Un moteur de recherche financé par la Russie au Vietnam envoie les demandes de recherche politiquement sensibles via Google

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16 mai 2013

HANOI, Vietnam – Un moteur de recherche financé par la Russie cherchant à prendre la place de Google au Vietnam redirige les demandes de recherche concernant certains termes politiquement sensibles au site de la société américaine, ceci afin d’éviter apparemment la colère du gouvernement ou d’engager sa responsabilité légale en dirigeant les internautes sur des sites critiques contre le parti au pouvoir.

L’affaire a été révélée jeudi suite à un article d’Associated Press sur la start-up Coc Coc, qui s’était rendu compte que les résultats de recherche n’étaient apparemment pas censurés. Ce défaut démontre les difficultés auxquelles sont confrontées les sociétés du secteur de l’internet en pleine expansion au Vietnam, qui doivent s’arranger avec les demandes du gouvernement d’étouffer toute dissidence numérique constituant un problème au régime autoritaire à parti unique.

Pour Coc Coc, celle-ci adresse un message au parti dirigeant comme quoi il n’avait pas à s’inquiéter et que leur société n’encourageait pas la dissidence. Mais cela souligne de possibles difficultés pour Google d’ouvrir des bureaux et de promouvoir ses produits au Vietnam – sans agir comme un censeur du gouvernement. Actuellement, Google n’est pas présent au Vietnam parce que la société est sensible au contenu de ses serveurs. Coc Coc possède quant à elle plus de 300 employés et de grands bureaux dans la capitale, Hanoï.

L’article d’AP de mercredi relatait que les résultats de recherche de Coc Coc sur “Viet Tan”, un groupe pro-démocratie très connu basé à l’étranger et interdit au Vietnam, étaient similaires à ceux de Google. Chacun affichait les sites en anglais et en vietnamien de l’organisation. Dès jeudi, cela avait changé. Les demandeurs recevaient un message leur indiquant que leur recherche “n’était pas valide” juste avant d’être automatiquement redirigés sur la page Google affichant les résultats pour “Viet Tan”. Les demandes de recherche sur le nom de l’un des dissidents les plus célèbres du pays, Le Quoc Quan, ont été traitées de la même manière.

Lors d’un entretien avec un représentant de Coc Coc sur un service de messagerie instantanée, la société a dit qu’elle “avait décidé de ne pas du tout répondre aux questions touchant la politique”.

“Nous sommes passionnés d’informatique. Nous ne faisons pas du tout de politique. Nous nous intéressons qu’aux technologies” a répondu le représentant de Coc Coc. “On ne va pas nous concentrer sur ça. Alors, quand vous cherchez quelque chose en anglais, en français ou qui touche à la politique en vietnamien – s’il vous plait, utilisez Google”.

Google s’est refusée à tout commentaire.

En 2010, Google a transféré sa division de moteur de recherche en Chine à Hong-Kong après les requêtes de censure du gouvernement à parti unique de Pékin. La décision a permis à Baidu, un moteur de recherche chinois qui fait office de censeur pour le gouvernement, de dominer le marché. Google retire bien certaines données de ses serveurs à la demande des gouvernements, mais est d’un autre avis quand il s’agit de censure émanant des gouvernements totalitaires.

Coc Coc, qui signifie “Toc toc” en vietnamien, est la dernière d’une série de sociétés faisant face à la domination de Google au Vietnam. Le pays compte 90 millions d’habitants et connaît le taux de développement du net le plus rapide au monde. La société pense que ses algorithmes sont mieux étudiés pour une recherche en vietnamien. La société prend également des photos et filme les activités commerciales des rues dans tout le pays, des données qui sont ensuite utilisées à des fins de recherches plus enrichies.

Secoué par l’explosion de dissidence numérique, le gouvernement est en train de rédiger des lois visant à réduire la liberté d’expression sur le net et à éventuellement forcer des sociétés comme Google à installer leurs serveurs à l’intérieur du pays. Il bloque automatiquement et filtre les sites sensibles, condamne les blogueurs à de longues peines de prison et semble jouer un rôle dans les attaques informatiques des sites critiques envers le parti dirigeant.

Source : The Washington Post

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