Les autorités communistes continuent leur campagne de répression

Viet Tan

Des avocats dissidents sont arrêtés – Les autorités communistes continuent leur campagne de répression

A 10h30 du matin le 6 mars 2007, quinze policiers se sont rendus au domicile de l’avocate Le Thi Cong Nhan pour l’arrêter. Elle a d’abord été emmenée au commissariat local puis transférée ensuite dans un lieu inconnu. Nous ignorons quel est son sort actuellement. Maître Le Thi Cong Nhan, 28 ans, est membre fondatrice et porte-parole du Parti du Progrès du Viêt Nam.

Au même moment, la Sûreté Publique a également interpellé l’avocat Nguyen Van Dai dans les rues de Hà Nôi. Il a été reconduit à son domicile avant d’être officiellement mis aux arrêts en présence de son épouse. Il est actuellement emprisonné dans la cellule 17-19 de la prison n°1 de la Police, à Cau Dien, banlieue de Ha Noi. Maître Nguyen Van Dai, 38 ans, est le fondateur du Comité pour les Droits de l’Homme au Viêt Nam. Il s’est souvent exprimé sur les problèmes des droits de l’homme et sur la démocratie. Il défendait de nombreuses victimes des violations des libertés civiles et religieuses. Dai est l’un des huit écrivains qui ont reçu le prestigieux prix Hellman/Hammett décerné par l’ONG Human Rights Watch, début 2007.

Il y a un mois, les avocats Nguyen Van Dai et Le Thi Cong Nhan ont été brièvement arrêtés au cabinet de Dai. Depuis cette première arrestation, ils ont été constamment harcelés par la police. Les autorités vietnamiennes ont tenté de révoquer les licences d’avocat de Dai et Nhan. La police a même organisé un procès public (qui n’a pas de valeur juridique), l’accusant d’être un « élément réactionnaire. » Mais tous deux sont désormais accusés d’avoir « incité à la propagande hostile » contre le gouvernement. Ils se sont vus signifier une période de détention provisoire de quatre mois et ils seront poursuivis pour violation de l’article 88 du Code pénal vietnamien. Cependant, cet article ne permet à la police de détenir un individu qu’au maximum trois jours. Les familles de Dai et Nhan s’inquiètent beaucoup pour la sécurité des emprisonnés.

Cette escalade dans la répression suit celle menée contre le père Nguyen Van Ly au sein de l’archidiocèse de Huê. Déjà sous le coup d’une assignation à résidence, le père Ly a été déplacé de force dans la paroisse Ben Cui depuis le 19 février 2007 pour continuer sa peine. Les autorités l’accusent du même motif. En novembre dernier, sous la pression internationale et dans le double objectif de réussir son entrée dans l’Organisation Mondiale du Commerce et d’obtenir le statut PNTR par le Congrès des États-Unis, Hà Nôi avait annoncé l’abrogation du Décret 31/CP sur la détention administrative. Ce décret permettait d’emprisonner des dissidents jusqu’à deux ans sans procès. Après avoir atteint leurs objectifs, les autorités vietnamiennes retournent leur veste en utilisant de décret contre le père Nguyen Van Ly et les avocats Dai et Nhan.

Ces procédés sont typiques d’une mauvaise application des lois au Viêt Nam. Le régime communiste vietnamien n’hésite pas à enfreindre ses propres lois pour défendre ses intérêts financiers ou bien s’il perçoit une menace sur sa dictature. Aucun Vietnamien ne peut se sentir à l’abri en vivant sous le régime communiste vietnamien. Le Parti Pour la Réforme du Viêt Nam (Viêt Tân) condamne ces violations des droits de l’homme et appelle la communauté internationale à se joindre à la Campagne de Soutien des Dissidents Vietnamiens et à faire cesser toute forme de répression au Viêt Nam.