Pris pour cible, un blog vietnamien clame sa dissidence

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13 septembre 2012

Le gouvernement vietnamien avait juré de sévir contre trois blogs dissidents. La situation s’est apparemment retournée contre eux jeudi quand de nombreuses personnes ont visité ces sites et que les blogueurs ont affirmé maintenir leur lutte pour la liberté d’expression.

Le Premier ministre Nguyen Tan Dung a ordonné à la police d’arrêter les responsables de ces sites, reflétant ainsi le malaise croissant du Parti communiste concernant l’apparition de blogs et de comptes de réseaux sociaux qui publient des opinions dissidentes, et des rapports indépendants et dénonciateurs. Le parti ne permet aucune liberté des médias et craint la critique ou la discussion de ses défaillances sur internet, ce qui pourrait mener à l’instabilité sociale et – en définitive – à la perte de son pouvoir.

« Personne ne peut nous faire taire ou stopper notre liberté d’expression » dit un membre de l’équipe qui gère un des blogs ciblés, Danlambao. « C’est notre mission. Nous continuerons à n’importe quel prix. » Le blogueur a chatté sur internet avec Associated Press sous réserve que ses nom et lieu exacts ne soient pas publiés en raison du risque de se faire arrêter.

Danlambao, ou « Le Journalisme des Citoyens » est l’un des sites dissidents les plus réputés surgis ces deux dernières années.

Il a attiré des milliers de visiteurs dans les dernières semaines après avoir rapporté les luttes de pouvoir pressenties au sein de l’élite dirigeante et dit que c’était ces luttes intestines qui étaient derrière l’arrestation le mois dernier d’un magnat de la banque. Il a émis l’hypothèse que la détention de Nguyen Duc Kien, proche dit-on de la fille du Premier ministre, était le résultat de tensions entre le Premier ministre et le Président.

Mercredi dernier, le gouvernement a déclaré que Danlambao et deux autres sites avaient « publié des articles déformés et inventés » contre les dirigeants de l’Etat et qu’il était interdit aux fonctionnaires vietnamiens de visiter ces sites.

Il n’est pas illégal pour les Vietnamiens de visiter les sites ciblés, mais ils sont bloqués par le pare-feu du gouvernement. Le Vietnam bloque de nombreux sites sensibles, même si le pare-feu est assez facile à contourner.

Selon un communiqué du gouvernement, « c’est un méchant complot des forces hostiles », ajoutant que le Premier ministre avait ordonné à la police d’arrêter les responsables de ces sites.

D’après les blogs, le communiqué a entraîné une forte augmentation du nombre de visiteurs car beaucoup de Vietnamiens curieux voulaient voir ce qui y était publié.

Le blog Danlambao dit qu’il était sur le point d’avoir plus de 500,000 pages vues jeudi, plus que le double de la normale, grâce à ce qu’il appelle le coup de pouce involontaire du gouvernement dans les relations publiques du site.

Un des autres sites ciblés, Quanlambao, ou le blog « Le Journalisme des Fonctionnaires » pense que la menace de Dung a pour but d’établir des bases juridiques pour une campagne d’arrestations contre les blogueurs.

Le blogueur contacté par l’AP a déclaré que Dung avait mentionné le nom de leur site pour tenter d’effrayer ceux qui travaillent avec lui.

« Ils (le gouvernement) perdent le contrôle des blogs indépendants » nous a dit le blogueur. « Et pas seulement le nôtre. »

Le blogueur a indiqué que les sources d’information de Danlambao provenaient d’autres blogueurs, de journalistes qui travaillent pour des médias d’Etat, de citoyens ordinaires et de membres de Parti communiste cherchant à nuire à d’autres cellules du Parti, et une autre partie des informations provient de lecture entre les lignes de rapports des médias gérés par l’État.

« Ils nous fournissent les munitions, et nous, nous tirons – parce qu’ils ne peuvent pas » a déclaré le blogueur.

Reporters sans frontières a déclaré qu’au moins cinq journalistes et 19 blogueurs sont actuellement détenus sous diverses inculpations au Vietnam, démontrant les efforts du gouvernement durant ces deux dernières années à étouffer toute critique alors que le pays demande à ouvrir son marché aux investissements étrangers. Le gouvernement met une étiquette sur la démocratie et les militants pour la liberté d’expression en leur donnant le nom de terroristes.

Les journalistes travaillant pour des agences de presse étrangères sont autorisés à vivre dans le pays, mais doivent demander l’autorisation d’écrire sur d’autres sujets que les affaires, ce qui est systématiquement refusé si le sujet de l’article est sensible ou nuisible au Vietnam.

Source : Chris Brummitt pour Associated Press

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