Des catholiques frappés, un journaliste blessé et un prêtre menacé à Dong Chiem

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12 janvier 2010

Attaqué par des policiers en uniforme et en civil qui ont pris son appareil photo, le journaliste a été laissé dans la rue inconscient et baignant dans son sang. La solidarité des évêques du Nord du Vietnam envers le Père Nguyen Van Huu, accusé par les autorités d’inciter “le fidèle à commettre des crimes.”

Hanoi (AsiaNews) – Des catholiques frappés, un journaliste attaqué et blessé, un prêtre menacé et sous pression. C’est le bilan provisoire des conflits tendus à Dong Chiem, à 70 kilomètres au sud de Hanoï, après la destruction de la croix du cimetière de la paroisse par les autorités locales et leur intervention pour réprimer les violentes protestations suite à ce sacrilège. Un acte condamné par les évêques du nord du Vietnam.

“S’il n’avait pas porté un casque, il serait mort” raconte l’infirmière qui s’occupe de JB Nguyen Huu Vinh, un journaliste catholique qui a été attaqué et frappé par une douzaine de policiers et de voyous progouvernementaux. L’attaque s’est produite hier.

A 17h30, le Père Nguyen Van Lien, de la paroisse de Dong Chiem, accompagné du journaliste, faisait un tour de moto dans le village. “J’essayais de contourner un amas de détritus sur le pont du Nang – dit le prêtre – placé là pour empêcher l’accès au secteur, quand un groupe de policiers en uniforme et en civil nous a attaqués.” “Voyant que le journaliste avait un appareil-photo autour du cou, une douzaine de policiers s’est jeté sur lui, essayant de le lui prendre. J’ai laissé ma moto et je me suis précipité pour le défendre, mais les policiers ont utilisé leurs bâtons pour me menacer et me dire de déguerpir. Puis, quand ils ont eu l’appareil photo, ils sont partis en courant, laissant la victime dans la rue, inconsciente et avec son visage en sang”.

Une nonne de l’ordre des Fervents de la Sainte Croix de Dong Chiem est venue à leur rescousse. En chemin ils ont rencontré un vélo portant deux anciens combattants catholiques handicapés. Ils voulaient aller à Dong Chiem. Ils ont rencontré le même groupe de policiers et ont eux aussi été attaqués.

L’attaque survenue au prêtre et à d’autres catholiques a conduit à une manifestation de milliers de catholiques dans les rues de Dong Chiem. Les manifestants ont également exigé la libération de cinq personnes, qui font partie des paroissiens les plus pauvres de Dong Chiem, détenues depuis le 7 janvier. Ce jour là, ces cinq personnes avaient été convoquées au poste pour “remplir des formulaires d’aide alimentaire”. À la fin du jour, les haut-parleurs avaient annoncé que les cinq “avaient avoué et plaidé coupable” d’avoir construit la croix de bambou, située là où, un jour avant, la grande croix de la paroisse avait été détruite aux explosifs par les autorités.

La croix symbolise le droit à la propriété d’un site qui a “appartenu à la paroisse pendant plus de cent ans et auquel nous ne voulons pas renoncer”.

La situation à Dong Chiem semble prendre la même direction que celle de Thai Ha, Tam Toa et Vinh Long. Des gangs de voyous (voir photo) et d’agents gouvernementaux attaquent les catholiques, les frappent et les calomnient, menacent leurs emplois, encouragent le mépris pour la religion et la haine entre les croyants et les non-croyants. Le 9 janvier, le président du district, Le Cong Sang, a signé un rapport accusant le Père Joseph Nguyen Van Huu “de ne pas se livrer à ses devoirs de pasteur mais plutôt d’encourager ses disciples à commettre des crimes”, “d’apporter son soutien à des activités anti-gouvernementales”, “d’affaiblir le grand bloc de l’unité nationale” et “d’endoctriner le peuple contre le gouvernement.”

Sang a également ordonné au prêtre d’enlever la croix de bambou et de l’annoncer lui-même au Comité du Peuple de l’arrondissement de My Duc. Le père Van Huu a affiché un communiqué sur les murs de la paroisse pour informer les fidèles des derniers évènements et leur assurer qu’ils ne sont pas seuls : des gens se mobilisent et des veillées de prières de soutien sont célébrées dans tout le pays et même à l’étranger, les Etats-Unis, en Angleterre, en Irlande et au Japon. Plusieurs évêques vietnamiens ont tenu à témoigner de leur soutien envers le prêtre et ses fidèles. L’Évêque Joseph Nguyen Van Yen, de Phat Diem, s’est déplacé lui-même, malgré le risque d’être attaqué par les voyous habituels.

En Australie, la Fédération des médias catholiques a relaté la brutalité de la police aussi bien envers le journaliste qu’envers d’autres personnes et a demandé au gouvernement vietnamien d’effectuer une enquête sur cet incident afin d’éviter de nouvelles violations de la loi et de s’assurer que les victimes soient indemnisées pour les dégâts matériels et moraux qu’ils ont subis. Ils ont déclaré ressentir “une profonde inquiétude” concernant les évènements de Dong Chiem et demandent au gouvernement de rétablir la loi et d’interdire toute violence envers ceux qui s’adonnent à la prière.

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http://vietcatholic.net/News/Html/75530.htm

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