Participation de Viet Tan au 8ème Forum des Droits Humains d’Orléans

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23 novembre 2010

Le Réseau Forum des Droits Humains, une structure rassemblant de nombreuses ONG comme Amnesty Internationale, la Ligue des Droits de l’Homme ou encore France-Tibet organise son 8ème forum des droits humains à Orléans d’octobre à décembre 2010 autour du thème « droit de savoir & droit de faire savoir ». Le forum est dédié cette année à Reporters sans Frontières et à Anna Politkovskaïa, la journaliste russe assassinée le 7 octobre 2006 pour avoir enquêté sur les exactions des militaires russes en Tchétchénie.

C’est ainsi que du 6 octobre au 14 décembre 2010, pas moins de 19 événements allant de la conférence aux projections de films, en passant par des débats, sont proposés au public. Chacun de ces événements, décliné autour du thème principal du forum, est traité en plusieurs sujets plus pointus :

6 octobre : « Internet et les médias : information ou désinformation ? », 10 novembre : « Internet et création : le conflit des libertés. » …

Le 16 novembre, les organisateurs avaient convié Reporters sans Frontières, Amnesty International France et Viet Tan à traiter du sujet « Internet et droits humains ».

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Lucie Morillon, représentante de Reporters sans Frontières, a ainsi dressé un tableau synthétique de l’utilisation d’internet dans un certain nombre de pays où sévit la censure. Dans ces pays, les journalistes qui enquêtent sur des affaires sensibles comme la corruption se retrouvent renversés par une voiture ou bien tirés dans le dos, suscitant d’emblée une autocensure chez leurs confrères. Ainsi, dans les pays comme, l’Iran, l’Azerbaïdjan, la Chine ou encore le Vietnam, ce sont les blogueurs, les net-citoyens, qui fournissent l’information indépendante, parfois au risque de devenir eux-mêmes victimes des autorités.

À l’inverse, les régimes totalitaires ne laissent plus internet être le terrain d’expression des dissidents. Mais la censure brute fonctionne moins bien qu’auparavant, du fait des techniques de contournement, et ces régimes privilégient d’autres méthodes. Ainsi dans certains pays, lorsqu’un internaute cherche un site de l’opposition, il peut être redirigé vers un autre site dont le nom et l’interface graphique ressemble fortement au site de l’opposition, mais qui diffuse un contenu favorable au régime en place. La Chine communiste a également mis en place une « légion » de l’internet. Cette « légion » est formée de personnes dont la tâche principale est de poster des commentaires favorables au régime à chaque fois qu’un article est publié dans les medias de grand public. A la fin de son intervention, Lucie Morillon a projeté une vidéo de RSF montrant les visages des net-citoyens emprisonnés dans leur pays. Selon RSF, le trio de tête des pays qui comptent le plus de blogueurs emprisonnés sont l’Iran, la Chine et le Vietnam.

Thierry Philipponnat s’occupe du domaine des entreprises au sein d’Amnesty International France. Partant sur l’exemple du bras de fer qui a opposé le géant d’internet Google à la Chine communiste, Thierry Philipponnat a dressé le constat qu’il valait mieux avoir affaire à des entreprises soucieuses de leur image de marque qu’à des entreprises dont le seul but est de faire des profits. En effet, avec les premières, il est possible de leur demander de faire pression pour faire respecter les droits de l’homme dans leurs activités économiques alors qu’avec les secondes, le dialogue est quasiment impossible. Même si dans l’exemple de Google, ce sont les enjeux économiques qui ont sans doute poussé l’entreprise à remettre en place le moteur de recherche google.cn (censuré) au lieu de google.com.hk (non censuré). Mais sur google.cn, il y a un lien pour aller directement vers google.com.hk. Ainsi, Google montre qu’il n’a pas totalement rendu les armes face à la Chine communiste pour garder sa licence d’exploitation.

En la matière, Google fait donc mieux que Yahoo ! En effet, on se souvient que le journaliste Shi Tao a été condamné à 10 ans de prison en 2005 pour avoir diffusé sur internet une note embarrassante pour Pékin. Yahoo ! avait admis avoir fourni aux autorités chinoises l’identité de Shi Tao.

Le troisième intervenant de la soirée était Michel Tran Duc de Viet Tan, un parti politique pro-démocratie interdit au Vietnam. Michel Tran Duc a présenté à l’auditoire un court reportage de CNN sur la blogueuse Nguyen Ngoc Nhu Quynh, alias Me Nam, qui a été arrêtée 10 jours en 2009 pour les articles qu’elle avait postés sur son blog. Michel Tran Duc a présenté brièvement comment les blogueurs vietnamiens utilisent Internet pour s’exprimer, dénoncer la corruption et pointer les mensonges des medias officiels à la botte du pouvoir en place. Comme dans les autres pays totalitaires, la riposte des autorités vietnamiennes s’effectue de trois manières : la censure, le harcèlement, l’arrestation des blogueurs et des cyberdissidents, et enfin les cyber-attaques des sites internet de l’opposition.

Afin d’aider les internautes vietnamiens à utiliser librement Internet et à se protéger des actions malveillantes de la cyber-police vietnamienne, Viet Tan a lancé le blog « No Firewall ». Sur ce blog, les internautes du Vietnam peuvent découvrir – en vietnamien – des méthodes de contournement des pare-feux rédigées par Sesawe, une coalition d’ONG militant pour la liberté sur Internet. Une documentation sur les notions de bases de la sécurité informatique et la protection de la vie privée est également consultable sur le blog. Cette documentation a été réalisée en partenariat avec l’ONG FrontLine Defender. Par ailleurs, les internautes vietnamiens peuvent trouver sur le blog des tutoriaux vidéos pour apprendre à utiliser les outils de contournement des pare-feux comme Ultrasurf et Tor, ainsi que des alertes sur les emails contenant un logiciel malveillant qui sont régulièrement envoyés aux militants vietnamiens pro-démocratie.

Michel Tran Duc a terminé son intervention sur la présentation des séminaires sur l’Activisme Numérique que Viet Tan organise depuis 1 an à travers le monde comme Washington, Los Angeles, Liège et Lausanne. Ces séminaires permettent aux jeunes vietnamiens à l’étranger de prendre connaissance de la situation des droits de l’homme au Vietnam et d’acquérir des notions basiques de militantisme sur le net en faveur de la liberté d’expression.

Après les trois présentations, l’auditoire a pu échanger directement avec les trois intervenants pendant plus d’une heure.

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