HRW dénonce la répression du syndicalisme indépendant au Vietnam

Human Rights Watch

HANOI – Human Rights Watch (HRW) a dénoncé lundi la répression du syndicalisme indépendant au Vietnam et demandé la libération de militants ainsi que le respect de droits jugés fondamentaux comme celui de grève.

Dans un rapport, l’organisation de défense des droits de l’Homme basée à New York a rappelé l’arrestation, depuis 2006, d’au moins huit défenseurs des travailleurs, dont trois sont toujours en prison.

Plusieurs d’entre eux avaient fondé deux syndicats indépendants en 2006. Peu avant l’entrée du Vietnam dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Hanoï avait “toléré une société civile naissante”, mais cette “tolérance” s’est avérée de “courte durée”, a dénoncé HRW dans son rapport.

L’objectif des deux syndicats était de défendre le “droit de créer et de rejoindre des syndicats indépendants, de faire grève et de négocier collectivement avec les employeurs”, sans approbation préalable du gouvernement ou du Parti communiste au pouvoir, a rappelé l’organisation.

“En arrêtant les militants les plus importants, le gouvernement vietnamien essaie d’écraser le mouvement syndicaliste indépendant”, perçu comme une menace à l’autorité du régime, a déploré Brad Adams, directeur pour l’Asie d’HRW.

Interrogé par l’AFP, le porte-parole du ministère vietnamien des Affaires étrangères a estimé que le rapport “ne reflétait pas la vraie situation au Vietnam”.

“La Constitution vietnamienne assure à tous les citoyens des droits égaux (…), le droit de porter plainte, les droits au travail, à l’éducation, aux soins de santé, sans distinction de sexe, de minorité ethnique ou de religion”, a poursuivi Le Dung.

Toutes les organisations syndicales vietnamiennes doivent être chapeautées par la Confédération générale du travail, elle-même sous le contrôle du Parti communiste. Les syndicats indépendants sont interdits.

En théorie, le Code du travail garantit des droits aux employés, a reconnu HRW, dont celui de grève. Mais ses dispositions sont tellement contraignantes, le contrôle du régime sur les grèves est tel, que ces droits ne peuvent pas être exercés en pratique, selon l’organisation. La loi “fait en sorte qu’il n’y a pratiquement aucun moyen pour les travailleurs de lancer un ordre légal de grève”, a estimé Brad Adams. Les grèves dites sauvages se multiplient cependant, souvent motivées par des demandes de hausse salariale face à une inflation galopante (+23% en 2008).

Le salaire minimum mensuel dans les entreprises étrangères a été augmenté à plusieurs reprises, mais reste compris depuis 2008 entre 800.000 et 1.000.000 de dongs (entre 34 et 43 euros) selon les régions.

(©AFP / 04 mai 2009 14h18)

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