Le nouveau Hanoi Hilton

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30 avril 2012

Le Vietnam arrête un militant pour la démocratie.

Hanoï est sans doute satisfait des échanges de la semaine dernière entre la marine des Etats-Unis et le Vietnam visant à renforcer la coopération de sécurité en Mer de Chine Méridionale. Mais les dirigeants communistes vietnamiens ont une bien étrange façon de le démontrer. Ils ont annoncé dimanche, peu de temps après la fin des manœuvres militaires, qu’ils avaient arrêté plus tôt dans le mois un citoyen américain pour activisme pacifique pro-démocratie.

Nguyen Quoc Quan – qui a émigré aux Etats-Unis en 1981, a obtenu son doctorat à l’Université de Caroline du Nord et travaille en Californie dans l’informatique. Il a été arrêté le 17 avril alors qu’il tentait d’entrer dans le pays à l’aéroport de Hô Chi Minh-Ville. Le gouvernement l’accuse de terrorisme. Il est membre de Viet Tan, un parti pro-démocratie basé en exil, et avait apparemment l’intention de rencontrer d’autres militants pour discuter d’activisme pacifique de masse. M. Quan avait déjà été arrêté en 2007 quand la police était intervenue lors dune réunion de militants pour la démocratie et les avait accusés – le groupe comprenait un autre Américain, un citoyen français, un thaï et plusieurs Vietnamien – de crimes liés au terrorisme. Ils avaient été arrêtés en possession de brochures sur la résistance non-violente. M. Quan avait été expulsé du Vietnam après une parodie de procès en 2008, mais déterminé à créer un Vietnam meilleur, il y est retourné à plusieurs reprises malgré le danger. Le fait que les autorités aient choisi de l’arrêter cette fois ci demeure un mystère.

Washington devrait garder le cas de M. Quan ainsi que d’autres cas à l’esprit quand ils entameront les prochaines démarches de coopération entre les Etats-Unis et le Vietnam. Hanoï s’est mis à arrêter des citoyens américains pour “des crimes” qui ne sont pas considérés comme tels dans les pays civilisés. Ceci ne peut que compliquer les efforts à renforcer le soutien politique à une meilleure alliance. La dernière arrestation de M. Quan, en 2007, avait retenu l’attention des membres du Congrès qui avaient écrit au Secrétaire d’État de l’époque Condoleezza Rice en signe de protestation. Plus l’affaire de M. Quan trainera, plus il y a des chances que l’histoire se répète.

Le terrorisme dans la région du sud-est asiatique tient une place importante dans les préoccupations américaines, mais le Vietnam a une définition totalement différente du “terrorisme” lequel englobe l’activité politique pacifique. Alors que Hanoï décrit Viet Tan comme une organisation terroriste, Washington le reconnaît comme un parti politique. Viet Tan n’est sur aucune liste américaine « d’organisations à surveiller » et opère ouvertement aux Etats-Unis. M. Quan bénéficie de l’assistance du Consulat américain aux Etats-Unis.

Hanoï a démontré dans le passé être réceptif à la pression américaine en matière de droits de l’homme. Il est le seul pays à avoir négocié un accord visant à améliorer la liberté religieuse en échange de son retrait de la liste du Département d’Etat des pays particulièrement préoccupants pour leurs violations des libertés de religion. Alors que les Etats-Unis avaient dénoncé le long délai dans lequel les responsables américains avaient été notifiés de l’arrestation de M. Quan en 2007, Hanoï semble avoir alerté le consulat beaucoup plus tôt cette fois. Washington ne doit pas craindre d’imposer à Hanoï de faire des progrès en matière de droits de l’homme. Ceci doit être la condition à une coopération stratégique plus étroite, telle que le Vietnam le souhaite.

Source : The Wall Street Journal

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