Vietnam : Genève et ceux qui osent dire « non »

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Genève, 29 avril. – Voilà 31 ans, le 30 avril 1975, la chute de Saïgon marquait l’entrée de l’ensemble du territoire vietnamien dans l’ère communiste. Au cours des années qui ont suivi, entre 300 000 et 500 000 hommes, femmes et enfants – soit à peu près la population totale du Canton de Genève – ont péri en mer en essayant de fuir le régime. Depuis le 9 février dernier, à l’initiative de la communauté vietnamienne de Suisse, une stèle placée dans le parc du Château Pictet du Grand-Saconnex salue la mémoire de ces victimes d’un pouvoir despotique, toujours en place aujourd’hui.

A Hanoï, le Xe Congrès du Parti communiste vient de se terminer, sans qu’aucune ouverture démocratique réelle ne se manifeste. Plusieurs scandales dus à l’extrême corruption du régime – dont profitent, il faut le souligner, de nombreuses entreprises étrangères – ont certes obligé les caciques du parti à annoncer de grandes réformes. Mais, comme déclarait M. Manh, fraîchement « réélu » secrétaire général du PCV, « beaucoup de cadres font du business et cela marche bien ».

Néanmoins, dans ce dernier bastion (avec notamment la Chine, Cuba, la Corée du Nord ou la Birmanie) du « socialisme autoritaire », un événement de taille vient de se produire. Pour la première fois depuis 1975, pas moins de 116 personnalités vietnamiennes, du Nord au Sud, ont signé un appel en faveur du multipartisme.

Prenant un risque insensé, ces démocrates de l’intérieur du pays ont révélé leur identité, comptant sur le relais de l’opinion internationale pour empêcher que le régime prenne des mesures à leur encontre. Le Comité Suisse-Vietnam (Cosunam) demande instamment à nos autorités fédérales et cantonales et aux représentants des partis politiques, ainsi qu’aux organisations de défense des droits de l’homme et aux médias, d’entreprendre tout ce qui est en leur pouvoir pour que cette initiative historique et ses auteurs reçoivent le soutien qu’ils méritent. La liste des 116 figures sur notre site Internet (www.cosunam.ch).

La première stèle d’Europe en mémoire des boat people et en remerciement à la Suisse comme aux autres pays d’accueil des réfugiés vietnamiens, se dresse au Grand-Saconnex. Il existait trois autres stèles, au Canada, en Malaisie et en Indonésie. Les deux dernières ont été détruites sur intervention de l’ambassade vietnamienne. Le Conseil administratif du Grand-Saconnex a défendu l’esprit de Genève ; puisse cet exemple inspirer d’autres démocrates, à Berne et ailleurs, pour que la lutte de ceux qui osent dire « non » au Parti unique au Vietnam soit encouragée et débouche sur la liberté de ce pays qui n’a que trop souffert.

Thierry Oppikofer,
président du Comité Suisse-Vietnam pour la liberté et la démocratie (Cosunam)

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