Résolution d’International PEN sur le Viet Nam

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Résolution sur le Viet Nam soumise par le Centre Suisse Romand et appuyée par le Centre Suisse Italien et Réto-Romanche. L’Assemblée des Délégués de PEN International réunie à son 74ème Congrès Mondial à Bogota, Colombie, du 17 au 22 septembre 2008

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Déplore que depuis le 73ème Congrès du PEN International à Dakar, au Sénégal, la situation des écrivains, journalistes indépendants et défenseurs de la liberté d’expression au Vietnam s’est encore détériorée. Tous les écrivains en prison relâchés au cours des récentes années continuent à être soumis à la détention administrative. Certains ont été sujets à des agressions physiques et de fréquents harcèlements. Nouvelles agressions violentes et arrestations arbitraires, nouveaux procès inéquitables et nouvelles peines de prison injustes ont été enregistrés, avec le non-respect des droits de la défense et de l’indépendance des juges ;

Choquée et indignée par les conditions de vie inhumaines dans les camps de travaux forcés où sont détenus les prisonniers d’opinion, en isolement et/ou au secret. Mal nourries et privées de soins médicaux et d’hygiène, ils ont été agressés, humiliés et menacés par des internés de droit commun. Parmi les victimes : l’écrivaine Tran Khai Thanh Thuy qui avait passé neuf mois en prison, tout en souffrant de tuberculose avancée et de diabète. Maintenant relâchée, elle porte encore des cicatrices très visibles sur son visage et sa jambe comme une conséquence des mauvais traitements en prison ;

Proteste contre la réinternement à l’hôpital psychiatrique de Bui Kim Thanh, avocate des droits humains et cyberdissidente, du début mars au juillet 2008, pour ses écrits critiques. Elle y avait déjà été détenue du novembre 2006 au juillet 2007 sans inculpation pour avoir défendu gratuitement des centaines de Dan Oan (Victimes de l’injustice), des paysannes arbitrairement dépossédées de leur terre. Durant son incarcération, elle était violemment agressée et injectée avec des médicaments inconnus. Elle avait été relâchée sans aucune inculpation ;

Profondément troublée par l’emprisonnement dans les camps de travaux forcés des écrivains, journalistes et cyberdissidents, condamnés à des lourdes peines de prison assorties de détention administrative au terme des procès inéquitables pour avoir exercé de façon pacifique leur droit à la liberté d’expression et d’association. Leur seuls crimes ont été d’écrire des articles sur la corruption, l’abus de pouvoir et les atteintes aux droits humains, ou de protester contre la répression des voix dissidentes et d’accorder des interviews à des radios à l’étranger. Parmi ces personnes emprisonnées pour leurs écrits critiques, se sont retrouvées :

  • Nguyen Van Ly, prêtre et, rédacteur de la revue clandestine Tu Do Ngon Luan (Liberté d’Opinion), condamné à 8 ans de prison de prison. Ses collaborateurs Nguyen Phong et Nguyen Binh Thanh, condamnés respectivement à 6 et 5 ans de prison ; Hoang Thi Anh Dao (f), et Le Thi Le Hang (f), condamnées respectivement à 2 ans et 18 mois de prison en sursis ;
  • Le Thi Cong Nhan (f), avocate des droits humains et cyberdissidente, condamnée à 3 ans de prison ;
  • Nguyen Van Dai, avocat des droits humains, cyberdissident et rédacteur de la revue clandestine Tu Do Dan Chu (Liberté et Démocratie), condamné à 4 ans de prison ;
  • Tran Quoc Hien, avocat des droits humains et cyberdissident, condamné à 5 ans de prison ;
  • Le Nguyen Sang, médecin et cyberdissident, condamné à 4 ans de prison ;
  • Nguyen Bac Truyen, avocat des droits humains et cyberdissident, condamné à 3 ans et 6 mois de prison ;
  • Huynh Nguyen Dao, journaliste et cyberdissident, condamné à 2 ans et 6 mois de prison ;
  • Truong Quoc Huy, Vu Hoang Hai, Nguyen Ngoc Quang et Pham Ba Hai, cyberdissidents, condamnés respectivement à 6, 5, 3 et 2 ans de prison ;
  • Truong Minh Duc, journaliste, condamné à 5 ans de prison, en très mauvaise santé ;

Pleure la mort du moine et intellectuel bouddhiste Le Dinh Nhan (Vén. Thich Huyen Quang) le 5 juillet 2008, à 89 ans, après avoir été maintenu en résidence surveillée depuis 1982 ;

Craint pour la santé fragile du moine et intellectuel bouddhiste Dang Phuc Tue (Vén. Thich Quang Do) 80 ans, toujours maintenu en résidence surveillée depuis 2003 ;

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Consternée par les récentes attaques menées à l’encontre des journalistes indépendants, en avril et en mai 2008, en particulier les arrestations de Nguyen Hoang Hai (blogueur Dieu Cay), Nguyen Van Hai et Nguyen Viet Chien, respectivement des reporters d’enquête des quotidiens Tuoi Tre (Jeunesse) et Thanh Nien (Jeunes Gens) ;

Alarmée par les ‘’tribunaux du peuple’’ illégaux où les écrivains et journalistes indépendants sont dénoncés, blâmés et humiliés par une foule hostile organisée par les cadres du Parti et les policiers de sécurité publique. Parmi ces victimes : Le Thanh Tung, vétéran, journaliste et cyberdissident, ‘’jugé’’ le 25 avril 2008. Il a été accusé de traître pour avoir écrit et publié en ligne plusieurs articles sur la situation des droits humains et sur la démocratie, et un compte-rendu de sa vie, intitulé ‘’Mémoires d’un Ancien Combattant Volontaire dans l’Armée populaire vietnamienne’’.

Demande instamment au gouvernement de la République Socialiste du Viet Nam de

  1. relâcher sans délai et sans condition tous les écrivains, journalistes et intellectuels indépendants actuellement détenus pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression ;
  2. cesser toutes les attaques, tous les harcèlements et menaces d’arrêter à l’encontre des écrivains, journalistes et intellectuels indépendants ;
  3. améliorer les conditions de vie carcérale dans les prisons et camps, permettre aux prisonniers en mauvaise santé d’être hospitalisés, de recevoir des soins médicaux adéquats et faciliter les visites de leurs familles ; et
  4. abolir la censure et lever toutes restrictions arbitraires sur la liberté d’expression, la liberté de la presse, la liberté d’association et la liberté de créer et de publier.
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