L’ex moine khmer krom Tim Sakhorn libéré par le Vietnam

Cambodge Soir

03-07-2008

Tim Sakhorn a été relâché de prison le 28 juin, a indiqué jeudi 3 juillet l’ONG Human Rights Watch, qui demande à présent la levée de toutes les mesures restreignant sa liberté.

À sa sortie de prison, Tim Sakhorn a été escorté par les autorités vietnamiennes dans son village natal, dans la province d’An Giang, où une fête a été organisée en son honneur. Les autorités locales ont affirmé que Tim Sakhron s’était vu remettre une maison et un terrain, dans le but apparent de l’inciter à rester au Vietnam.

Tim Sakhorn est apparu en vêtements civils et semblait en bonne santé, ont indiqué des villageois cités par Human Right Watch.

Quelques heures après son arrivée, Tim Sakhron a quitté son village, toujours escorté par les autorités, qui l’auraient ensuite conduit à Hô-Chi-Minh-Ville.

« Tim Sakhorn doit être libre de ses mouvements, a exigé Brad Adams, de Human Rights Watch. Le gouvernement cambodgien doit confirmer publiquement qu’il est libre de retourner au Cambodge, dont il est ressortissant. »

Membre de la communauté khmère khrom, Tim Sakhorn, 40 ans, a été moine pendant 17 ans dans une pagode de la province de Takeo. Membre de la Fédération Khmer Kampuchea Krom, il a ouvertement pris position pour les droits de la minorité khmère krom. Selon la presse gouvernementale vietnamienne, il aurait incité les Khmers Krom vivant au Vietnam à se rebeller contre les autorités.

Tim Sakhorn a été arrêté le 30 juin 2007 au Cambodge, où il a été contraint de quitter le froc par un ordre du patriarche suprême Tep Vong, avant d’être extradé vers le Vietnam. Le 8 novembre 2007, la justice vietnamienne l’a condamné à un an de prison pour avoir « menacé l’unité nationale », en infraction avec l’article 87 du code pénal vietnamien. A.L.G.

Source : http://cambodge-info.blogspot.com/2…

Le bonze d’origine khmère krom Tim Sakhorn, arrêté le 30 juin 2007 par les autorités cambodgiennes, défroqué, puis déporté au Viêtnam, avait écopé d’un an de prison pour “atteinte à l’unité nationale” devant une cour vietnamienne le 8 novembre. Il n’aura pas eu à servir la totalité de sa peine, ayant été libéré le 28 juin 2008. Mais depuis que les autorités vietnamiennes l’ont reconduit à sa province natale, dans le sud de ce pays, personne ne sait où il est. L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) a donc appelé, jeudi 3 juillet, les autorités vietnamiennes à “lever immédiatement toute restriction de la liberté” du bonze.

Né dans le Kampuchea krom, dans le sud Viêtnam, puis installé au Cambodge depuis 1978, Tim Sakhorn était bonze dans une pagode de la province de Takéo. La nationalité cambodgienne avait été octroyée à sa famille, rappelle l’organisation basée à New York. Il s’était fait connaître pour son militantisme en faveur des droits des Khmers kroms au Viêtnam.

Ce membre de la Fédération du Kampuchea krom khmer, dont le siège se situe aux Etats-Unis, avait ainsi l’habitude d’accueillir dans sa pagode de Takéo des immigrés khmers kroms et autres demandeurs d’asile du Viêtnam. Des activités qui n’étaient pas vues d’un bon oeil par Phnom Penh. Il fut ainsi défroqué pour avoir violé les règles bouddhiques en “endommageant la solidarité” entre le Cambodge et le Viêtnam, et en utilisant sa pagode pour diffuser de la propagande, précise HRW.

Pour l’ONG, la déportation au Viêtnam de Tim Sakhorn constitue une violation de la Constitution cambodgienne d’autant plus que les deux pays ne sont liés par aucun traité d’extradition.

HRW dit avoir de bonnes raisons de craindre que le bonze ait été assigné à résidence et vive sous surveillance policière, comme c’est le cas pour d’autres bonzes dissidents emprisonnés au Viêtnam.

http://ka-set.info/breves/breves/cambodge-actualite-human-rights-watch-kampuchea-khmer-krom-tim-sakhorn-bonze-080703.html