Rapport du Vietnam Cyber Dialogue 3.0

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Viet Tan – 2 mai 2019

Introduction

La censure a pris de nouvelles formes sur Internet et le Vietnam est sur la liste grandissante des États utilisant la surveillance, les lois abstraites ainsi que d’autres outils permettant de restreindre la liberté d’expression et d’étouffer la dissidence.

Parallèlement à ces efforts de censure portés par le gouvernement vietnamien, des entreprises tech et des plateformes de réseaux sociaux tentent de changer la dynamique culturelle, sociale et politique de leurs produits. Ce phénomène pourrait renforcer les efforts de censure de l’État. Ces conditions ont par ailleurs eu une incidence capitale sur le travail des activistes, des journalistes et de leurs alliés au Vietnam. Ces acteurs ont déployé diverses stratégies pour poursuivre leurs travaux.

Le Vietnam Cyber ​​Dialogue a pour objectif d’être un espace interdisciplinaire dédié aux militants de la société civile, activistes, journalistes, responsables politiques, technologues et autres alliés de la cause. Cet espace permet de partager les stratégies et les bonnes pratiques à adopter tout en mutualisant les connaissances des participants. Le partage de ces dernières et la facilitation des collaborations entre les initiatives existantes pourraient avoir un impact significatif sur le futur de la censure sur Internet au Vietnam, et pourraient être étendus au-delà des frontières Vietnam pour soutenir la lutte contre la censure dans d’autres contextes.

Événement parallèle à l’annuel Internet Freedom Festival à Valence en Espagne, le Vietnam Cyber Dialogue 3.0 a été organisé par ARTICLE 19, Reporters Sans Frontières et Viet Tan. Il a rassemblé 50 participants de 29 organisations et de 14 pays différents. Parmi ceux de cette année, 60% ont pu y assister pour la première fois et un peu plus de la moitié s’t comme femme.

L’ordre du jour animé par les participants comprenait divers sujets de discussion, englobant la nouvelle loi sur la cybersécurité, les techniques de surveillance, les tactiques d’intimidation utilisées par le gouvernement vietnamien ainsi que les conséquences de ces dernières sur les actions des militants et journalistes sur le terrain. De nombreux participants ont déclaré que leur objectif clé était d’utiliser les connaissances pour accroître l’efficacité de leurs initiatives actuelles. a également été au programme.

Ce rapport, résumé des idées ayant émergé des conversations et diverses séances organisées lors de l’événement, vise à soutenir les organisations et les personnes touchées par les campagnes de censure au Vietnam, ainsi que ceux directement concernés par la censure sur Internet au Vietnam. Le rapport s’ouvre par un aperçu de la situation vietnamienne actuelle. Enchaînant par la suite sur les difficultés rencontrées par les professionnels touchés par la censure et leurs alliés, il se conclut par les prochaines étapes à suivre par les participants et ceux souhaitant s’impliquer davantage pour cette cause. Le VCD 3.0 a été réalisé conformément à la règle de Chatham House selon laquelle chaque information présente ne saurait être affiliée aux participants.

Le paysage vietnamien

Les deux tiers de la population vietnamienne utilisent Internet et 95% de ces utilisateurs utilisent Facebook[1]. Avec sa forte pénétration du marché, Facebook a créé de nouvelles opportunités de communication, de divertissement et de commerce. Le réseau social a également contribué à la création de moyens pour les utilisateurs de partager des actualités, des évènements et des perspectives autres que celles approuvées par les médias appartenant à l’État. En réponse à ces activités, le gouvernement vietnamien a ciblé des activistes et des blogueurs en utilisant des trolls et des attaques de phishing sophistiquées. Le gouvernement les a par la suite emprisonnés pour avoir utilisé Facebook, caractérisant cette activité comme un outil de propagande ou une tentative de renversement du gouvernement. Reporters Sans Frontières a classé le Vietnam 176 sur l’index mondial de la Liberté de la Presse 2019[2]. Le Vietnam est classé 76ème sur 100 pays dans le rapport Freedom on the Net de Freedom House[3].

En janvier 2019, Hanoi a mis en place une nouvelle loi sur la « cybersécurité » obligeant les entreprises étrangères telles que Facebook et Google à établir des serveurs de données locaux et des bureaux au Vietnam. La loi contient aussi de larges interdictions contre le contenu en ligne que l’État considère comme « anti-gouvernemental » ou « dirigé contre l’État ». Ces interdictions étendent la capacité de la police à arrêter des personnes pour leurs activités en ligne. Bien que ces régulations pourraient intensifier la répression politique déjà existante, aucune ligne directrice concernant l’application de cette loi n’a été publiée.

Lors de l’Examen Périodique Universel de janvier 2019 dirigé par le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, la France, les Pays-Bas, l’Autriche, le Canada, les États-Unis, l’Australie ainsi que d’autres pays ont formulé des recommandations au Vietnam concernant la « loi sur la cybersécurité» et la liberté d’expression[4]. De nombreux États ont condamné le langage ambigu employé dans la nouvelle loi sur la cybercriminalité.

Parallèlement à cette nouvelle loi, le gouvernement vietnamien a déployé diverses tactiques pour censurer les activistes en ligne. Les participants du VCD 3.0 ont dévoilé que leur contenu avait été inondé par des trolls appuyés par l’État. Ces trolls n’hésitent pas à intimider les militants, désinformer la population et abuser de la fonction de signalement de Facebook. Le contenu est ensuite supprimé selon les normes communautaires de Facebook. Selon Viet Tan, la majorité des cas signalés à leur initiative « No Firewall Helpdesk » était liée à la suppression de contenus ou à la suspension de comptes Facebook[5]. D’autres participants ont partagé leurs expériences en matière de piratage et de phishing.

Enfin, au cours des dernières années, le gouvernement vietnamien est devenu plus agressif dans le ciblage de militant publiant du contenu en ligne, en augmentant le nombre d’arrestations et en allongeant les peines de condamnation pour « propagande contre l’État » et « tentative(s) de renverser l’administration du peuple ». Plus récemment, ces charges ont concerné les accusations portées contre Nguyen Viet Dung et Tran Thi Xuan pour leurs activités en ligne[6]. Il y a maintenant plus de 100 militants emprisonnés, la majorité étant accusée d’avoir violé les Articles 331 et 117 de la loi de 2015 du Code Pénal et condamnée entre 2 et 10 ans de prison. De nombreuses inculpations font spécifiquement référence à leurs activités en ligne.

La première session du VCD 3.0 a fourni aux participants des aperçus du paysage vietnamien relatifs à la loi sur la cybersécurité et à Internet (profil d’un utilisateur moyen d’Internet, l’état de la liberté de presse, du secteur des technologies, de la société civile ainsi que l’environnement légal et opérationnel du Vietnam). Pour chaque sujet, un professionnel expert en la matière participant au VCD 3.0 a dirigé la conversation.

Utilisateur Internet moyen : L’utilisateur moyen passe près de 7 heures en ligne chaque jour et environ 2,5 heures sur les réseaux sociaux. Son temps sur les réseaux sociaux est principalement passé sur Facebook : il communique avec ses amis, fait du shopping et rencontre de nouvelles personnes. Bien que cet utilisateur partage de grandes quantités de ses informations en ligne, il n’est pas averti en matière de confidentialité et de protection des données. Le participant-expert a partagé qu’il pense que la plupart des profils restent publics et que la plupart des utilisateurs n’utilisent pas de couches de sécurité supplémentaires comme l’authentification multifactorielle. Le même participant a déclaré que l’ouverture d’Internet et l’accès accru aux médias non étatiques ont amené les internautes vietnamiens à se sentir plus disposés à partager leurs points de vue sur les situations politiques et sociales en ligne. Cependant, ils ont observé le grand pas en arrière concernant les partages après l’annonce de la loi sur la cybersécurité. En outre, les Vietnamiens sont maintenant davantage au courant des activités de piratage du gouvernement.

Liberté de la Presse : Bien qu’il existe des centaines de médias appartenant à l’État au Vietnam, il n’y a qu’un unique « éditeur en chef ». Ces organes d’information contrôlés par l’État reçoivent un rapport hebdomadaire sur les informations à diffuser. Le participant expert a présenté un exemple de la manière dont l’État façonne les médias : lors d’un événement sportif taïwanais, l’État a demandé aux chaînes de médias d’État de ne pas diffuser à la télévision l’hymne national taïwanais. L’expert participant a noté que malgré le fait que les journalistes souhaitent respecter l’intégrité journalistique, ils craignent les représailles et les punitions qui peuvent s’en suivre.

Société civile : Il existe plus de 2 000 organisations de la société civile au Vietnam, concentrées en organisations communautaires et en organisations non gouvernementales (ONG). La majorité de ces groupes soutient une politique approuvée par l’État et facilite les programmes de protection sociale, de services sociaux et de réduction de la pauvreté. Actuellement, la place accordée à la société civile indépendante sur la scène des acteurs sociaux vietnamiens reste mineure. Toute opposition ou critique à l’égard des politiques ou du régime est catégorisée comme désobéissance civile et manifestation de masse. Le gouvernement qualifie souvent ces manifestations de tentatives de renversement de l’État ou de propagande antiétatique. L’expert-participant a déclaré que certaines ONG sont apparues dans le but de jouer un rôle de défense plus important.

Secteur technologique : L’économie vietnamienne connaît une croissance rapide, donnant lieu à l’essor de la classe moyenne l’expansion des dépenses de consommation. En conséquence, le Vietnam est un marché attractif pour les entreprises étrangères, abondant d’initiatives entrepreneuriales et de Avec des entrants comme Facebook et Google, des succès nationaux tels que VNG et Tiki, et des talents techniques qualifiés, le gouvernement a vanté ses efforts en matière de soutien à la technologie et à l’entrepreneuriat au Vietnam. L’expert-participant a partagé sa vision de la scène technologique vietnamienne à travers . L’expert-participant a de plus observé que le Vietnam n’avait pas fourni de contribution open source de grande envergure depuis Unikey, élément-clé de nombreuses innovations technologiques à l’étranger. Les facteurs d’explications à ce phénomène peuvent être la méconnaissance des Vietnamiens des attributs essentiels de la culture open source (transparence, gouvernance ouverte, partage de la propriété intellectuelle, confiance et collaboration avec les étrangers). Cependant, beaucoup de Vietnamiens sont désireux d’apprendre à coder en open source et les contributions peuvent augmenter avec l’intérêt croissant pour les technologies de blockchain et d’intelligence artificielle.

Environnement juridique et opérationnel : Presque la totalité des activistes au Vietnam utilise Internet pour s’organiser. Le gouvernement vietnamien rassemble en conséquence du contenu, des photos et des fichiers audio postés sur Facebook et autres réseaux sociaux en tant que preuves pour les interrogatoires et les arrestations. Les forces de sécurité vietnamienne suivent les étapes suivantes pour procéder à une arrestation :

  1. La profération de menaces et d’ordres d’arrêts d’utilisation des réseaux sociaux permettant la publication de contenus qualifiés d’antigouvernementaux.
  2. La préparation de documents permettant aux autorités de condamner les militants aux paiements d’amendes allant de 200 000 à 1 000 000 VND (9 $ à 44 $ US).
  3. La détention arbitraire de militants pour 3 à 9 jours[7], à cause des documents cités ci-dessus autorisant les autorités à procéder aux détentions.

Avec ces découvertes, la police peut alors poursuivre les militants en justice, ce qui lui permet par la suite de détenir des militants pendant 24 mois pour enquêter sur l’affaire. Après que les autorités terminent leurs investigations, le défendeur est souvent jugé au cours d’un procès. Il est à noter qu’aucun militant n’a jamais été acquitté lors d’un procès politique. Les activistes des droits de l’Homme sont généralement arrêtés et condamnés en vertu de l’un des articles suivants du Code Pénal de 2015:

  • Article 109 : Exécution d’activités visant à renverser l’État
  • Article 118 : Exécution d’activités causant le désordre public
  • Article 117 : Conduite de propagande contre l’État
  • Article 331 : Abus des droits démocratiques en vue de porter atteinte aux intérêts de l’État, des organisations et/ou des citoyens

Il n’existe aucune procédure judiciaire autorisant les Vietnamiens à partager leurs opinions concernant les nouvelles lois ou les cas de violations des droits de l’Homme. Dans certains cas, les citoyens vietnamiens peuvent envoyer des pétitions aux membres de l’Assemblée Générale, mais ces dernières restent généralement inefficaces.

Les problèmes mis en avant par les professionnels

Une des sessions du VCD 3.0 a permis aux participants de discuter des challenges liés à leur profession et/ou à leur relation vis-à-vis du Vietnam. Le but de cette session était de construire une compréhension commune des défis rencontrés par les différentes parties prenantes ainsi que de résoudre collaborativement les problèmes inhérents à chaque acteur évoqué.

Les activistes œuvrant en première ligne : Les membres de ce groupe ont mis en avant les efforts d’intimidations physiques et numériques déployés par le gouvernement. Ces intimidations sont dues à la nature de leur travail et ont un impact direct sur leur personne et leur famille. Les menaces physiques comprennent l’enlèvement, la saisie de matériel, la violence, les traques et le harcèlement. Quant aux menaces numériques, elles incluent la surveillance en ligne, le piratage, la suppression arbitraire de contenu et le cyber harcèlement. En outre, le gouvernement vietnamien a élargi la portée des profils des personnes qu’il choisit de détenir à la frontière et cible d’autres groupes d’individus.

Les technologues et leurs alliés : Ce groupe comprenait de nombreux participants non vietnamiens travaillant à l’extérieur du Vietnam. Les membres de ce groupe ont partagé leurs difficultés relatives à la barrière de la langue et le manque visibilité sur le Vietnam, en particulier dans ses zones les plus rurales. Le groupe a également discuté de l’amélioration de la mesure de la censure, des défis et risques concernant sa collecte ainsi que du partage et de l’analyse de ses données.

Les médias et journalistes : Les participants de ce groupe couvrent les actualités liées au Vietnam de l’intérieur et de l’extérieur du pays. Le groupe a débattu des problèmes rencontrés pour trouver des sources, les vérifier et transmettre leurs conclusions au public vietnamien. En outre, les participants ont parlé de la présence de « faux tuyaux », des informations délibérément fausses qui leur sont fournies et pouvant discréditer ou délégitimer leurs travaux si ces derniers sont publiés.

Quelques défis communs ont émergé de la discussion : tous ont parlé de la difficulté d’évaluer les personnes avec qui ils pourraient collaborer au Vietnam. Les participants ne disposaient pas des outils nécessaires pour apprécier la diligence des individus et des organisations, ce qui pourrait menacer leur travail. Un autre défi clé évoqué était l’amélioration de la coordination des efforts existants.

Autres défis et stratégies

Les participants ont également discuté des autres moteurs et influences de la censure au Vietnam. La conversation s’est ensuite étendue à l’élargissement de la portée des efforts en cours déployés par le Vietnam pour prendre en considération l’impact des entreprises tech étrangères, ainsi que de l’influence de la Chine et des autres pays de l’ASEAN. Le but de cette session était de fournir aux participants une vue d’ensemble sur les questions en suspens, les initiatives existantes et les ressources disponibles.

Impliquer Facebook et d’autres entreprises tech sur la façon dont leurs activités rendent possible la censure : Les procédures de modération de contenu de Facebook ont eu un impact sur les activistes et les sociétés civiles du monde entier. Au Vietnam, les trolls ont pour habitude de signaler les contenus parfaitement légitimes postés par des activistes. Lesdits contenus sont par la suite supprimés. Un participant travaillant pour une entreprise tech au service des activistes a déclaré que leur service d’assistance recevait un nombre de sollicitations liées à modération et la suppression de contenu plus élevé depuis ces derniers temps. Un autre participant a affirmé qu’il lui était impossible d’accéder à son contenu après sa suppression. Cela entraîne des complications pour la collecte de preuve attestant des violations des droits de l’Homme n’ayant pas été enregistrées sur leurs téléphones. Un participant a pu voir sa publication restaurée après avoir trouvé un moyen de s’adresser directement à Facebook. Cependant, ce cas est rare, et les participants ont discuté de la difficulté à pousser Facebook à s’intéresser au phénomène de censure ainsi qu’aux autres problèmes plus larges autour des normes communautaires et des nombreuses prises d’actions non pertinentes par la plateforme.

Les participants ont analysé la manière dont la répression des discours de haine ou des fausses informations pourrait être utilisée pour la censure. Un participant a noté que grâce au règlement général relatif à la protection des données et aux travaux en cours menés par le Parlement européen, il peut être opportun de faire pression sur les géants de la technologie. Les participants ont également discuté de la manière dont Facebook devrait se conformer aux normes internationales des droits de l’Homme plutôt qu’à la législation locale. Le participant a souligné le travail accompli par Next Billion, Global Voices et Berkman Klein Center. Il a également fait référence au policy brief publié par ARTICLE 19 : ce dernier émettait une recommandation selon laquelle Facebook, Twitter et Google se devaient de respecter des droits humains fondamentaux et se conformer aux normes internationales relatives aux droits à la liberté d’expression[8].

Influence de la Chine et de l’ASEAN sur les efforts de surveillance et de censure : Les participants ont pu débattre des différentes manières dont la Chine exerce une influence sur le Vietnam. Cette influence naît des relations économiques entre les deux pays : au-delà du fait que la Chine soit en effet le principal partenaire commercial du Vietnam, les investissements directs de la Chine au Vietnam augmentent d’année en année. De plus, le Vietnam pourrait se tourner vers son voisin chinois (ainsi que vers d’autres pays) pour s’inspirer des techniques de surveillance et de censure qu’il utilise. Les participants ont également noté une dichotomie de perceptions des relations sino-vietnamiennes entre le gouvernement et les citoyens. Ces derniers sont préoccupés par le laxisme judiciaire et réglementaire dont fait preuve le gouvernement et dans certains cas, la corruption, qui a pour unique but d’apaiser les tensions avec la Chine.

Collaboration avec le gouvernement vietnamien : Les participants de ce groupe se sont intéressés d’un éventuel moyen de travailler avec l’État et ont discuté d’une stratégie dans laquelle ils pourraient le faire par le biais d’entreprises publiques. Le groupe s’est servi de l’entreprise de télécommunications Viettel détenue par l’armée comme étude de cas. Les participants ont commenté le fait que le réseau bloque l’accès à certains contenus, ce qui a des conséquences sur la censure. Viettel exporte en outre ses services dans d’autres régions telles que l’Asie, l’Afrique et le Pérou. Étant donné que Viettel joue un rôle important à l’échelle mondiale, les consommateurs et autres acheteurs peuvent-ils plaider pour que l’entreprise supprime cette fonctionnalité dans le cadre de son offre ?

De l’apprentissage à la prise d’actions

L’événement s’est conclu par la formation de groupes de travail fondé autour des sujets de discussion déterminés par les participants. Grâce une compréhension commune découlant des discussions et des présentations, les groupes ont pu concentrer leurs efforts sur :

  1. L’amélioration de l’efficacité des efforts internationaux de plaidoyer
  2. La conception des outils pour mieux soutenir la vie privée des militants œuvrant en première ligne
  3. La loi vietnamienne relative à la cybersécurité
  4. Le partage des best practices et des stratégies efficaces avec les activistes

Les groupes ont élaboré des programmes de travail pour chacun de ces projets, et certains groupes prévoient de continuer le travail tout au long de cette année. Le contenu et les discussions tenues au cours du VCD 3.0 pourront, avec espoir, informer les organisations travaillant sur les initiatives existantes et celles à venir. Ils permettront de faciliter les nouvelles connexions dans un but de collaboration. À titre d’exemple, un groupe de travail a auto-organisé une session ultérieure et a invité les autres à participer et contribuer au Internet Freedom Festival.

« Le VCD 3.0 était incroyablement utile et ce que nous apprenons aujourd’hui guidera la conception de nos outils. Je veux avoir des occasions plus régulières comme celle-là pour collaborer avec des professionnels divers », a déclaré un participant technologue. « La pollinisation croisée dans la salle permet un apprentissage rapide, une collaboration forte et l’incitation à la prise d’action » a relevé un participant activiste.

Dans l’année à venir, avant la prochaine réunion, la communauté du Vietnam Cyber ​​Dialogue établira des points de contact tout au long de l’année. Les membres ont également pour objectif de partager des informations et des actualités tout en organisant des rencontres.

Pour vous impliquer ou rester connecté, envoyez un e-mail à l’adresse suivante : vcd@internetfreedomfestival.org.

À propos des organisateurs 

ARTICLE 19

ARTICLE 19 est une organisation internationale de défense des droits de l’homme qui promeut et défend la liberté d’expression et la liberté d’information dans le monde entier. ARTICLE 19 surveille les menaces à la liberté d’expression dans le monde entier. En outre, ARTICLE 19 incite les gouvernements à adopter des lois conformes aux normes internationales en matière de liberté d’expression et rédige des normes juridiques renforçant la liberté des médias et de la radiodiffusion publique. Pour finir, l’organisation soutient l’accès aux informations détenues par le gouvernement.

Reporters Sans Frontières (RSF)

Reporters sans frontières (RSF) défend la liberté de la presse et la liberté de l’information depuis plus de 30 ans. Grâce à son réseau mondial unique de 150 correspondants locaux enquêtant dans 130 pays, 13 bureaux nationaux et un statut consultatif auprès de l’ONU et de l’UNESCO, RSF a la capacité d’avoir un impact mondial, rassembler des informations sur le terrain, mener des campagnes de plaidoyer majeures et aider à défendre les journalistes à travers le monde.

 

Viet Tan

Viet Tan a pour mission de vaincre la dictature, de poser les fondations d’une démocratie durable et exige la justice et les droits de l’Homme pour le peuple vietnamien à travers une lutte non violente basée sur la participation civique. Au travers de son programme de liberté sur Internet, Viet Tan vise à :

  • Contester les lois interdisant la liberté d’expression
  • Donner aux internautes des connaissances et des outils de contournement et de sécurité numérique via l’initiative « No Firewall Helpdesk »
  • Soutenir les journalistes citoyens et défendre les cyberactivistes emprisonnés

 

[1] Simon Kemp, « Digital 2019: Vietnam [en ligne] », Global Digital Insights, créé le 31 janvier 2019,

https://datareportal.com/reports/digital-2019-vietnam, consulté le 2 mai, 2019.

[2] RSF, « Vietnam [en ligne] », https://rsf.org/en/vietnam,consulté, consulté le 2 mai 2019.

[3] Freedom House, « Vietnam Country Report [en ligne] »,  Freedom on the Net 2018., créé le 11 février 2019,  https://freedomhouse.org/report/freedom-net/2018/vietnam, consulté le 2 mai 2019.

[4] Assemblée générale des Nations Unies « Draft report of the Working Group on the Universal Periodic Review: Viet Nam [en ligne] », créé le 6 février 2019,  https://www.upr-info.org/sites/default/files/document/viet_nam/session_32_-_january_2019/a_hrc_wg.6_32_l.4.pdf, consulté le 2 mai 2019.

[5] Viet Tan, « Hanoi’s ‘Cybersecurity’ Law [en ligne] », créé le 12 octobre 2018, https://viettan.org/en/cybersecurity-law, consulté le 2 mai 2019.

[6] Reuters, « Two More Activists Jailed in Vietnam amid Widening Dissent Crackdown [en ligne] créé le 11 avril 2018,  https://www.reuters.com/article/us-vietnam-dissidents/two-more-activists-jailed-in-vietnam-amid-widening-dissent-crackdown-idUSKBN1HJ0SF, consulté le 1er mai 2019.

[7] Selon le Bureau Général des Statistiques du Vietnam, le revenu moyen d’un travailleur vietnamien était de 240$ USD par mois au premier trimestre 2018.

[8] ARTICLE19, « Policy Brief : Regulating Speech by Contract [en ligne] », publié le 19 juin 2018, https://www.article19.org/resources/side-stepping-rights-regulating-speech-by-contract, consulté le 2 mai, 2019.

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