Lettre ouverte à propos de l’exploitation de la bauxite sur les hauts plateaux du Vietnam

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Viet Tan – Parti pour la Réforme du Viêt Nam
2530 Berryessa Rd #234, San Jose, CA 95132, USA.
Tel : +1 408 347-8830 ; Email : contact-fr@viettan.org

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Contacts :
- M. Nguyen Ngoc Binh : +33 (0) 6.63.79.92.56

23 mars 2009

Lettre ouverte à propos de l’exploitation de la bauxite sur les hauts plateaux du Vietnam

Au cours des dernières décennies, de nombreux pays ont eu à regretter l’application des projets de développement économique qui ignoraient les conséquences pour l’environnement. Les divers effets néfastes sur la santé de l’homme, la destruction des habitats naturels et de l’éco-système ont nécessité une nouvelle définition du développement. Aujourd’hui, il existe un large consensus autour du développement durable, pour répondre aux besoins du présent tout en assurant un avenir productif et sans créer de fardeau pour les générations futures.

Le régime communiste du Vietnam est en train de jeter aux orties ces leçons par son mépris d’une menace, pourtant sérieuse, pour le pays et les générations présentes et futures.

Depuis plus de trois ans, le politburo du Parti communiste a froidement coopéré avec la Chine pour exploiter la bauxite à Dak Nong et Lam Dong, dans les provinces centrales du Vietnam. Ce n’est que lorsque l’information a été révélée au grand jour que le Premier ministre Nguyen Tan Dung a reconnu que les projets d’exploitation de la bauxite sont une importante politique du parti et de l’État. Lors d’une conférence de presse le 4 février 2009, il a annoncé qu’une future conférence examinera les conséquences de l’extraction de la bauxite.

Ces événements montrent comment les dirigeants de Hanoi ont pris une décision ayant un impact majeur sur la vie de millions de citoyens dans les hauts plateaux et le long du bassin de la rivière Dong Nai sans véritable étude scientifique au préalable ni considération des enseignements tirés dans d’autres pays.

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En conséquence, de nombreux chercheurs vietnamiens se sont exprimés pour soulever les questions suivantes :

• Faibles bénéfices économiques d’un point de vue global. Le centre du pays manque actuellement d’électricité, d’eau et d’infrastructures de transport. Avec des coûts d’extraction et de traitement plus élevés, la bauxite du Vietnam ne serait pas compétitive face à celles d’Australie ou d’Inde, et ne ferait que rendre le Vietnam dépendant de la Chine, qui est son unique marché à l’exportation.

• Des risques environnementaux. L’énorme quantité de boues rouges, les déchets toxiques issus de la transformation de la bauxite en alumine, vont faire disparaître les espèces animales et végétales dans les zones touchées. En outre, la mousson va charrier les résidus des boues toxiques dans les cours d’eau à travers les hauts plateaux du centre jusqu’aux régions du sud du Vietnam.

• Absence d’une solution de nettoyage. Actuellement, il n’existe pas de moyen rentable de nettoyer les boues rouges. De ce fait, de nombreux pays n’autorisent plus le traitement de la bauxite. L’Australie stocke les boues rouges dans le désert, où il y a peu de précipitations et pas d’habitants. Même la Chine a accepté la nécessité de fermer de nombreuses mines de bauxite et s’adresse désormais à l’étranger pour ses besoins.

• Impact économique négatif. La pollution des rivières par des boues rouges aura un impact dévastateur sur la sylviculture et les cultures de café, caoutchouc, thé, poivre, noix de cajou. Une fois ces coûts pris en compte, l’exploitation de la bauxite n’apporte aucun bénéfice à la population du Vietnam en général, mais sert uniquement à enrichir un petit groupe de fonctionnaires directement associés au projet.

• Lourd fardeau pour beaucoup de gens. Des millions de personnes résident sur les hauts plateaux du centre du Vietnam, en particulier les minorités ethniques, qui vont perdre leurs spécificités culturelles, leurs terres qui sont leurs moyens de subsistance, et qui devront faire face aux problèmes de santé dans les années à venir. Des dizaines de millions de personnes habitant sur les bords des rivières Dong Nai et Tri An lac sont aussi des victimes potentielles.

Les dommages causés à l’environnement à cause de l’extraction de la bauxite ne font pas de distinction entre les groupes ethniques, entre les pauvres et les riches, ne tiennent pas compte de l’appartenance religieuse ou des opinions politiques. Cette menace concerne tout le pays et pourrait avoir des répercussions sur les générations futures. C’est un péril pour l’ensemble du peuple vietnamien.

La responsabilité de la création de ce péril revient à chaque membre de la direction communiste.

S’il croit vraiment que les mines de bauxite dans les hauts plateaux sont justifiées, le Politburo devrait suspendre le projet jusqu’à ce que le pays ait une occasion de débattre sur les coûts et les bénéfices du projet, ainsi que de tirer des enseignements de l’expérience d’autres nations.

Compte tenu de cette situation, Viet Tan a l’intention de :

• Contribuer à révéler au grand jour le maximum d’informations à propos de la sombre coopération sino-vietnamienne sur la bauxite dans les hauts plateaux. Nous appelons les résidents et les travailleurs de Nhan Co, Bao Lam et d’autres domaines liés aux projets de bauxite à transmettre des informations sur les répercussions environnementales ainsi que les noms des fonctionnaires responsables.

• Soutenir les scientifiques vietnamiens dans leurs recherches et efforts pour sensibiliser le public sur les risques du traitement de la bauxite. Nous exhortons et soutenons en particulier les professionnels de la santé à préparer du matériel d’éducation pour le public afin d’atténuer les risques pour la santé.

• Encourager les organisations internationales sur l’environnement et des droits de l’homme à faire pression sur le gouvernement de Hanoi pour qu’il mette fin aux projets de la bauxite. Nous encourageons la communauté juridique à envisager d’éventuelles actions en justice contre les responsables des dommages environnementaux.

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