Vietnam : 40 ans après l’avènement du Communisme au pouvoir

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30 avril 2015

La chute de la République du Vietnam (RVN) au 30 Avril 1975 ouvre un chapitre douloureux dans l’histoire du Vietnam. En effet, à travers l’histoire cìnq fois millénaires, même pendant les périodes de domination chinoise et de famine atroce en 1945, le pays n’a jamais connu un tel exode par la mer et par les voies terrestres. Plus d’un demi-million de boat people vietnamiens ont péri en mer sur plus de 10 ans d’exode, de 1977 à 1986, victimes des passeurs communistes, des pirates d’origine thailandaise, ou victimes des tempêtes sur des embarcations de fortune. Au Vietnam, des centaines de milliers d’autres anciens membres des forces armées ou de l’administration de la RVN ont été internés de force dans des camps de concentration où la plupart subiront une mort lente par la famine endémique, les travaux forcés ou les exactions des geôliers. Des millions de familles ont vu leurs propriétés, leurs terres et leurs biens confisqués et ont été déportées dans les nouvelles zones économiques arides, sans espoir d’avenir. Fidèle à sa nature, le régime communiste a appliqué de manière méthodique la politique de revanche et d’élimination des opposants au régime, dès le début de sa prise au pouvoir en 1975.

Cette soif d’hégémonie et de pouvoir absolu s’illustre toujours en 2015 par la répression des démocrates, par l’intimidation, par la violence physique même envers les femmes et les enfants sans défense, par l’usage des bandes de voyous à la solde du régime pour frapper sans ménagement tous ceux qui osent se regrouper et s’élever contre le régime. La conséquence tout à fait prévisible de cette politique de revanchard et de pouvoir absolu est la cristallisation du sentiment d’opposition contre ce régime, même 40 ans après parmi les vietnamiens d’outre-mer, dispersés sur une centaine de pays, même parmi les générations de jeunes.

Parmi plusieurs centaines de communautés vietnamiennes à l’étranger, il est extrêmement rare de voir flotter le drapeau de la République Socialiste du Vietnam, pourtant reconnu par la communauté internationale, si ce n’est dans l’enceinte des ambassades et les fêtes organisées par le régime. En revanche, le drapeau à trois bandes rouges sur fond jaune (le drapeau de l’ancienne République du Vietnam) flotte partout, sans partage dans les manifestations pour les droits de l’homme, les colloques, les fêtes traditionnelles, les manifestations culturelles … Ce drapeau de la RVN a été reconnu aux Etats Unis par plus de 100 Etats, Comtés, Villes comme étant le symbole des vietnamiens libres et continue à flotter partout où se trouvent des vietnamiens à l’étranger.

40 ans après 1975, on est à la quatrième génération de vietnamiens à l’étranger et malgré les stratagèmes et des millions de dollars investis, les autorités vietnamiennes ont échoué à rallier les nouvelles générations de jeunes vietnamiens nés et grandis à l’étranger à leur cause afin qu’ils puissent collaborer avec le régime. Malgré l’ouverture et le développement économique indéniable, les autorités communistes peinent à donner l’envie aux jeunes vietnamiens à venir s’installer au Vietnam. 700 000 sont diplômés de l’enseignement supérieur. Ils sont médecins, ingénieurs, avocats, promoteurs immobiliers, commerçants ou entrepreneurs, … tous ont acquis de solides connaissances techniques et managériales et seraient un atout pour le Vietnam d’aujourd’hui. Cependant, un très petit nombre d’entre eux s’y sont aventurés et sont très vite déçus par le dogmatisme, par la corruption endémique et par l’avidité sans borne des cadres du régime qui considèrent les profits personnels aux dépens des intérêts de la communauté ou de la nation.

Face à ce manque de cadres de haut niveau et surtout de cadres empreints d’une éthique professionnelle, le Vietnam peine à se développer davantage pour rattraper son retard par rapport aux pays voisins. Tant que la politique économique basée sur le contrôle des filons à profits aux bénéfices des clans au pouvoir, l’organisation des industries stratégiques en Conglomérat dirigées par des proches incompétents et les investissements “sauvages” sans aucune justifications économiques, constituera l’orientation économique des dirigeants vietnamiens, on ne pourra pas espérer un décollage du “Dragon” Vietnam. En 1975, le Produit Intérieur Brut du Vietnam dépassait celui de la Corée du Sud. 40 ans après, en 2013, le PIB de la Corée du Sud dépasse les 1300 Milliards de Dollars, alors que celui du Vietnam atteint seulement 170 Milliards, soit 7 fois moins. Pourtant la Corée du Sud a aussi énormément souffert de la guerre de Corée (1950-1953).

A l’étranger, les 3,5 millions de vietnamiens vivant dans les pays avancés comme l’Union Européenne, les Etats Unis, le Canada, l’Australie, ont un revenu combiné de l’ordre de 90 Milliards de Dollars, soit environ 12 fois le revenu par habitant au Vietnam. Pourtant les 400.000 vietnamiens qui ont formé la première vague de boat people vietnamiens après Avril 1975, ont dans l’immense majorité tous été obligés de reconstruire leur vie en partant de zéro, avec le souvenir des souffrances et des proches morts sur le chemin de l’exil ou restés au Vietnam dans les prisons ou les nouvelles zones économiques.

Pourquoi ce décalage si important dans le développement humain et économique entre les vietnamiens au Vietnam toujours sous un régime d’oppression et ceux vivant à l’étranger dans des sociétés démocratiques ? La seule explication valable est la nature oligarchique et despotique du régime communiste qui constitue le seul frein au développement du Vietnam depuis 4 décennies. C’est à cause de cela que des vietnamiens de bonne volonté se sont regroupés à l’extérieur, comme à l’intérieur du Vietnam pour lutter pacifiquement pour une évolution démocratique du pays depuis 1975. Eparses, sporadiques et peu nombreuses dans les deux décennies qui ont suivi 1975, les manifestations, revendications, pétitions et campagnes de désobéissance civile se sont multipliées depuis et cela malgré le contrôle très strict des media et l’interdiction de manifester.

Depuis 2006, des évènements importants se sont produits, signes porteurs d’espoir et de renouveau prochain : des protestations de masse ont eu lieu dans les enceintes des églises regroupant des dizaines de milliers de fidèles, des actions d’intervention et de solidarité envers les victimes de répression, même devant les lieux de détention ou les prisons, les démocrates osent défier de plus en plus ouvertement les forces de sécurité du régime, lors des arrestations musclées, des principes de lutte non violente ont été étudiés et appliqués. Des associations d’entraide, de solidarité, de jeunes, étudiants, paysans, déshérités, ouvriers, intellectuels ou anciens prisonniers de conscience ont été formées et constituent le noyau précurseur de la vraie société civile indépendante au Vietnam. Des organisations, des partis politiques sont apparus, d’abord clandestinement, puis progressivement à visage découvert, pour des actions de mobilisation pacifique en faveur des respects des droits de l’homme, des évolutions vers la démocratie et contre la soumission totale des dirigeants devant la politique d’expansion agressive de la Chine en mer de l’Est et les cessions de territoires et de zone maritimes à la Chine.

40 ans après 1975, grâce au réseau mondial Internet et à un taux d’accès de 40%, les vietnamiens ont vraiment compris la nature despotique et oligarchique du régime communiste, la nature cupide, sans foi ni loi des dirigeants du Parti Communiste qui s’enrichissent sans scrupule de milliards de dollars alors que d’innombrables enfants survivent dans la rue en vendant des billets de loterie ou en mendiant, que des familles sans domicile errent depuis des années et survivent grâce à l’aide des voisins. Même le symbole du fameux “père fondateur” Ho Chi Minh commence à s’effondrer sérieusement, même au sein du Parti. La réalité cruelle, 40 ans après la victoire pour la soi-disant indépendance et unification du Vietnam, s’étale partout aux yeux des observateurs perspicaces, dans les rues de Saigon, de Hanoi, dans les zones rurales très pauvres, derrière la façade des grands buildings, des grands travaux pour glorifier le régime, des taudis sans nom, des prisons gorgés de détenus politiques, des dizaines de milliers d’ouvriers exportés au Moyen Orient, à Taiwan, en Corée et exploités, même sexuellement. 40 ans après, le Vietnam n’est ni indépendant, car inféodé à la Chine par la soumission sans condition des dirigeants communistes ni développé, car largement dépassé par tous les pays voisins.

Avec 92 millions d’habitants et d’immenses capacités techniques, organisationnelles et managériales, dont les vietnamiens d’outre-mer ont fourni la preuve, le Vietnam aurait dû rejoindre le groupe des pays avancés à l’heure actuelle, si le pays avait eu la chance d’avoir un régime démocratique après 1975. Or, le sort de l’histoire en a décidé autrement. C’est pourquoi, depuis 40 ans, les vietnamiens de bonne volonté, de plus en plus nombreux, se sont organisés, se sont regroupés dans l’immense tâche de mettre fin à ce régime anachronique par des voies pacifiques par leur propre force et engagement, pour reconstruire le pays et redonner au Vietnam toute sa place dans le concert des nations développées. Les évènements qui se sont produits de manière accélérée depuis une dizaine d’années au Vietnam, leur ont donné de bons signes d’espoir.

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