Des ouvrières vietnamiennes maltraitées en Jordanie

Radio Free Asia

(Radio Free Asia)Pour s’être mises en grève, plus de 150 ouvrières vietnamiennes expatriées en Jordanie sont maltraitées par leur entreprise, qui les prive de nourriture et les frappe. A l’usine W&D Apparel Jordan Corporation, les 167 ouvrières se sont mises en grève le 10 février pour demander le respect de leur contrat de travail comme il a été signé avant leur départ du Vietnam. Logées dans l’enceinte de l’usine, les ouvrières ont vu leur ration quotidienne de nourriture diminuer au fur et à mesure que la grève se prolongeait. Certaines ont été frappées par des policiers jordaniens. Le sort de ces ouvrières s’améliore peu à peu grâce à l’intervention d’un vietnamien résidant aux États-Unis.

Le 24 février, M. Nguyen Dinh Thang, président de Boat People SOS dont le siège se trouve en Virginie, apprend cette histoire en lisant le journal en ligne Tuoi Tre (Jeunesse). Il alerte immédiatement le Département d’État américain, qui le met en relation avec l’O.N.G. Photo : RFA

Phuong Anh : « Au début de la grève, la direction nous disait que c’était illégal. Mais nous avons continué. Comme nous n’allions pas travailler, ils ont diminué nos rations journalières. A la fin, chacune ne recevait qu’une petite portion de riz blanc pour toute la journée, sans aucun accompagnement.

Il est arrivé que des policiers nous frappent, alors que nous étions déjà épuisées par la faim. Aujourd’hui, il ne nous reste plus qu’à nous agenouiller et prier que le ministère jordanien du travail nous renvoie chez nous.

Nous ne voulons plus rester ici, même s’ils nous donnent 400 dollars mensuels. La direction n’a aucune considération pour nous. Nous sommes 176 et nous ne demandons qu’à rentrer au pays. »

Thao : « Nous avons été battues pour la première fois le 20 février. Un homme se disant du ministère du travail est venu dans notre baraquement. Il était accompagné de plusieurs policiers.

Il nous a demandé de reprendre le travail. Nous lui avons répondu que nous ne le ferions que si la direction acceptait de respecter nos contrats de travail. Le ton est monté et les policiers se sont mis à nous frapper. Je n’ai eu que quelques bleus. Une ouvrière a une luxation du bras. »

Questionnée sur une éventuelle assistance des autorités vietnamiennes, Mlle Thao espère que Tran Anh Tu, vice-ambassadeur du Vietnam en Égypte, viendra en Jordanie pour les faire rapatrier. Elle précise qu’il a déjà monté ce genre d’opération pour évacuer des ouvriers vietnamiens du Liban en été 2006, au moment de la guerre entre Israël et le Hezbollah.


Des ouvriers vietnamiens maltraités en Jordanie

(BBC) Des ouvrières vietnamiennes travaillant pour une entreprise de textile à Amman, capitale de la Jordanie, accusent la police d’avoir attaqué une centaine d’ouvriers grévistes qui dénonçaient des conditions de travail épuisantes et un salaire qui ne correspond pas à celui défini dans leur contrat.

Nguyen Thi Luyen, représentant du groupe de grévistes en Jordanie, a informé la BBC que ces ouvriers sont principalement des femmes. « Les policiers nous ont battues avec des bâtons ; nous ont tirées par les cheveux. L’une des ouvrières s’est évanouie. »

Luyen a aussi informé que le patron les a menacés : « si vous ne reprenez pas le travail, l’entreprise ne sera plus responsable de vous et vous risquez l’expulsion. »

Photo : BBC

D’après le journal Tuoi Tre (Jeunesse), ces ouvriers sont partis en Jordanie en signant un contrat avec la société Vietnam Cuir et Chaussures. Le salaire figurant dans le contrat de travail est de 220$/mois. Mais, sur place, elles ne reçoivent que de 155$ par mois, avec pour condition « l’interdiction de faire la grève »

Le Vietnam n’a pas représentation diplomatique en Jordanie.

Interviewé sur le sujet, un fonctionnaire du ministère vietnamien des Affaires étrangères, en charge du Moyen Orient, souhaitant garder l’anonymat et refusant d’être enregistré, a déclaré : « le ministère a demandé aux personnes concernées de suivre de près cette affaire ». Cependant, il a ajouté qu’il avait été informé que le droit de grève n’existe pas dans la législation jordanienne du travail.

Nous avons appris que les ouvriers qui ont déclaré avoir été battus souhaitent rentrer immédiatement au pays. Ils ont rejoint Luyen pour l’interview avec BBC. « Plusieurs d’entre eux veulent rentrer pour porter plainte contre l’entreprise intermédiaire, Vietnam Cuir et Chaussures.