Loretta Sanchez demande aux Membres du Congrès d’être la « Voix de la Conscience » des militants pour la démocratie et les droits humains au Vietnam

Loretta Sanchez

5 mai 2010

COMMUNIQUE DE PRESSE

WASHINGTON, D.C. – La représentante au Congrès américain, Loretta Sanchez (47ème District de Californie) a adressé aujourd’hui à ses collègues du Congrès la lettre ci-après, les exhortant à « être une voix pour ces femmes sans voix » qui défendent la démocratie au Vietnam :

« Imaginez qu’on vous refuse le droit de parler, de vous réunir et de prier comme vous voulez. Imaginez être battu, emprisonné et privé de tout procès équitable. C’est pourtant ce qui passe tous les jours au Vietnam. Imaginez maintenant qu’en dépit de toutes ces violations des droits de l’homme, on accorde à ce gouvernement non seulement l’adhésion à l’Organisation Mondiale du Commerce (l’OMC) et au Conseil de Sécurité des Nations Unies, mais qu’on retire ce même gouvernement de la liste des Pays Particulièrement Préoccupants (PPP), et ce malgré la persécution qu’il exerce toujours sur les églises et les temples.

« Actuellement, la militante pour la démocratie et écrivaine Tran Khai Thanh Thuy est en prison après avoir été battue et arrêtée pour avoir exprimé son soutien à neuf patriotes militants pour les droits de l’homme, eux-mêmes condamnés à la prison pour avoir violé les lois vietnamiennes de propagande contre l’Etat et montrer leur soutien à la démocratie et les droits de l’homme. Elle a été condamnée à trois ans et demi de prison.

« En tant que pays fondé sur la liberté, il est de la responsabilité des États-Unis de soutenir le peuple vietnamien dans son combat pour la démocratie et la liberté. De nos jours, il y a des hommes et des femmes emprisonnés pour avoir défendu leurs droits et leur liberté et nous devons être leur voix et devons briser le silence sur le fait que le peuple vietnamien continue à souffrir sous son gouvernement. En ce moment, il y a des militants qui hurlent et qui sacrifient ce pour quoi ils se battent, c’est un cri pour la liberté et contre l’oppression.

« Je prie instamment mes collègues à m’aider à sensibiliser l’opinion et à soutenir l’activisme des femmes militant pour la démocratie qui sont actuellement emprisonnées et en résidence surveillée en adoptant une Voix de la Conscience. Vous trouverez ci-dessous la liste de trois femmes militantes réputées ainsi que la description de leur situation actuelle.

« En tant que Membres du Congrès, il est de notre devoir de prendre la parole pour ceux qui n’ont aucune voix. Nous devons tous nous lever pour la liberté de ces militants en pressant le gouvernement vietnamien à libérer ces militants sans condition. Vous pouvez également écrire à l’activiste que vous avez décidé de défendre, et écrire au Président Obama et au Secrétaire d’Etat Mme Clinton et leur demander d’utiliser toutes les pressions diplomatiques nécessaires à la libération de vos activistes. Quelle que soit la personne que vous aurez choisie, nous, en tant que Membres du Congrès avons l’obligation d’engager le Gouvernement du Vietnam et de l’inviter à soutenir et à respecter les droits de l’homme en libérant tous les militants. Les lettres adressées aux personnes emprisonnés sont souvent interceptées par les autorités, mais les autorités sauront par vos lettres que la personne persécutée n’est pas une personne anonyme et que la Chambre des Députés des États-Unis entend leurs voix à Washington D.C. »

Tran Khai Thanh Thuy, Romancière, blogueuse, militante pour la démocratie

Née le : 26 novembre 1960
Activité : Romancière, journaliste, militante pour la démocratie
Lieu de détention : Camp de prison n° 1, Hoa Lo, Tu Liem district, Ha Noi, Viet Nam
Sentence : 3,5 ans d’emprisonnement

Romancière prolifique et journaliste, Tran Khai Thanh Thuy est lauréate du prix Hellman/Hammett de Human Rights Watch et Membre d’honneur du PEN Angleterre. Membre du Bloc 8406, elle est également rédacteur en chef du magazine clandestin To Quoc (la Patrie).

Depuis septembre 2006, elle était harcelée à plusieurs reprises et interrogée pour ses écrits protestant contre l’injustice sociale. Au cours d’un simulacre de « procès populaire », elle a publiquement été accusée et humiliée par des centaines de personnes rassemblées par la police. Le 21 avril 2007 elle est arrêtée à son domicile et condamnée plus tard à neuf mois et dix jours d’emprisonnement pour avoir « troublé l’ordre public ». Elle souffre de diabète et de tuberculose avancée, mais tous soins médicaux lui avaient été refusés durant sa détention. Thuy fut libérée le 31 janvier 2008, mais placée sous surveillance policière. Le 8 octobre 2009, Thuy est de nouveau arrêtée après avoir apporté son soutien au procès d’amis militant tout comme elle pour la démocratie. Les autorités ont envoyé des policiers en civil pour harceler sa famille. Thuy a été frappée avec des briques et blessée à la tête. Sa fille de 13 ans a assisté à l’incident et a été abandonnée seule au domicile après que la police ait emmené Thuy et son mari.

Alors que le couple était placé en détention, les médias contrôlés par l’État ont commencé à divulguer de fausses informations concernant les faits réels ayant conduit à l’arrestation.

Le 5 février 2010, Thuy a été condamnée à trois ans et demi d’emprisonnement pour « coups et blessures ». La communauté internationale – y compris l’Ambassade des Etats-Unis à Hanoi, les Membres du Congrès, les représentants australiens et de l’Union européenne ainsi que les ONGs internationales – ont fortement condamné son arrestation et le déroulement de son procès.

Le Thi Cong Nhan, Avocate défenseure des droits de l’homme, militante pour la démocratie

Née le : 20 juillet 1979
Activité : Avocate défenseure des droits de l’homme
Lieu de résidence : Phong 316, nha A7, Tap The van Phong Chinh Phu – Ngo 4 Pho Phuong Mai – Dong Da, Ha Noi, Viet Nam
Sentence : 3 ans d’assignation à résidence après 3 ans d’emprisonnement

Ayant organisé des séminaires pour les étudiants sur le droit international des droits de l’homme, Le Thi Cong Nhan est une farouche défenseuse et partisan de la démocratie multipartite. Elle est un des membres fondateurs et porte-parole du Parti Progressiste du Vietnam, un des nombreux groupes formés en 2006 appelant à la démocratie et à la liberté d’expression et d’association et au respect des droits de l’homme.

Nhan a été arrêtée en mars 2007 après que quinze policiers aient pris sa maison d’assaut. Bien qu’avocate spécialisée dans la défense des droits de l’homme, elle s’est vu refuser la possibilité de se représenter elle-même durant son procès.

Protestant contre les mauvaises conditions en prison, Nhan a entamé une grève de la faim pendant plusieurs jours au cours de sa détention en mars 2007. La condamnation de Nhan a suscité la réprobation de la communauté internationale. La Commission américaine sur la Liberté Religieuse Internationale lui a rendu visite en prison.

Après trois ans d’emprisonnement, Nhan a été libérée le 6 mars 2010. Elle doit maintenant passer les trois prochaines années en résidence surveillée.

Pham Thanh Nghien, Militante pour la démocratie

Née le : 24 novembre 1977
Activité : Militante pour la démocratie
Lieu de détention : Prison camp Tran Phu, Hai Phong, Viet Nam
Sentence : 4 ans de prison et 3 ans d’assignation à résidence

En 2007, lorsque la société de lainage où elle travaillait a fait faillite, Pham Thanh Nghien a commencé à défendre les intérêts des fermiers sans terre et à écrire des articles appelant aux droits de l’homme et à la démocratie. Les autorités lui interdisent d’assister au procès de son amie proche, la militante pour la démocratie Le Thi Cong Nhan. Elle est harcelée à plusieurs reprises par la police, qui l’embarque régulièrement pour des interrogatoires musclées.

Nghien a été particulièrement critique envers la position de faiblesse du gouvernement vietnamien en matière de litiges territoriaux et maritimes avec la Chine.

Au printemps 2008, Nghien a été arrêtée à Hanoi avec plusieurs autres militants pour avoir protesté pacifiquement contre le passage de la flamme olympique. Elle a été détenue pendant plusieurs jours sans inculpation. Le 17 juin 2008, elle a formulé une demande officielle pour organiser une manifestation, qui a été rejetée par les autorités vietnamiennes. Suite à sa démarche, la police harcèle Pham Thanh Nghien et sa famille.

Déçue par cette action, Nghien a décidé de faire un sit-in de protestation dans sa propre maison. Cette action a conduit à son arrestation le 18 septembre 2009. Lors d’un procès à huis clos à Hai Phong le 29 janvier 2010, Nghien a été condamnée à 4 ans de prison et à 3 ans d’assignation à résidence. Elle est lauréate du prix Hellman/Hammett de Human Rights Watch.


La représentante au Congrès américain Loretta Sanchez est fière de représenter le 47ème district de Californie, qui inclut les villes d’Anaheim, Garden Grove, Santa Ana et des quartiers de Fullerton à Orange County. Elle est Vice-présidente de la Comission de la Sécurité intérieure, Présidente de la Sous-comission des Forces armées sur le Terrorisme, les Menaces Non conventionnelles et des Réseaux. La députée Sanchez est également membre de la Blue Dog Coalition, rassemblant des membres des deux partis Républicain et Démocrate et siège au Comité Economique Mixte.