communiste et le gouvernement, et “allaient à l’encontre des intérêts de la nation”.

Le Vietnam a déjà poursuivi des blogueurs et a également découragé la dissidence à travers divers moyens. Selon Human Rights Watch, l’année dernière au moins 45 blogueurs et militants des droits de l’homme ont été frappés par des agents en civil. A la fin de l’année dernière, des voyous de l’État ont tabassé Nguyen Van Dai, un célèbre avocat et militant des droits de l’homme. Il dirigeait début décembre un atelier de formation sur le thème des droits de l’homme dans la province du Nghe An et a été agressé par des hommes de main en civil. Le 16 décembre à Hanoi, il a été officiellement arrêté et placé en cellule d’isolement. Son épouse, Vu Minh Khanh, nous a indiqué que les visites ou les contacts avec sa famille n’étaient pas autorisés. Son arrestation serait pour avoir “fait de la propagande contre l’Etat”. Il ne se battait que pour un Vietnam libre et plus ouvert.

Nous avions espoir que l’admission du Vietnam dans les accords commerciaux de partenariat transpacifique pousserait les dirigeants vers une plus grande ouverture d’esprit et de tolérance, mais Mme Khanh dit que la situation des droits de l’homme est “affreuse” et va de mal en pire. Même si l’accord de partenariat transpacifique ne touche pas explicitement la démocratie, les États-Unis devraient soulever les questions de droits de l’homme à chaque occasion et souligner que les blogs et les ateliers de formation sur les droits de l’homme font qu’une société est libre et ouverte. Le président Obama qui se rendra pour la première fois au Vietnam le mois prochain, devrait porter lui-même ce message. Ce serait un signe d’encouragement pour tous les blogueurs acculés et les défenseurs des droits de l’homme du Vietnam.

Source : The Washington Post

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