La police vietnamienne arrête des pêcheurs qui marchaient pour faire valoir leurs droits contre une entreprise de sidérurgie

Reuters

14 février 2017

Des militants ont rapporté que la police vietnamienne avait arrêté ce mardi des centaines de manifestants qui marchaient pour présenter leurs demandes d’indemnisation contre une aciérie après que celle-ci ait déversé des déchets toxiques l’année dernière.

Des dizaines de millions de poissons ont été tués dans une des plus grandes catastrophes environnementales du Vietnam causée par une usine du groupe taiwanais Formosa Plastics.

Les manifestants, dont beaucoup sont des pêcheurs, avaient prévu de soumettre leurs revendications en se rendant de la province du Nghe An à celle de Ha Tinh, là où se trouve la compagnie, soit à environ à 180 kms au nord.

Mais des militants ont indiqué que la police avait arrêté les véhicules des manifestants, puis les avait arrêtés, après 20 kms de marche. La police du Nghe An a déclaré qu’elle n’était pas en mesure de fournir d’informations sur la question. Les autorités du Nghe An n’étaient pas joignables.

Des témoins ont indiqué que la police avait battu et avait arrêté quelques manifestants.

Nguyen Dinh Thuc, un prêtre qui menait le groupe, à Reuters par téléphone : “La Police m’a battu, et m’a causé plusieurs égratignures”. Formosa Ha Tinh Steel a payé 500 millions de dollars de dommages et a déclaré que l’aciérie avait décimé les poissons sur 200 kms (120 milles) de littoral, mais que cela n’avait pas touché les côtes de la province du Nghe An.

En septembre dernier, des centaines de plaintes avaient été déposées par les pêcheurs cherchant à poursuivre en justice la filiale de la société Formosa. Mais les médias d’état avaient déclaré que les réclamations avaient été rejetées par les tribunaux.

La pollution a déclenché une série de manifestations sans précédent, une épreuve difficile pour un gouvernement communiste réputé pour sa répression de la dissidence et qui a rarement fait face à de grandes manifestations.

Les autorités ont accusé les groupes anti-gouvernementaux de vouloir exploiter la catastrophe et remuer la colère du peuple dans le but de renverser le Parti Communiste au pouvoir.

(Hanoi Newsroom ; Robert Birsel)

Source : Reuters