Témoignage devant le Congrès des États-Unis

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Témoignage devant le comité des droits de l’homme au Congrès des États-Unis

Rapport du Dr Chan Dang-Vu, Représentant du parti de la Réforme du Viêt Nam (Viêt Tan) pour l’Amérique du Nord « Les Droits de l’homme au Viêt Nam aujourd’hui »

14 septembre 2006

Mesdames et Messieurs membres du Congrès,

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Le Dr DANG Vu Chan

Je suis ici aujourd’hui au nom du parti de la Réforme du Viêt Nam. Avec un réseau de membres à l’intérieur du Viêt Nam et autour du monde, Viêt Tan se consacre à établir la démocratie et à réformer le pays par des moyens pacifiques.

Je vous remercie de me donner l’occasion de discuter avec vous sur l’état actuel des droits de l’homme au Viêt Nam. Politiquement, le Viêt Nam en est aujourd’hui au même point que la Pologne et la Tchécoslovaquie vers la fin des années 70, lorsque les mouvements Solidarité et la Charte 77 sont apparus. Les citoyens vietnamiens surmontent la crainte et l’isolement et rejoignent des groupes organisés pour lancer une multitude de protestations, pour éditer des journaux sans demander l’accord du gouvernement et pour réclamer la démocratie multi-partis. Grâce à Internet, les citoyens trouvent de nouveaux moyens d’échanger des idées et de coordonner leurs actions. Pourtant c’est le moment où les droits de l’homme sont les plus vulnérables, car le parti au pouvoir, déterminé à maintenir son monopole, attaque les citoyens exigeant le changement politique.

Comment le mouvement vietnamien pour la démocratie s’est-il développé ?

Au début des années 90, les militants pour la démocratie ont eu tendance à agir seuls ou dans des groupes très petits. Certains des premiers dissidents étaient le Docteur Nguyen Dan Que, le professeur Doan Viet Hoat, et Nguyen Ho. La dissidence organisée, sous forme d’Église Bouddhiste Unifiée du Viêt Nam, de la paroisse de Nguyet Bieu, ou du club d’anciens combattants de la résistance, a subi une répression systématique.

Avec l’aide d’Internet ; de la communauté vietnamienne d’outre-mer appelant l’attention internationale sur les violations des droits de l’homme et agissant comme lien entre groupes à l’intérieur du Viêt Nam ; des membres du congrès rappelant constamment au gouvernement de Hà Nôï que la répression politique est contradictoire avec le statut de « Nation la plus favorisée » et l’adhésion à l’OMC ; et, d’une manière plus importante, du courage de beaucoup de Vietnamiens ; le 8 avril 2006, 118 citoyens ont signé un manifeste pour la liberté et la démocratie. Ce manifeste historique a, depuis, recueilli l’appui public de milliers de personne au Viêt Nam et a lancé le mouvement pro-démocratie du groupe 8406 dont l’appellation fait référence à sa date de naissance. À côté du mouvement 8406, d’autres mouvements politiques sont nés, alors qu’auparavant l’engagement politique exigeait la clandestinité. Le fil commun à tous ces mouvements est dans la conviction que la démocratie est la seule solution au non respect de droits de l’homme au Viêt Nam, à la stagnation économique et sociale, et que le changement démocratique doit se produire par la lutte paisible et non-violente.

Comment le gouvernement communiste de Hà Nôi a-t-il répondu ?

En réponse à la pression populaire, les autorités ont recouru à l’isolement économique, à la détention arbitraire, à la résidence surveillée et à la violence physique. Récemment par exemple :

● Bach Ngoc Duong, un jeune ingénieur qui a signé le manifeste pour la démocratie, a perdu son travail sous la pression des autorités. Comme beaucoup d’autres militants pour la démocratie, sa famille a reçue des menaces et ceux qui viennent le voir chez lui sont harcelés.

● Do Nam Hai, un des chefs du groupe 8406, a eu son téléphone et sa connexion Internet coupés et les autorités ont scellé son ordinateur. Toutes les deux semaines, il est convoqué pour interrogatoire par la Sécurité et a été condamné à une amende pour ses activités principalement pro-démocratiques.

● Truong Quoc Huy a été arrêté en août dans un cybercafé pour avoir écouté une discussion en ligne sur la démocratie. Lui et son frère, Truong Quoc Tuan, avaient été libérés seulement pendant six semaines déjà après que les deux eurent été détenus sans procès, depuis octobre 2005, pour avoir participé à un tchat sur la démocratie. Le lieu de détention de Truong Quoc Huy est actuellement inconnu tandis que Truong Quoc Tuan est en résidence surveillée.

● Nguyen Khac Toan, qui a subi quatre ans de prison pour avoir fait circuler des articles pro-démocratie sur Internet, a été détenu par la police au moins à six occasions depuis sa libération en janvier. Il y a quelques semaines, les autorités l’ont détenu pour interrogatoire, perquisitionné sa maison, ont saisi des ordinateurs portables et des téléphones mobiles saisis après que la police eut découvert qu’il était sur le point d’éditer un magasine non autorisé appelé « Liberté et Démocratie. »

● Vu Hoang Hai a été battu sévèrement par des policiers, en août, pour son appui au manifeste pour la démocratie. Selon les rapports médicaux, il souffre du cou et de blessures dans le dos. Cette semaine il a encore été détenu.

Si elle ne sollicitaient pas une adhésion du Viêt Nam à l’OMC, si elles n’étaient préoccupées par leur image aux yeux de leurs futurs hôtes du sommet de l’APEC en novembre, le régime aurait pris encore des mesures plus dures. En effet, c’est pratique courante pour les communistes vietnamiens, aux moments opportuns, de montrer quelques signe de progrès dans le respect des droits de l’homme, avec par exemple la libération d’un dissident de renom, avant un nouveau durcissement. C’était le cas pour de Pham Hong Son, un militant sur Internet qui a été emprisonné pour avoir traduit l’essai « Qu’est-ce que la démocratie » qu’il obtint à partir du site Web de l’ambassade des USA. Pham Hong Son « fut amnistié » ce mois-ci mais placé en résidence surveillée. Lorsque les projecteurs se tourneront ailleurs, après l’admission à l’OMC et le sommet d’APEC, le régime risque fort de s’en prendre à nouveau au mouvement pour la démocratie et les droits de l’homme.

Comment le congrès peut-il soutenir les droits de l’homme et la démocratie au Viêt Nam ?

Pour défendre les droits de l’homme et favoriser une ouverture politique au Viêt Nam, les membres du congrès pourraient considérer les actions suivantes :

● D’abord, en invitant le Président Bush à soutenir publiquement l’aspiration des Vietnamiens à la liberté et la démocratie, au sommet de l’APEC à Hà Nôi. Vous pouvez encourager le président à rappeler une évidence : La pleine intégration du Viêt Nam dans la communauté globale exige la libéralisation politique en tandem avec la libéralisation économique.

● En second lieu, en demandant au département d’état de maintenir la qualification de « Pays Particulièrement Préoccupant » pour le Viêt Nam, compte tenu des atteintes continuelles aux libertés religieuses. Alors que le Congrès se prépare à accorder au Viêt Nam la clause de « Nation la plus favorisée », il importe de démontrer l’engagement continu de l’Amérique en faveur des droits de l’homme.

● troisièmement, en soutenant une société ouverte au Viêt Nam par le soutien à une législation libérale pour Internet, en poursuivant son soutien à Radio Asie Libre, et les nouvelles initiatives privées. Doit-on qualifier de virage politique l’évolution actuelle du Viêt Nam ?

Cette année, le Viêt Nam a vécu des grèves sans précédent, dans tout le pays, des manifestations populaires contre la corruption des gouvernants, et la naissance d’un mouvement de fond pour la démocratie. Bien que le changement politique doive être entrepris par les Vietnamiens eux-mêmes, les États-Unis peuvent soutenir la transition démocratique et diminuer les actes inévitables de répression par leur soutien actif aux valeurs universelles de liberté et démocratie. Indubitablement, un Viêt Nam démocratique agissant en tant que force positive pour la stabilité régionale et la prospérité économique défendra aussi les intérêts à long terme de l’Amérique.

Merci pour votre attention et votre dynamisme au sein du Comité pour les droits de l’homme.

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