Le rapport HANDS OFF CAIN sur la peine de mort au Viêt Nam

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La situation aujourd’hui

L’Asie reste le continent qui compte la quasi totalité des exécutions de la peine de mort. Chine, Iran et Vietnam étaient en 2004 les premiers pays bourreaux : 5000 exécutions en Chine, 197 en l’Iran ; 82 au Vietnam. Il s’agit d’estimations minimales car nombre de ces pays ne fournissent aucune statistique officielle sur le sujet ; par conséquent le nombre réel d’exécutions pourrait être beaucoup plus élevé. En Chine et au Vietnam, c’est un secret d’état. En janvier, le gouvernement vietnamien a précisé que la diffusion de renseignements sur la peine de mort est un crime.

L’escalade dans le nombre d’exécutions, spécialement pour crimes de drogue, est arrivée à son comble en 2004. Dans quelque cas, en particulier dans les zones rurales du Vietnam, les accusés ont été jugés par des tribunaux « ambulants », présidés par des magistrats locaux et en plein air. Pour l’accusé, manque de garanties, difficulté ou impossibilité de choisir son avocat, contacts insuffisants.

La peine de mort « top secret »

Jusqu’à récemment, le chef de la Cour Suprême du Peuple présentait le nombre des condamnations à morts émises dans le pays, dans un rapport annuel de l’Assemblée nationale. Même la télévision nationale en parlait. Changement radical le 5 janvier 2004, lorsque le Premier Ministre Vietnamien Phan van Khai déclara « secret d’état » le nombre des personnes condamnées à mort. Cette décision classe comme secret d’état les procès relatifs à la « sécurité nationale » et les dossiers sur plusieurs dissidents politiques et religieux récemment jugés pour espionnage.

Peine de mort pour crimes non violents

Le code pénal vietnamien, modifié en 1999 avec la réduction des crimes capitaux de 44 à 29, considère que la peine capitale est « une sanction spéciale applicable à des crimes extrêmement graves » mais en 2004 elle fut appliquée pour des crimes non-violents comme les escroqueries et la contrefaçon de billets de banque. Le 5 novembre 2004, le Ministre de la Justice Uong Chu Luu déclara qu’il souhaitait retirer de la liste des actes passibles de la peine capitale les crimes économiques comme la corruption et la concussion pour lesquels plusieurs personnes sont jugées chaque année. Il annonça qu’il présenterait les modifications au gouvernement afin de porter le Viêt Nam à « se conformer à la tendance vers la démocratie et l’humanité. »

La persécution religieuse au Viêt Nam

En 2004, le Viêt Nam a continué à conduire une campagne très dure contre les églises chrétiennes « illégales » que la propagande du régime déclare « contaminées par les protestants américains et donc contraires aux intérêts du pays ». Particulièrement grave a été la répression à l’égard des Montagnards, ou Degar, minorité ethnique de religion chrétienne qui habite les hauts plateaux centraux.

Le 10 avril 2004, à Pâques, des milliers de montagnards chrétiens ont manifesté pacifiquement sur les hauts plateaux centraux pour protester contre la persécution religieuse, la confiscations de terres ancestrales et le refus d’autonomie politique. Les forces paramilitaires vietnamiennes attaquèrent les manifestants. Dans une déclaration du 22 avril 2004, Human Rights parlait de « dizaines de manifestants blessés dont certains frappés à mort ».

L’organisation Human Rights Watch et la Montagnard Foundation, une association pour la défense des droits du peuple Degar basée en Caroline du Sud, a indiqué qu’on avait effectué en 2004 des exécutions sommaires de membres de la communauté Degar.

La persécution religieuse au Laos

Les Chrétiens laotiens subissent eux aussi une persécution très dure depuis 1998, dans tout le pays : emprisonnements, pressions et persécutions. Quelques autres ont été mis à l’épreuve et obligés de participer à des rituels animistes, fumer, boire de l’alcool et du sang.

Le 19 février 2004 des Chrétiens furent menacés de mort s’ils persistaient dans leur foi ou s’ils restaient dans leur village. Un fonctionnaire du gouvernement laotien s’adressa aux Chrétiens réunis dans un village avec ces mots : « Si vous ne voulez pas abandonner le Christianisme, abandonnez le village ; si vous ne voulez pas abandonner votre foi ou votre village vous serez puni avec la mort ». Ce terrible ultimatum fut posé aux habitants de Donthapad, dans le district de Sanamchai de la province méridionale de Attapeu, en présence d’un haut fonctionnaire dénommé Boumlarb, vice-chef du District de Sanamchai.

En août 2003, le corps d’un ancien policier de religion chrétienne de la province de Attapeu, arrêté par la police sans motif officiel, fut retrouvé trois jour après, enterré superficiellement. Sa famille et ses amis laissent entendre qu’il fut tué par la police.

(*) Fondée en 1993 à Bruxelles, Hands off Cain est une ligue internationale sans but lucratif de citoyens et de parlementaires qui luttent pour l’abolition de la peine de mort.

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