Ha Noi, 15/03/2006. Dans le sud du Viet Nam, environ huit mille ouvriers se sont mis en grève dans une fabrique chaussure appartenant à une société taiwanaise pour réclamer des augmentations salariales.
Les dirigeants communistes et les entreprises étrangères ont exprimé leurs inquiétudes concernant cette vague des grèves spontanées, considérée comme la pire depuis la fin de la guerre du Viet Nam. Ces grèves ont commencé il y a presque trois mois principalement les usines à capitaux étrangers situées dans la banlieue sud Sai Gon.
Le dernier conflit a éclaté dans une usine Taiwanaise, déclare Tran Van Ngoc, Président du Comité Populaire de Hoa An, province de Dong Nai, à 50km au Nord-Est de la capitale économique Sai Gon.
“Le nombre de grévistes de la compagnie de Pou Chen Vietnam a atteint jusqu’à 8.000 hier,” a déclaré Ngoc. “La compagnie a donné aux ouvriers deux jours de congés en attendant de trouver une solution,” a-t’il-dit.
Selon le quotidien contrôlé par l’état vietnamien Tuoi Tre (Jeunesse), les ouvriers se sont mis en grève car ils sont mécontents de leurs salaires.
Le conflit portant sur les salaires et les conditions de travail a commencé en décembre au Viet Nam, un pays de plus de 82 millions de personnes où des douzaines de compagnies étrangères ont installé des usines pour tirer profit de l’énorme masse de main d’oeuvre à bas coût.
Un ouvrier non qualifié gagne environ 2 dollars américains par jour dans les usines de vêtements de sport ou d’autres fabriques de chaussures destinées à l’exportation.
Le Ministre du Travail Pham Minh Huan s’est déclaré préoccupé par ces grèves, dont certaines ont tourné à la violence, selon les médias vietnamiens.
“Nous devons limiter la propagation des grèves à travers le pays car dans le passé ils ont créé un environnement instable pour les investissements étrangers,” déclare le ministre du travail.
Tous les syndicats au Vietnam sont sous le contrôle du Parti Communiste et en principe les ouvriers doivent obtenir une autorisation 20 jours avant de commencer une grève.
Les officiels japonais ont rencontré le Président Tran Duc Luong pour exprimer leur souci concernant les grèves, déclare un porte-parole de gouvernement du Vietnam. Et la chambre de commerce européenne au Vietnam a écrit une lettre au premier ministre Phan Van Khai en janvier, exprimant leurs inquiétudes sur ces grèves qui pourraient affecter les sociétés Européennes présentes sur place.
