George Bush, en visite à Prague, parle de la liberté

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Discours du président des États-Unis George W. Bush, dans une conférence pour la démocratie, organisée par Jose Maria Aznar, Vaclav Havel, et Natan Sharansky.

Ce discours est sans doute le signe d’une nouvelle politique étrangère des États-Unis.


Grand Hall
Palais Czernin
Prague, République Tchèque
05.06.2007 | 16h07

Monsieur le Président Ilves, monsieur le Ministre des Affaires étrangères Schwarzenberg, mesdames et messieurs les invités, Laura et moi nous sommes heureux de revenir à Prague, et nous apprécions le charmant accueil dans ce hall historique. Demain, je participerai au sommet du G8, où je rencontrerai les dirigeants des plus puissantes économies du monde. Cet après-midi, je me trouve devant des hommes et des femmes qui représentent une puissance bien supérieure : la puissance de la conscience humaine.

Dans cette salle se trouvent les dissidents et les militants démocrates de 17 pays répartis sur 5 continents. Vous suivez différentes traditions, vous pratiquez différentes croyances, et vous faites face à différents défis. Mais vous êtes unis par une conviction inébranlable : que la liberté est le droit non négociable de chaque homme, femme, et enfant. Et que la condition pour une paix durable dans notre monde est la liberté. (Applaudissement)

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Natan Sharansky, Jose Maria Aznar et Vaclav Havel.

Cette conférence est organisée par trois des plus grands défenseurs de la liberté de notre époque : Jose Maria Aznar, Vaclav Havel, et Natan Sharansky. Je les remercie pour leur invitation à m’adresser à cette noble assemblée, pour montrer au monde qu’un individu doté de droiture morale et de courage peu changer le cours de l’histoire.

Il est heureux que nous nous rencontrions en République Tchèque – une nation au cœur de l’Europe et du combat pour la liberté sur ce continent. Voici 9 décennies, Tomas Masaryk proclama l’indépendance de la Tchécoslovaquie, basée sur les “idéaux de la démocratie moderne.” Cette démocratie fut interrompue, d’abord par les nazis puis par les communistes, qui s’emparèrent du pouvoir dans un coup d’État honteux, laissant le ministre des Affaires étrangères de l’époque mort dans la cour de ce palais.

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1968 : Les chars soviétiques écrasèrent dans le sang le Printemps de Prague.

À travers la sombre occupation soviétique, le vrai visage de cette nation n’a jamais fait de doute. Le monde l’a constaté durant le Printemps de Prague et les revendications de la Charte 77. Ces efforts ont été accueillis par des chars, des matraques et des arrestations par la police secrète. Mais la violence ne devait pas avoir le dernier mot. En 1989, des milliers de personnes se rassemblèrent sur la place Wenceslas pour demander leur liberté. Les théâtres comme la Lanterne Magique devinrent des quartiers-généraux pour les dissidents. Des ouvriers quittèrent leurs usines pour se mettre en grève. En quelques semaines, le régime s’effondra. L’ex prisonnier politique Vaclav Havel prit la tête du pays. Et le peuple tchécoslovaque brisa le Rideau de Fer avec une Révolution de Velours.

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La Révolution de Velours à Prague en 1989.

À travers l’Europe, des scènes similaires se déroulèrent. En Pologne, un mouvement qui avait commencé dans un seul chantier naval libéra tout un peuple. En Hongrie, des gens se réunirent sur la Place des Héros pour enterrer un réformateur assassiné, et pour enterrer également le régime communiste. En Allemagne de l’Est, des familles entières se rassemblèrent pour prier, et trouvèrent la force d’abattre un mur. Rapidement, des militants sortirent de tous les coins cachés des églises pour descendre dans les rues de la Bulgarie, la Roumanie, l’Albanie, la Lettonie, la Lituanie et l’Estonie. Le Pacte de Varsovie fut dissout pacifiquement dans cette même salle. Et après sept décennies d’oppression, l’Union Soviétique cessa d’exister.

Derrière ces étonnants réussites, dans la bataille des idées triomphait la liberté. Les communistes avaient une idéologie impériale qui prétendait connaître le sens de

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Le Pape Jean-Paul II et Lech Walesa.

l’histoire. Mais finalement elle fut renversée par des gens ordinaires qui voulaient vivre leur vie, vénérer leur Dieu, et dire la vérité à leurs enfants. Les communistes avaient la dureté de Brejnev, Honecker et Ceausescu. Mais à la fin, ils ne faisaient plus le poids face à la vision de Walesa ou de Havel, au culot de Sakharov ou de Sharansky, à la résolution de Reagan ou de Thatcher, et face à l’intrépide témoin Jean-Paul. De cette expérience, une leçon claire a émergé : la liberté peut être opprimée, la liberté peut être retardée, mais la liberté ne peut pas être refusée.

Au cours des années qui ont suivi la libération, les nations d’Europe Centrale et Orientale ont mené à bien la difficile transition vers la démocratie. Leurs dirigeants ont accompli les dures réformes requises pour entrer dans l’OTAN et l’Union Européenne. Des citoyens ont réclamé leur indépendance dans les Balkans et ailleurs. Et maintenant, après des siècles de guerre et de douleur, le continent européen est enfin en paix.

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George W. Bush : “Mon message à tous ceux qui souffrent sous la tyrannie est le suivant : nous n’excuserons jamais vos oppresseurs. Nous nous dresserons toujours pour votre liberté.”

Avec cette nouvelle ère sont venues de nouvelle menaces sur la liberté. Dans des endroits sombres et répressifs du monde, des générations entières ont grandi sans être écoutés par leur gouvernement et sans espoir dans leur futur. Cette vie d’oppression a nourri un ressentiment profond. Et pour beaucoup, ce ressentiment s’est muté en radicalisme, extrémisme et violence. Le monde en a vu le résultat le 11 septembre 2001, quand les terroristes basés en Afghanistan envoyèrent 19 kamikazes assassiner près de 3.000 innocents aux États-Unis.

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New York, 11 septembre 2001.

Pour certains, cette attaque exigeait une réponse mesurée. En fait, le 11 septembre prouvait l’existence d’un danger beaucoup plus vaste — un mouvement international d’extrémistes islamiques violents qui menace partout les personnes libres. L’ambition des extrémistes est de construire un empire totalitaire qui englobe toutes les terres musulmanes courantes et anciennes, y compris des parties de l’Europe. Leur stratégie pour réaliser leur but est de terroriser le monde jusqu’à sa reddition par une campagne impitoyable de terrorisme meurtrier.

Pour affronter cet ennemi, l’Amérique et nos alliés sont passés à l’offensive avec toute la gamme complète de nos forces armées, du renseignement et des moyens pour faire respecter la loi. Pourtant cette bataille est plus qu’un conflit militaire. Comme la Guerre Froide, c’est une lutte idéologique entre deux visions fondamentalement différentes de l’humanité. D’un côté sont les extrémistes, qui promettent le paradis, mais imposent sur terre des lapidations publiques, de la répression contre les femmes et des attentats-suicides. De l’autre côté se trouve un nombre considérable d’hommes et de femmes modérés — y compris des millions de personnes dans le monde musulman — qui croient en la dignité et la valeur de chaque vie humaine et qu’aucune puissance sur Terre ne peut nier.

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Les extrêmistes islamistes ne représentent pas l’immense majorité des musulmans.

L’arme la plus puissante dans la lutte contre l’extrémisme n’est pas faite de balles ou de bombes, c’est le charme universel de la liberté. La liberté est le dessein de notre Créateur, et l’aspiration de chaque âme. La liberté est le meilleur chemin pour libérer la créativité et le potentiel économique d’une nation. La liberté est dans une société le seul ordre qui conduise à la justice. Et la liberté humaine est le seul moyen de faire respecter les droits de l’homme.

Développer la liberté est plus qu’un impératif moral, c’est la seule voie réaliste pour protéger nos peuples sur le long terme. Voici quelques années, Andrei Sakharov disait qu’un pays qui ne respecte pas les droits de son propre peuple ne respecte pas ceux de son voisin. L’histoire lui a donné raison. Les gouvernements responsables devant leur peuple ne s’attaquent pas mutuellement. Les démocraties règlent leurs problèmes à travers leur politique intérieure, au lieu d’accuser des boucs émissaires étrangers. Les jeunes gens qui peuvent désapprouver ouvertement leurs dirigeants sont moins enclins à adopter des voies violentes. Et les nations qui s’impliquent dans la liberté pour leur peuple ne soutiendront pas les extrémistes. Elles s’allieront pour les défaire.

Pour ces raisons, les États-Unis s’impliquent dans la promotion de la liberté et de la démocratie comme des grandes alternatives à la répression et au radicalisme. (Applaudissements). Et nous avons un objectif historique en vue. Dans mon second discours d’investiture, j’ai plaidé pour que le but ultime de l’Amérique soit la fin de la tyrannie dans notre monde. Certains m’ont alors qualifié de “président dissident.” Si se dresser pour la liberté dans le monde fait de moi un dissident, alors je porte ce titre avec fierté. (Applaudissements).

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L’Amérique poursuit notre plan de d’extension de la liberté de différentes manières ; certaines sont ostentatoires, d’autres sont discrètes et à l’abri des regards. Mettre fin aux tyrannies nécessite le soutien aux forces de la conscience pour miner en leur sein les sociétés répressives. Le dissident soviétique Andrei Amalrik a comparé un état tyrannique à un soldat qui pointe constamment une arme contre son ennemi, jusqu’à ce que, finalement, ses bras se fatiguent et le prisonnier s’échappe. Le rôle du monde libre est de fatiguer les bras des tyrans de ce monde, et de soutenir les prisonniers qui essaient de précipiter l’effondrement de ces régimes.

Ainsi, j’ai rencontré personnellement des dissidents et des militants pour la démocratie de quelques unes des pires dictatures dans le monde, comme la Biélorussie, la Birmanie, Cuba, la Corée du Nord, le Soudan, et le Zimbabwe. Dans cette conférence, je souhaite rencontrer d’autres dissidents, comme ceux venus d’Iran et de Syrie. L’un de ces dissidents est Mamoun Homsi. En 2001, cet homme était un membre indépendant du parlement syrien qui a simplement fait une déclaration demandant au gouvernement de commencer à respecter les droits de l’homme. Pour cet acte totalement pacifique, il a été arrêté et envoyé en prison, où il a passé plusieurs années aux côtés d’autres innocents qui prêchent pour une Syrie libre.

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Rebiyah Kadeer, dissidente chinoise.

Un autre dissident que je vais rencontrer ici est Rebiyah Kadeer, venu de Chine, dont les fils ont été emprisonnés pour ce que je crois être une action de représailles pour ses activités en faveur des droits de l’homme. Le talent des hommes et des femmes comme Rebiyah est la plus grande ressource pour leurs nations, bien plus précieux que les armes de leur armée ou que le pétrole de leur sous-sol. L’Amérique appelle chaque nation qui étouffe ses dissidents à cesser cette répression, à faire confiance à son peuple, et à accorder à ses citoyens la liberté qu’ils méritent. (Applaudissements).

De nombreux dissidents n’ont pu se joindre à nous parce qu’ils sont actuellement injustement emprisonnés ou bien assignés à résidence. Je languis le jour où une conférence comme celle-ci accueillera Alexander Kozulin de Biélorussie, Aung San Suu Kyi de Birmanie, Oscar Elias Biscet de Cuba, le père Nguyen Van Ly du Viêt Nam, Ayman Nour d’Égypte. (Applaudissements) La fille de l’un de ces prisonniers politiques est dans cette salle. J’aimerais lui dire, ainsi qu’à toutes les familles : je vous remercie pour votre courage. Je prie pour votre bien être et votre force. Et j’appelle à la libération immédiate et inconditionnelle de vos bien aimés. (Applaudissements)

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Les dissidents Alexander Kozulin, Oscar Elis Biscet, Aung San Suu Kyi et Nguyen Van Ly. Les dissidents d’aujourd’hui seront les dirigeants de demain.

Aux yeux de l’Amérique, les dissidents démocrates d’aujourd’hui seront les leaders de demain. C’est pour cela que nous allons de l’avant pour accroître notre soutien. Nous avons récemment créé le Fonds de Défense des Droits de l’Homme, qui fournit une assistance juridique et une couverture médicale aux militants arrêtés ou battus par les gouvernements répressifs. Je soutiens fortement le Texte de Prague que votre conférence a prévu de produire, qui affirme que la “protection des droits de l’homme est critique pour la paix et la sécurité internationale.” Et dans le respect des objectifs de cette déclaration, j’ai demandé à la Secrétaire d’État Rice d’envoyer cette directive à tous les ambassadeurs des États-Unis dans les nations non libres : Cherchez et rencontrez les militants pour la démocratie. Cherchez ceux qui réclament les droits de l’homme. (Applaudissement)

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Ryonchon, Corée du Nord, 2004.

Les gens qui vivent sous la tyrannies ont besoin de savoir qu’ils ne sont pas oubliés. Les Nord-Coréens vivent dans une société fermée où les dissidents sont brutalement éliminés, et ils sont coupés de leurs frères et sœurs du sud. Les iraniens sont un grand peuple qui mérite de choisir son propre avenir, mais ses libertés sont déniées par une poignée d’extrémistes qui veulent l’arme nucléaire, empêchant leur pays de prendre sa juste place parmi les pays prospères. Les cubains désespèrent de la liberté, alors que leur pays traverse une période de transition. Nous devons insister pour des élections libres, pour la liberté d’expression et de réunion (Applaudissements). Et au Soudan, la liberté est déniée, les droits de l’homme sont violés par un gouvernement qui poursuit un génocide contre ses propres citoyens. Mon message à tous ceux qui souffrent sous la tyrannie est le suivant : nous n’excuserons jamais vos oppresseurs. Nous nous dresserons toujours pour votre liberté. (Applaudissements)

La liberté est également menacée dans les pays qui ont montré quelques progrès. Au Vénézuela, les dirigeants élus se servent du populisme pour démanteler les institutions démocratiques et raffermir leur pouvoir. Le gouvernement de l’Ouzbékistan continue de réduire au silence les voix indépendantes en emprisonnant des militants pour les droits de l’homme. Et le Viêt Nam a récemment arrêté et emprisonné un certain nombre de militants religieux et politiques pacifiques.

Ces évolutions pourraient nous décourager, mais les motifs d’optimisme dominent. Au début des années 80, on ne comptait que 45 démocraties sur terre. Désormais elles sont plus de 120 – jamais comme aujourd’hui autant de personnes n’ont vécu libres. Il est de la responsabilité de ceux qui jouissent de la liberté bénie d’aider ceux qui luttent pour instaurer la liberté dans leur société. C’est pourquoi les États-Unis ont presque doublé leur budget d’aide aux projets de démocratie. Nous travaillons avec nos associés au G-8 pour promouvoir l’émergence d’une société civile dynamique au Moyen-Orient par des initiatives comme le Forum de l’Avenir. Nous coopérons côte à côte avec les nouvelles démocraties en Ukraine, en Géorgie et au Kyrgyzstan. Nous félicitons le peuple du Yémen pour sa remarquable élection présidentielle et le peuple du Koweït pour des élections dans lesquelles les femmes pouvaient pour la première fois voter et briguer un mandat. (Applaudissements.) Nous soutenons fermement les peuples du Liban, d’Afghanistan et d’Irak alors qu’ils défendent leurs avancées démocratiques contre des ennemis extrémistes. (Applaudissements.) Ces peuples font des sacrifices énormes pour la liberté. Ils méritent l’admiration du monde libre, et ils méritent notre appui constant. (Applaudissements.)

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Source : Freedom House

Les États-Unis emploient également notre influence pour inviter des pays amis comme l’Égypte, l’Arabie Saoudite et le Pakistan à aller vers la liberté. Ces nations ont adopté une attitude courageuse et engagé des actions fortes pour affronter les extrémistes, tout en faisant progresser la liberté et la transparence. Pourtant elles ont toujours de gros progrès à accomplir. Les États-Unis continueront à pousser les nations comme celles-ci à ouvrir leur système politique et à favoriser la liberté d’expression de leur peuple. Ceci crée inévitablement des tensions. Mais ce n’est pas grave compte tenu de l’étendue et de la solidité de nos relations avec ces pays. Nos rapports avec la Corée du Sud et Taïwan pendant la guerre froide l’ont montré, l’Amérique peut simultanément entretenir une amitié et pousser une nation vers la démocratie. (Applaudissements.)

Nous appliquons également cette leçon à nos rapports avec la Russie et la Chine. (Applaudissements.) Les États-Unis ont des relations fortes et efficaces avec ces pays. Notre amitié avec eux est complexe. Dans les secteurs où nous partageons des intérêts mutuels, nous travaillons ensemble. Dans d’autres secteurs, nous avons de forts désaccords. Les dirigeants de la Chine croient qu’ils peuvent continuer à ouvrir l’économie de leur nation sans ouvrir leur système politique. Nous ne sommes pas d’accord. (Applaudissements.) En Russie, des réformes qui avaient été promises pour donner plus de pouvoir aux citoyens ont été enterrées, avec des conséquences regrettables sur le développement démocratique. Une bonne relation, c’est en partie la capacité à parler ouvertement de nos désaccords. Aussi les États-Unis continueront à consolider nos relations avec ces pays — et nous le ferons sans abandonner nos principes ni nos valeurs. (Applaudissements.)

Nous apprécions que les sociétés libres se dessinent à différentes vitesses, en différents endroits. Une vertu de la démocratie est qu’elle reflète l’histoire et les traditions locales. Pourtant il y a des éléments fondamentaux que toutes les démocraties partagent — liberté de parole, de religion, de presse, d’assemblée ; l’État de droit imposé par la séparation des pouvoirs ; droit à la propriété privée ; partis politiques qui s’affrontent dans des élections libres et sans irrégularités. (Applaudissements.) Ces droits et institutions sont la base de la dignité humaine, et alors que chaque pays établit son propre chemin vers la liberté, il doit trouver un associé fidèle dans les États-Unis d’Amérique.

Prolonger l’extension de la liberté est une mission qui unit les démocraties du monde entier. Certaines des plus grandes contributions viennent des nations qui ont vécu la tyrannie jusqu’à récemment. J’apprécie le soutien de la République Tchèque aux projets de droits de l’homme pour la Biélorussie, la Birmanie et Cuba. Je remercie l’Allemagne, la Pologne, la République Tchèque, la Hongrie, la Slovénie, la Géorgie, la Lituanie, l’Estonie, la Croatie, de contribuer aux nouveaux fonds pour la démocratie aux Nations Unies. Je suis reconnaissant envers beaucoup de nouvelles démocraties d’Europe Centrale et d’Europe de l’Est pour leur engagement en Afghanistan et en Irak. J’apprécie que ces pays veuillent effectuer le difficile travail nécessaire pour permettre aux personnes qui veulent être libres de vivre dans une société libre. (Applaudissements.)

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Révolution Orange en Ukraine.

Sur tous ces chemins menant à la liberté, l’agenda diffère d’un pays à l’autre. La tâche est difficile et le restera. Il y aura des triomphes et des échecs, des progrès et des reculs. La fin de la tyrannie ne peut survenir en un jour. Et naturellement, cet objectif a ses opposants.

Certains indiquent que la fin de la tyrannie signifie « imposer nos valeurs » aux personnes qui ne les partagent pas, ou que des gens vivent dans des régions du monde où la liberté ne peut pas prendre prise. Cela est réfuté par le fait que chaque fois que les gens disposent du choix, ils choisissent la liberté. Nous l’avons vu quand des peuples d’Amérique latine ont remplacé leurs dictature par la démocratie, lorsque le peuple de l’Afrique du Sud a remplacé la ségrégation par une société libre, lorsque le peuple de l’Indonésie a mis fin à un long régime autoritaire. Nous l’avons vu quand les Ukrainiens portant des écharpes oranges ont exigé que leurs votes soient comptés. Nous l’avons vu quand des millions d’Afghans et d’Irakiens ont défié les terroristes pour élire des gouvernements libres. À un bureau de vote à Bagdad, j’ai été frappé par les mots d’un Irakien — il n’avait qu’une jambe — et il a dit à un journaliste, « j’aurais même rampé jusqu’ici. » La démocratie a-t-elle été imposée à cet homme, ai-je demandé aux critiques ? La liberté était-elle une valeur qu’il ne partageait pas ? La vérité est que les seuls qui doivent imposer leurs valeurs sont les extrémistes, les radicaux et les tyrans. (Applaudissements.)

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File d’attente pour aller voter en Irak en 2005, malgré les menaces des extrêmistes.

Et c’est pourquoi les communistes ont écrasé le Printemps de Prague, et ont jeté un dramaturge innocent en prison, et ont tremblé à la vue d’un pape polonais. L’histoire montre cela finalement, la liberté terrasse la peur. Et si on lui donne sa chance, la liberté vaincra la peur dans chaque nation sur terre. (Applaudissements.)

Autre objection – elle prétend que la fin de la tyrannie fera place au chaos. Les critiques montrent du doigt la violence en Afghanistan, en Irak, ou au Liban comme preuves que la liberté amoindrit la sécurité des personnes. Mais regardons la vraie cause de la violence. Ce sont les terroristes, les extrémistes. Ce n’est nulle coïncidence s’ils visent les jeunes démocraties du Moyen-Orient. Ils savent que le succès des sociétés libres constituent une menace mortelle à leurs ambitions — et à leur survie même. Le fait que nos ennemis se rebiffent n’est pas une raison de douter de la démocratie. À l’évidence ils reconnaissent la puissance de la démocratie. À l’évidence nous sommes en guerre. Et bien évidemment les nations libres doivent accomplir ce qu’il faut pour s’imposer. (Applaudissements.)

Certains disent qu’un objectif plus sûr serait la stabilité, notamment au Moyen-Orient. Le problème est que la poursuite de la stabilité aux dépens de la liberté ne mène pas à la paix — il mène au 11 septembre 2001. (Applaudissements.) La politique de tolérance de la tyrannie est un échec moral et stratégique. C’est une erreur que le monde ne doit pas répéter au 21ème siècle.

D’autres craignent que la démocratie n’amène des forces dangereuses au pouvoir, telles que le Hamas dans les territoires palestiniens. Les élections ne donnerons pas toujours ce que nous en attendons. Pourtant la démocratie ne consiste pas seulement à se rendre au bureau de vote. La démocratie exige des partis d’opposition consistants, une société civile dynamique, un gouvernement qui fait respecter la loi et répond aux besoins de son peuple. Les élections accélèrent la création de telles institutions. Dans une démocratie, les gens ne voteront pas pour une vie de violence perpétuelle. Pour rester au pouvoir, les élus doivent écouter le peuple et poursuivre leur désir de paix — sinon, en démocratie, les électeurs les remplaceront lors de nouvelles élections libres.

En conclusion, il y a la controverse selon laquelle la fin de la tyrannie est un peu utopique. Certains disent que propager la démocratie de par le monde entier est tout simplement trop difficile à réaliser. Cette thèse n’est vraiment pas nouvelle. Elle a été affirmée maintes fois dans le passé. À chaque étape de la guerre froide, il y avait ceux qui prétendaient que le mur de Berlin était permanent, et que les gens derrière le rideau en fer ne surmonteraient jamais leurs oppresseurs. L’Histoire a envoyé un message différent.

La leçon est que la liberté aura toujours ses sceptiques. Mais ceux-là ne représentent pas tout le monde. Il y a également les gens comme vous, et vos proches que vous représentez — hommes et femmes qui avez le courage de risquer tout pour vos idéaux. Dans son premier discours de président, Vaclav Havel avait proclamé « Peuple, ce gouvernement est redevenu le tien ! » Il faisait écho au premier discours de Tomas Masaryk — qui, lui-même, citait le professeur tchèque du 17ème siècle, Comenius. Son message était que la liberté est intemporelle. Elle n’appartient pas à un gouvernement ou à une génération. La liberté est le rêve et le droit de chacun dans chaque nation et à tout âge. (Applaudissements.)

Les États-Unis d’Amérique croient profondément en ce message. C’était l’inspiration de notre fondation, quand nous avons déclaré que « tous les hommes sont créés égaux. » C’est la conviction qui nous a conduits à aider à libérer ce continent, et à nous tenir aux côtés des nations captives lors de leur longue lutte. C’est la vérité qui guide notre nation pour nous opposer aux radicaux et aux extrémistes, à la terreur et à la tyrannie dans le monde d’aujourd’hui. Et c’est la raison pour laquelle j’ai une telle grande confiance dans les hommes et les femmes présentes dans cette salle.

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Prague, 1989.

Je quitte Prague avec la certitude que la cause de la liberté n’est pas épuisée, et que son futur est dans les meilleures mains. Avec une foi invincible dans la puissance de la liberté, vous inspirerez vos peuples, vous dirigerez vos nations, et vous changerez le monde.

Merci de m’avoir accueilli. Et que Dieu vous bénisse. (Applaudissements.)

Fin 16:38 (heure locale)

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