Au Vietnam, prison ferme pour propagande antigouvernementale

AFP

24 août 2016

Hanoi (Vietnam) – Deux Vietnamiens ont été condamnés mardi à de la prison ferme pour propagande antigouvernementale sur les réseaux sociaux, dans un pays communiste où les opposants sont nombreux à être emprisonnés pour avoir exprimé leurs idées.

Nguyen Huu Quoc Duy, âgé de 31 ans, et son cousin Nguyen Huu Thien An, 21 ans, ont été condamnés respectivement à trois ans et deux ans de prison ferme, à l’issue d’un procès d’une seule journée dans la ville de Khanh Hoa, dans le sud du pays, ont rapporté les médias d’Etat mercredi.

Duy a été reconnu coupable d’avoir partagé sur sa page Facebook des dizaines d’articles aux points de vue erronés… déformant la politique du parti et de l’Etat.

Il lui est également reproché d’avoir prôné l’élimination de la direction du parti communiste. Son cousin An s’est quant à lui régulièrement connecté à des sites internet réactionnaires publiant des informations diffamant la république socialiste du Vietnam.

Les autorités vietnamiennes envoient ces deux hommes en prison juste pour avoir posté des commentaires critiques, s’est insurgé Phil Robertson, de l’ONG Human Rights Watch, dénonçant l’usage à tout va par la justice vietnamienne de l’article 88 du code pénal, punissant la propagande contre l’Etat.

Cet article est tellement vague que le gouvernement peut poursuivre les gens pour n’importe quel commentaire, a-t-il ajouté.

Amnesty International avait demandé un peu plus tôt cette semaine la libération inconditionnelle des deux cousins, qui allongent désormais la liste des blogueurs et autres dissidents utilisant internet pour exprimer leurs idées.

Au Vietnam, les médias sont tous contrôlés par l’Etat, et internet est le seul espace d’information non contrôlée.

Le président américain Barack Obama s’est récemment rendu au Vietnam, où il est resté très discret sur les droits de l’Homme malgré sa rencontre avec des opposants.

Le président François Hollande est quant à lui attendu début septembre dans l’ex-colonie française.

Source : Romandie