Le durcissement de la répression conduit les proches de dissidents à des actes de désespoir

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31 juillet 2012

Le 30 juillet 2012, la mère de la blogueuse emprisonnée Ta Phong Tan, Dang Thi Kim Lieng, désespérée quant à l’issue du procès de sa fille qui doit s’ouvrir le 7 août prochain, est décédée après s’être immolée par le feu devant les bureaux du Comité populaire de Bac Lieu, province dont la blogueuse est originaire. “Elle était très inquiète pour sa fille… elle était très inquiète à propos du procès de sa fille… elle craignait de ne plus jamais la revoir”, a déclaré l’activiste catholique, Le Quoc Quan, à l’Agence France-Presse. Ta Phong Tan dénonçait, sur son blog, la corruption et les injustices au Vietnam.

Reporters sans frontières exprime sa profonde tristesse et son indignation suite à ce drame, qui aurait pu être évité si les autorité vietnamiennes ne faisaient pas preuve d’un tel entêtement. “Ces derniers mois, la répression s’est encore accrue à l’encontre des dissidents. Leurs proches font aussi les frais de campagnes de diffamation ou de harcèlement. La mort de Dang Thi Kim Lieng est une tragédie qui touche tous les dissidents vietnamiens”, a déclaré l’organisation, qui arécemment répertorié de nouveaux cas de surveillance, arrestations et agressions de blogueurs. “La communauté internationale doit fermement et urgemment rappeler le Vietnam au respect des droits de l’homme et de la liberté d’expression”.

L’organisation exige des autorités vietnamiennes que la blogueuse soit informée dans les plus brefs délais du décès de sa mère et qu’elle soit autorisée à assister à ses funérailles. Le blogueur Paulus Le Son, dont la mère est décédée quelques mois plus tôt, n’avait pas été en mesure de se rendre à son enterrement.

Reporters sans frontières demande la libération immédiate et inconditionnelle de Ta Phong Tan ainsi que de ses co-accusés, Phan Thanh Hai (Anhbasaigon), et Nguyen Van Hai (Dieu Cay), à l’issue du procès du 7 août prochain. “Le procès ne doit pas se tenir à huis clos, d’autant que ces poursuites sont illégitimes. Les proches des accusés ainsi que des observateurs internationaux doivent être en mesure d’assister aux audiences”, a précisé l’organisation.

Ce geste de désespoir, qui intervient à quelques jours de l’ouverture du procès, fait suite à une série d’actes de harcèlement par les autorités de la ville de Bac Lieu. Quelques jours auparavant, Dang Thi Kim Lieng et sa famille avaient été menacées d’éviction et de confiscation de leur maison. Les autorités avaient ensuite répandu cette annonce à tout le voisinage.

Selon l’avocat de DieuCay, Me Ha Huy Son, le 25 juillet dernier, les magistrats de la Cour populaire de Saigon avaient reporté le procès de Dieu Cay au 7 août prochain, avec celui de Ta Phong Tan et de Phan Thanh Hai. Ce dernier avait également précisé que les témoins et les proches ne seraient pas autorisés à assister à l’audience (“Thành phần tham gia không có người làm chứng, không có người thân”). Ce point est contraire à la procédure pénale au Vietnam qui stipule que les procès sont publics, sauf dans certains cas où ils peuvent se tenir à huis clos (procès de mineurs ou bien procès liés aux sujets de défense nationale ou d’espionnage).

Les trois blogueurs sont toujours poursuivis pour infraction à l’article 88 du Code pénal, sous un nouvel acte d’accusation du Procureur, en date du 19 juillet 2012, peu différent du précédent, servant à couvrir l’expiration du délai avant un procès. Ils risquent jusqu’à vingt ans de prison.

Le Vietnam fait partie de la liste des “Ennemis d’Internet” établie par Reporters sans frontières. Au moins dix-huit net-citoyens sont actuellement emprisonnés pour s’être exprimés librement en ligne, ce qui fait du pays la 3e prison du monde pour les blogueurs et cyberdissidents, après la Chine et l’Iran.

Source : Reporters sans frontières

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