Tra Vinh, le 4 janvier 2015
Je m’appelle Dang Ngoc Minh ; ex prisonnière de conscience et maman de la Prisonnière de Conscience Nguyen Dang Minh Man qui purge actuellement une peine de 8 ans de prison à la Prison 5 de Yen Dinh, Province de Thanh Hoa.
J’ai parlé 5 minutes au téléphone à Minh Man quand elle a appelé à la maison le 3 janvier 2015 et j’ai été informée que Minh Man avait entamé une nouvelle grève de la faim le 22 décembre 2014 avec ses camarades de cellule Can Thi Theu et Ho Thi Bich Khuong. Leur geste est pour protester contre les traitements abusifs perpétuels envers les prisonniers de conscience. Le problème avait déjà été publiquement soulevé lors d’une précédente grève de la faim (du 28 novembre au 12 décembre 201). Aucune amélioration n’a été apportée depuis et Minh Man et ses camarades de cellule n’ont pas eu d’autre choix que de continuer à protester de cette manière afin que justice soit faite. Bien que les autorités pénitentiaires aient fait des promesses pour améliorer et aménager les quartiers de détention, leurs conditions de vie n’ont pas changé mais ont plutôt empiré avec l’ajout de barrières de sécurité et l’interdiction à certaines zones pour les prisonniers de conscience, ceci malgré les festivités du Nouvel An. Les prisonniers de Conscience sont actuellement placés en isolément et n’ont pas le droit de prendre l’air ou de faire des activités physiques.
J’ai été détenue politique et j’ai subi des mauvais traitements alors que j’étais détenue dans des camps du Sud, du Nord et du Centre du Vietnam. Il y a sept mois, j’ai été libérée à la fin de ma peine de prison. Franchement, il y a une nette montée en puissance dans le traitement injuste et discriminatoire des surveillants de prison envers les prisonniers de conscience. Je ne suis pas seulement en colère, mais je suis également profondément meurtrie quand j’entends ma fille parler d’une voix très faible et affaiblie du fait de beaucoup de jours sans nourriture. Je supplie toutes les personnes, tous les Vietnamiens à l’intérieur ou à l’extérieur du Vietnam, toutes les organisations internationales des droits de l’homme, tous les groupes, toutes les associations œuvrant pour la justice, et tous les défenseurs des droits de l’homme de nous aider, notre fille et tant d’autres prisonniers de conscience en levant votre voix pour eux ! Tout que je souhaite, c’est simplement que la justice l’emporte pour les prisonniers politiques du Camp 5 de Thanh Hoa dont les conditions s’aggravent de jour en jour.
Je vous remercie de votre considération ainsi que d’avoir pris le temps de lire ma lettre et vous remercie de la diffuser largement.
Cordialement,
Dang Ngoc Minh
Ancienne Prisonnière de Conscience
