Des militants des droits de l’homme bientôt jugés au Vietnam

AFP

21 mai 2011

HANOI : Sept militants de droits doivent passer en justice au Vietnam pour tentative de renversement du gouvernement communiste, a déclaré le groupe d’opposition politique Viet Tan.

Tous les sept ont été arrêtés en été 2010, et ni leurs avocats ni leur famille n’ont pu leur rendre visite a indiqué Viet Tan, qui décrit les accusés comme “des patriotes vietnamiens, fidèles à leurs idéaux religieux, et qui se sont mis généreusement au service de leurs communautés”.

Les accusés, qui doivent passer en jugement le 30 mai, sont passibles, en vertu de l’Article 79 du Code pénal vietnamien, de peines de prison ou de condamnation à mort, du fait de leur appartenance à Viet Tan, selon le groupe basé aux États-Unis.

Dans un communiqué publié vendredi, Viet Tan assure que “ce sont des citoyens lésés qui réclament depuis de nombreuses années des dédommagements pour la confiscation de leurs biens, aussi bien pour eux-mêmes que pour les autres victimes de la corruption du gouvernement”.

Viet Tan, aussi connu comme le Parti pour la Réforme du Vietnam, se décrit lui-même comme non-violent et pro-démocratique, mais le Vietnam – un pays communiste à parti unique – considère qu’il est un “groupe terroriste”.

Le cas de ces sept personnes est la dernière d’une série de procès des militants au Vietnam.

Amnesty International indique que des douzaines de critiques politiques pacifiques ont été condamnés à de longues peines de prison depuis qu’une campagne de répression contre la liberté d’expression a commencé il y a environ 18 mois.

Mais le Vietnam affirme avoir réalisé d’importants progrès en matière de droits de l’homme.

Dans sa déclaration, Viet Tan indique que le Pasteur Duong Kim Khai, 52 ans, Tran Thi Thuy, 40 ans et Nguyen Thanh Tam, 58 ans, seraient des membres “militant pour un Vietnam démocratique”. Les trois sont décrits comme des personnes militant pour le compte des fermiers qui ont perdu leurs terres.

Viet Tan a nommé d’autres activistes tels que Pham Van Thong, 49 ans, Nguyen Chi Thanh, 38 ans, Cao Van Tinh, 37 ans, et Pham Ngoc Hoa. Tous les sept, qui seront jugés à Ben Tre, une province du Sud du Vietnam, sont membres de la Congrégation de l’’Étable, une église chrétienne mennonite et “sont engagés dans la lutte pacifique pour la justice sociale”.

Selon Viet Tan, “les autorités communistes du Vietnam se servent du Code pénal pour multiplier les atteintes aux droits de l’homme et censurer toute opposition pacifique” et ajoute qu’ils soumettront le cas au Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations Unies.