Les militants pour la démocratie sont toujours maintenus à l’isolement dans leur domicile à Hà Nôi, dans une ambiance lourde et tendue. Les membres de la sûreté publique, en uniforme et en civile, surveillent jour et nuit les domiciles des militants, équipés de brouilleurs de téléphone portables, interdisant quiconque d’entrer ou de sortir.
Le plus grave s’est produit dans l’après midi du vendredi 17 novembre 2006 à 15h00, lorsque le docteur Pham Hong Son protesta contre l’interdiction faite à un ami bravant le blocus de la police pour venir lui rendre visite. C’est alors que le lieutenant-colonel Nguyen Minh Cuong du poste de police A42 ordonna à ses subordonnés de donner l’assaut dans le domicile du docteur Pham Hong Son. Celui-ci fut frappé, menotté puis jeté dans un fourgon de la police qui prit la direction du commissariat.
Au commissariat, des dizaines de policiers se sont relayés pour crier, insulter et tabasser le docteur Pham Hong Son. Les violences policières se déroulèrent jusqu’à 23h30 ce vendredi 17 novembre. Sans doute que les policiers craignent que cette information ne fasse une mauvaise publicité pour le régime communiste à quelques heures de l’ouverture du sommet de l’APEC, et compromettre la venue de certains chefs d’état en signe de protestation.
A Sai Gon, deux autres militants pour la démocratie, Do Nam Hai et Nguyen Chinh Ket, reçurent une convocation pour se rendre au poste de police lundi matin 20 novembre à 07h00, c’est-à-dire juste après la fin du sommet de l’APEC, lorsque les médias internationaux sont sur le point de quitter le pays.
Nous espérons que cette alerte sur la situation critique des militants pour la démocratie au Viêt Nam sera relayée largement par les médias étrangers, spécialement ceux qui vont couvrir le sommet de l’APEC ce week-end.
Tran Ngoc Ha
Journaliste indépendant de la revue électronique Canh Tan (clandestin) au Viêt Nam