Une journaliste française arrêtée aux côtés d’autres militants

Le Comité de Protection des Journalistes

New York, 26 novembre 2007 –

Le Comité de Protection des Journalistes appelle les autorités vietnamiennes à libérer immédiatement et sans condition la militante la journaliste française Nguyen Thi Thanh Van, arrêtée le 17 novembre à Saigon en même temps qu’un groupe de cinq activistes politiques liés au parti démocratique Viêt Tân.

Mme Thanh Van fait partie du comité éditorial du mensuel vietnamien Dan Chu (Viêt Nam Démocratie) et est l’une des correspondantes pour la radio Chan Troi Moi, basée aux Etats-Unis et au Japon et qui est régulièrement diffusée en ondes courtes au Vietnam. Elle a été arrêtée par les forces de sécurité dans une résidence privée à Saigon, selon un communiqué délivré par le parti Viet Tan. Mme Thanh Van réside à Paris.

Mme Thanh Van et quatre autres militants ont tout d’abord été détenus au centre de sécurité public de Saigon. La situation d’un cinquième activiste, le citoyen américain Nguyen Quoc Quan, demeure inconnue. Selon une source liée au parti Viet Tan en liaison constante avec le CPJ, Mme Thanh Van et les quatre autres ont été conduits au centre de détention principal de Saigon.

Les autorités vietnamiennes, en dépit d’une détention de plus de 48 heures, ne sont pas entrées en contact avec l’ambassade française au sujet de sont statut et de l’endroit de détention. Le motif de détention de Mme Thanh ou de l’un des autres activistes n’est pas clairement indiqué. Au moment de son arrestation, Mme Thanh rencontrait les activistes démocratiques locaux pour discuter de la non-violence, thème qu’elle aborde fréquemment dans ses émissions de radio (source de CPJ).

« Nous condamnons l’arrestation de Mme Nguyen Thi Thanh Van et de ses collègues, » a dit Joel Simon, le directeur exécutif de CPJ. « Nous sommes particulièrement concernés car ce processus d’arrestation a eu lieu, jusqu’ici, sans aucune procédure juridique légale ».

Il est à noter que parmi les arrestations, celle de Mme Thanh est la plus récente et démontre que le gouvernement continue sans cesse de condamner tout mouvement pro-démocratique qui se crée au Vietnam. Au cours de cette année, un grand nombre d’activistes, y compris les défenseurs de la liberté d’expression, ont été arrêtés pour des crimes anti-gouvernementaux. Le mouvement de rassemblement a débuté en mars, quelques semaines seulement après l’entrée victorieuse du Viet Nam dans l’Organisation Mondiale du Commerce.

Le 21 avril, les autorités ont arrêté une autre journaliste, Mme Tran Khai Thanh Thuy (ayant reçu aux Etats-Unis le prix du meilleur journaliste et du meilleur écrivain) avec comme motif : violation de l’article 88 du code criminel interdisant toute diffusion d’informations considérées par les autorités comme portant atteinte au gouvernement. Mme Thanh Thuy avait envoyé un certain nombre d’informations sur Internet pour réclamer une plus grande démocratie, d’après les dires des personnes au courant de ses articles.