Discours de Nguyen Kim à la Conférence internationale sur la Démocratie

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Discours de Nguyen Kim, Président du Parti de la Réforme du Viêt Nam Conférence internationale de 2006 sur la Démocratie en Chine et en Asie


Berlin, 15 au 17 mai 2006


Mesdames et messieurs,

Au nom du Parti de la Réforme du Viêt Nam (Viêt Tân), je m’adresse à vous tous pour présenter nos chaleureuses salutations ainsi que notre engagement dans la poursuite de la Paix, de la Liberté et de la Démocratie en Asie. Je voudrais également remercier les organisateurs de la Conférence qui me donnent l’occasion de faire partager notre point de vue concernant la lutte pour la Démocratie dans de nombreuses régions d’Asie qui vivent toujours sous la dictature.

Pendant plus de 50 ans, les peuples chinois et vietnamien ont enduré des souffrances innombrables, à cause de leurs dirigeants. Au nom d’une idéologie étrangère, ces dirigeants ont imposé à leurs concitoyens une des formes de dictatures les plus brutales jamais connues. En Chine et au Viêt Nam, les victimes de ces régimes se comptent par millions. À lui seul, ce chiffre laisse deviner la sauvagerie et la brutalité que les deux nations subissent, aujourd’hui encore. Tandis que la Révolution Culturelle atteignait son paroxysme en Chine, les intellectuels au Viêt Nam du nord subissaient également de graves persécutions. Tandis que, dans toute la Chine, des disciples de Falun Gong étaient pourchassés, l’Église Bouddhiste Unifiée du Viêt Nam était déclarée hors-la loi, ses temples saisis.

Aujourd’hui, du point de vue économique et social, la Chine et le Viêt Nam souffrent de maux semblables. Lle fossé entre riches et pauvres se creuse. Les inégalités régionales s’aggravent. C’est la raison principale des différents mouvements de mécontentements, ruraux et ouvriers, qui se sont déclenchés récemment dans les deux pays.

Dans ce contexte, les mouvements démocratiques en Chine et au Viêt Nam font face à des questions et défis très semblables. La plus grande question, sans réponse aujourd’hui, c’est « pourquoi les peuples d’Europe de l’Est se sont-ils spectaculairement libérés alors que ceux d’Asie, souffrant pourtant de dictatures similaires, ne se sont toujours pas dressés pour conquérir leur liberté ? » Nous devons réfuter l’argument absurde mis en avant par quelques chefs asiatiques selon qui les concepts de liberté et de démocratie seraient différents entre l’Orient et l’Occident. Rabâché à outrance, cet argument a fini par semer le doute dans les esprits de beaucoup de gens. Autre erreur trop commune, celle qui donne la priorité au développement économique, reléguant à plus tard l’amélioration des droits de l’homme, à travers le dialogue. Cette idée sert de prétexte à l’accumulation d’énormes richesses par « les capitalistes rouges » de Chine et du Vietnam, autrement dit la classe dirigeante.

Nos deux peuples de Chine et du Viêt Nam subissent les mêmes injustices, affrontent les mêmes défis. Leurs mouvements pro-démocratiques doivent donc s’allier et coordonner leurs activités. Nous devons aussi tendre la main aux autres pays d’Asie qui vivent toujours sous la dictature pour créer, ensemble, La Quatrième Vague de Démocratisation, celle qui, en ce 21ème siècle, nettoiera l’Asie des régimes autoritaires.

Avec cette aspiration, nous devons parler d’une seule voix pour faire savoir au monde que les asiatiques sont des êtres humains, avec un désir brûlant pour la justice, l’égalité et la Liberté, débarrassés d’une crainte permanente de l’État inquisiteur. C’est une aspiration universelle, ni occidentale ni orientale, qu’aucun gouvernement ne peut nier.

Mais comment pouvons-nous défier un régime rompu à toutes les formes de répression, soutenu par une police secrète violente ? Le Parti de la Réforme du Viêt Nam croit que l’équilibre des forces dépend du peuple. Tout régime se maintient au pouvoir par le consentement du peuple. Que ce consentement soit acquis par une élection libre et juste dans une démocratie, ou bien par la coercition et la répression dans une dictature, le peuple peut toujours retirer ce consentement. Et si une population entière retire son consentement par une protestation pacifique, la non coopération et la désobéissance civique, aucune dictature ne peut rester au pouvoir.

C’est l’essence même d’une lutte non-violente, celle que mène le Parti Pour la Réforme du Viêt Nam. Si la force du dictateur réside dans la répression et la violence, alors nous devons choisir une forme de combat qui annihilera sa volonté et sa capacité à recourir à la force. La clef du succès consiste à rassurer le peuple de sorte qu’il ose retirer son consentement passif au pouvoir en place. Nous croyons que la peur disparaît peu à peu chez les peuples chinois et vietnamien. La multiplication des protestations les plus audacieuses, des procès, des grèves dans l’industrie en est la preuve. Le mois dernier, un groupe de militants vietnamiens pour la démocratie a publié le premier journal indépendant, bimensuel, sans solliciter l’approbation du gouvernement. En outre, plus de 200 citoyens vietnamiens ont co-signé une déclaration réclamant la liberté d’association et un système politique pluraliste.

Tout ceci souligne encore plus la nécessité de nous allier. Le communisme étant rejeté dans beaucoup de pays, y compris dans son propre berceau, les régimes communistes restants ont besoin de se serrer les coudes pour survivre. Aussi, l’effondrement de l’un atteindra sans nul doute les autres ; le succès des forces démocratiques dans l’un de ces régimes contribuera au succès dans les autres.

En établissant cette alliance, nous pouvons également partager nos expériences respectives, ce qui non seulement nous fera gagner du temps mais épargnera aussi la souffrance de nos peuples. Nous avons tous besoin d’apprendre comment mettre fin à une dictature, mais également comment construire une démocratie en partant de rien. À plus long terme, la coopération et l’amitié entre les forces démocratiques d’Asie établiront une base durable pour une coexistence paisible, un développement harmonieux et la stabilité régionale.

Mesdames et messieurs,

Pour commencer notre alliance, permettez-moi de proposer trois sujets sur lesquels nous pourrions travailler ensemble :

1- suite à la résolution 1481 du Conseil de l’Europe, faisons campagnes pour favoriser l’instauration d’une journée mondiale du souvenir pour les victimes des régimes communistes.

2- persuadons les nations qui ont des liens économiques avec les régimes communistes de faire pression sur ces régimes pour qu’ils respectent les libertés religieuse, d’expression, d’association.

3- dissuadons les sociétés d’informatique telles que Yahoo, Google et Microsoft de fournir aux autorités communistes les technologies nécessaires pour censurer l’accès à Internet ou bien pour identifier les “cyber-dissidents”.

Dans un esprit de coopération, nous pensons que cette conférence est une étape importante et constructive pour la réalisation de notre but commun qui est la liberté et la démocratie en Asie. Je crois fermement que des résultats probants naîtront de cette rencontre, et que beaucoup d’idées deviendront projets concrets dans les prochains jours.

Je vous remercie de votre attention.

Nguyen Kim

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