Vietnam : la liberté d’expression entravée menace le développement

AFP

03 décembre 2009

Les entraves à la liberté d’expression au Vietnam menacent le développement du pays communiste, ont mis en garde jeudi des donateurs occidentaux lors d’une conférence annuelle à Hanoï.

“La croissance économique et le développement nécessitent un environnement ouvert et transparent pour tous les acteurs, vietnamiens et internationaux”, a déclaré l’ambassadeur américain, Michael Michalak, à l’ouverture de la réunion organisée par la Banque mondiale.

Le responsable a déploré un récent “resserrement de l’espace pour des informations honnêtes et fiables”.

Comme son homologue suédois, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, M. Michalak s’est inquiété des informations faisant d’état de difficultés d’accès au très populaire site de socialisation Facebook au Vietnam.

“Cela touche aux droits des gens à communiquer entre eux, à partager des idées, à faire des affaires”, a estimé l’ambassadeur des Etats-Unis.

Le Suédois Rolf Bergman a de son côté appelé Hanoï “à lever toutes les restrictions sur l’internet”.

Le mois dernier, un fournisseur d’accès à l’internet vietnamien avait indiqué avoir reçu, du ministère de la Sécurité publique, l’ordre de bloquer Facebook.

Depuis plusieurs jours, les blocages n’étaient pas systématiques mais de nombreux internautes se plaignaient de problèmes d’accès à leurs comptes. Le recours aux “proxy”, des serveurs qui permettent de déjouer la censure, permettait généralement de contourner le problème.

En novembre toujours, le ministre vietnamien de l’Information, Le Doan Hop, avait lui-même répété son intention de davantage contrôler la Toile, où, selon lui, peuvent circuler toutes sortes d’informations “toxiques”, “mal intentionnées” et où se concentrent “des forces d’opposition à l’Etat”.

De fait, l’internet offre à la population une marge d’expression que ne se permettent pas les médias vietnamiens accrédités.

Le Vietnam s’est aussi attiré de nombreuses critiques de la communauté occidentale et d’organismes de défense des droits de l’Homme cette année en arrêtant, temporairement ou non, plusieurs blogueurs et un avocat connu pour sa défense de confrères militants des droits de l’Homme.