Le calvaire du père Nguyen Van Ly

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Alors qu’il priait, un samedi matin, ce mois-ci, le père Nguyen Van Ly s’est effondré par terre, inconscient. C’était sa deuxième attaque cérébrale en quatre mois ; elle l’a partiellement paralysé. Le père Ly a subi ces deux attaques loin de ses proches, seul dans une prison près de Hanoï.

Ce prêtre catholique de 63 ans est l’un des plus éminents militants politiques emprisonnés au Vietnam. Pendant plus de trois décennies, il a lutté pour la liberté d’expression et de religion, convictions qui l’ont amené à plaider pour une démocratie multipartite au Vietnam. En 2006 il a cofondé le Bloc 8406, un mouvement pour la démocratie. L’année suivante, il a été condamné pour propagande par un tribunal inféodé au Parti communiste, et placé à l’isolement. Ce n’était pas la première condamnation du père Ly puisqu’il a passé plus de 16 ans en prison depuis 1977.

L’actuelle détention du père Nguyen Van Ly témoigne que Hanoï régresse sur les droits de l’homme, après avoir progressé ; cette régression s’est intensifiée récemment avec l’arrestation de journalistes, de blogueurs et de militants des droits de l’homme qui critiquent le parti unique. Parmi les arrestations politiques de cette année, signalons celle de Le Cong Dinh, un éminent avocat qui a défendu de nombreux militants avant d’être arrêté en juin.

Plus d’un mois après la première attaque survenue en juillet, sa famille, dont ses frères, sœurs et neveux, n’en était toujours pas informée. Après sa seconde attaque, le père Ly fut transporté à l’hôpital, où il fut surveillé par cinq gardes. Alors que certains membres de sa famille furent admis à son chevet, ses confrères furent éconduits. Ce type d’isolement est habituel pour tous les prisonniers politiques au Vietnam, mais il est encore aggravé pour le père Ly dont la capacité à inspirer les autres, même emprisonné, est extraordinaire.

Le sort de Nguyen Van Ly a suscité un intérêt bien au-delà des frontières de son pays. En juillet, 37 sénateurs américains ont envoyé une lettre au Président Nguyen Minh Triet, appelant à la libération de Nguyen Van Ly et s’enquérant de sa santé. À la suite de ses deux accidents vasculaires cérébraux, le gouvernement américain ainsi que des membres du gouvernement australien ont réclamé à plusieurs reprises que le père Ly soit soigné et finalement libéré. Bien que le Vietnam soit souvent cité par le Département d’État des États-Unis pour son manque de respect des droits de l’homme, il ne figure sur aucune liste de surveillance officielle.

Le calvaire du père Nguyen Van Ly illustre les violations persistantes par le Vietnam des droits fondamentaux de l’homme, violations qui vont à l’encontre de l’intégration du pays dans la grande communauté internationale, dans les années récentes. Hanoï pourrait commencer à redorer sa réputation en libérant le père Ly pour des raisons humanitaires et en permettant à sa famille de subvenir à ses besoins médicaux. Une telle décision marquerait non seulement de la compassion mais aussi un respect nouveau de la séparation des pouvoirs. Il incombe à tous les pays qui respectent les droits de l’homme de tirer l’alarme sur le cas de Nguyen Van Ly, et sur ceux d’autres prisonniers politiques, avec plus d’insistance.

Mme Turner est directeur exécutif de Freedom Now à Washington et avocat international du père Ly.

http://online.wsj.com/article/SB10001424052748703499404574564862023730976.html

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