Michel Rossetti, ancien Député-Maire de Genève, écrit au président vietnamien

Michel Rossetti

Genève, le 8 mai 2007

Monsieur le Président de la République, Excellence,

Ancien Député-Maire de Genève, membre d’honneur du Comité Suisse-Vietnam (COSUNAM) et avocat, j’ai l’honneur de solliciter par la présente l’intervention de votre Haute Autorité pour que soient libérés immédiatement les soi-disant dissidents Mademoiselle Le Thi Công Nhân et Monsieur Nguyen Van Dài, tous deux avocats, arbitrairement arrêtés le 6 mars 2007 et faussement accusés « d’abus de démocratie et de propagande contre la République Socialiste du Vietnam ».

Respectueusement mais fermement, je relève que le Code pénal vietnamien, qui érige en infraction toute opposition pacifique au régime actuel, viole délibérément le droit à la liberté d’expression et de réunion garanti par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), signé par le Vietnam en 1982 et contraignant pour lui.

Il apparaît clairement aujourd’hui que l’assouplissement du régime qui a précédé l’entrée du Vietnam dans l’OMC n’avait pour but que de rassurer les membres de cette organisation afin de les inciter à voter oui. Membre aujourd’hui de l’OMC, le retour en arrière n’est que plus brutal, malheureusement.

Profondément choqué par l’attitude de votre ouvernement, j’ai pris la décision avec un groupe d’amis et divers appuis d’alerter :

Les autorités suisses et plus particulièrement la Présidente de la Confédération, Madame Micheline Calmy Rey.
Monsieur Pascal Lamy, Directeur général de l’OMC.
Les média.

J’ose espérer que grâce à votre intervention les procédures en cours seront stoppées et les avocats en cause libérés de toutes charges sans influences extérieures.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, Excellence, l’expression de ma Haute Considération.

Michel Rossetti


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