Le Vietnam condamné après l’emprisonnement d’un journaliste

AFP

16.10.08 | 13h49

Plusieurs chancelleries occidentales et organisations de défense des droits de l’homme ont critiqué Hanoï jeudi après la condamnation à un an de prison d’un journaliste vietnamien qui avait couvert un vaste scandale de corruption dans le pays.

Nguyen Viet Chien a été jugé coupable mercredi d’avoir “abusé des libertés démocratiques pour enfreindre les intérêts de l’Etat”. Un de ses confrères a été libéré mais soumis à deux ans de rééducation. L’ambassade de Suède, active dans plusieurs programmes de lutte anti-corruption au Vietnam, estime que cette décision “pose la question de l’engagement politique réel (de Hanoï) à combattre la corruption”, et craint qu’elle ne décourage “les médias et l’opinion de continuer à participer au combat contre la corruption”. Les Etats-Unis ont pour leur part jugé la sentence “décevante”, jugeant qu’elle “contredit les droits garantis aux journalistes par la loi vietnamienne, et les engagements verbaux des responsables vietnamiens en matière de liberté de la presse”.

Le scandale du “PMU 18” avait révélé en 2006 un vaste réseau de détournements de fonds au sein d’un département du ministère des Transports, notamment pour alimenter des paris sur des matches de football. Il avait conduit à la démission d’un ministre et à l’arrestation de son vice-ministre, blanchi cette année. Le Comité de protection des journalistes (CPJ), basé à New York, a regretté un verdict “honteux”, considérant que les journalistes avaient effectué une mission de “service public”.

Reporters sans frontières (RSF) a de son côté condamné “terrible retour en arrière” pour le journalisme au Vietnam.

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