Nouvelles rapportées de Sai Gon
Au soir du 24 mars 2006, après près de 48 heures de séance de “travail” avec les autorités vietnamiennes, le dissident Do Nam Hai a été remis en liberté. Son ordinateur qui été saisi lors de son arrestation ne lui a pas été restitué.
Dans la soirée précédent son arrestation, le 22 mars, deux membres de la sûreté publique se sont présentés au domicile de Do Nam Hai pour lui remettre une convocation au poste de police sis 181, Hoang Van Thu, 8ème arrondissement, à Phu Nhuan, une banlieue proche de Sai Gon.
La convocation ordonnait à Do Nam Hai de se présenter au poste à 8h00 le 23 mars dans l’objectif de “clarifier les raisons de la lettre de Do Nam Hai adressée à M. Nguyen Thanh Tai”.
Au dos de la convocation, Do Nam Hai a écrit ceci : “J’ai bien reçu la convocation daté du 22 mars 2006. Cependant, je ne me présenterais pas au poste de police de Phu Nhuan demain matin comme il me l’est ordonné. La raison en est que ma lettre s’adressait à M. Nguyen Thanh Tai, vice-président du Comité Populaire de Ho Chi Minh Ville (maire adjoint, NDLR) et non pas à la Sûreté Publique”.
Depuis le début de cette année, Do Nam Hai a été victime à plusieurs reprises de harcèlements et d’intimidations de la part d’inconnus, sans doute mandatés par les autorités vietnamiennes. Ainsi, il est très souvent suivis par des inconnus lors de ses déplacements privés. Le 16 mars dernier vers 7h00 du matin, Do Nam Hai se rend dans un parc pour une séance d’activités physiques comme à l’accoutumée. Depuis 4 ans qu’il s’entraîne dans ce parc, Do Nam Hai a pour habitude de garer sa motocyclette Honda en bordure du parc, où il n’a jamais eu de problème. Au retour de sa séance d’entraînement vers 8h00, le dissident a eu la désagréable surprise de voir que sa motocyclette a été vandalisée. Quelqu’un a versé de la colle forte dans les serrures et les antivols de la Honda. Do Nam Hai a dû faire appel à des mécaniciens avant de pouvoir ré-utiliser son véhicule.
Le 22 mars, après le passage des deux membres de la Sûreté Publique à son domicile, Do Nam Hai s’est rendu au parc pour se promener. Retirant la leçon du 16 mars, il décide de stationner sa Honda dans un parc gardé. Après sa promenade, il retrouve sa motocyclette une nouvelle fois vandalisée de la même manière que la dernière fois : de la colle forte dans toutes les serrures.
Selon Do Nam Hai, ces actes sont des avertissements voilés de la part des autorités vietnamiennes pour le dissuader de continuer dans la voie de la protestation.
