Hanoi sur le banc des accusés

Wall Street Journal Asia

Au Vietnam, arguant que les gens qui souhaitent une alternative au parti communiste sont considérés comme « terroristes », trois hommes, dont un ressortissant américain, vont être jugés aujourd’hui à Ho Chi Minh Ville pour ce « crime ».

L’affaire remonte au 17 novembre, quand la police a fait irruption dans une petite, paisible réunion des militants pour la démocratie. Parmi les arrêtés figurent Nguyen Quoc Quan, un citoyen des États-Unis ; Somsak Khunmi, un ressortissant Thaïlandais ; et Nguyen The Vu, un citoyen vietnamien. Les médias d’état ont rapportés qu’ils avaient projeté la distribution de 7000 dépliantes pro-démocraties. Ils avaient également fait circuler une traduction vietnamienne de « De Dictature à la Démocratie, » un livre sur la résistance non-violente. S’il s’avère que certains de ceux qui ont été arrêtés soient entrés au Vietnam avec de faux papiers, alors c’est une infraction aux lois d’immigration, pas un crime terroriste.

Ces hommes sont presque sûrs d’être condamnés. M. Nguyen est susceptible d’être condamné au temps passé en prison et il serait alors expulsé. Hanoï s’est déjà tranquillement débarrassé du cas des trois autres personnes arrêtées durant cette soirée en libérant sans procès et en expulsant les deux étrangers parmi eux – Leon Truong, citoyen des États-Unis et Nguyen Thi Thanh Van, citoyenne française. Pour ceux qui pensent que le régime d’Hanoï s’est adouci, souvenez-vous que plus de 400 personnes restent en prison pour l’exercice paisible de leur foi religieuse ou de l’activisme politique.

Les observateurs remarquent sur la rapidité peu commune de ces procédures judiciaires – « l’enquête » s’est terminée seulement en mars et cela prend d’habitude plus longtemps pour apporter l’affaire devant le tribunal. Hanoï veut probablement conclure cette affaire avant le dialogue États-Unis – Vietnam sur les droits de l’homme, qui se tiendra plus tard ce mois. C’est un signe qu’en dépit du désir du parti communiste de se maintenir au pouvoir, le régime est sensible à la pression internationale. Autant de raison en plus pour continuer à maintenir la pression, même après la résolution de ces cas particuliers.

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