La justice vietnamienne a condamné lundi à de la prison avec sursis sept catholiques, reconnus coupables de troubles à l’ordre public et dégradation de propriété lors de manifestations sur des terrains revendiqués par l’Eglise.
Au total, huit personnes comparaissaient à Hanoï lundi. Toutes avaient pris part cette année à des rassemblements, parfois massifs, de catholiques, destinés à récupérer des sites saisis par le régime communiste il y a des décennies.
Sept accusés ont été condamnés à des peines de prison avec sursis allant de 12 à 15 mois, minorées des éventuels jours déjà passés en détention mais parfois aussi alourdies de périodes de résidence surveillée allant jusqu’à deux ans. Le huitième accusé a reçu un avertissement.
Ce procès d’une journée, qui s’est déroulé sous étroite surveillance policière, intervenait après des mois d’extrême tension entre les autorités et les catholiques, deuxième communauté religieuse du Vietnam.
Les protestations, qui avaient débuté fin 2007, avaient réuni, au plus fort de la mobilisation, plusieurs milliers de personnes sur le site de l’ancienne ambassade du Vatican à Hanoï. Mais elles ont surtout donné lieu à de vifs face à face entre la police et les catholiques à la paroisse plus excentrée dite de Thai Ha.
Les accusés comparaissaient d’ailleurs pour leur participation, sur ce deuxième site, aux manifestations qui avaient atteint leur apogée en août. A l’exception de Nguyen Thi Nhi, 46 ans, présentée comme une meneuse par le procureur et condamnée pour trouble à l’ordre public sur les deux sites.
Tous ont reconnu leur participation aux manifestations, tout en contestant la plupart du temps avoir “fait quelque chose de mal”.
“Innocents, innocent, innocents”
“Je sais de façon certaine que la terre appartient à l’Eglise”, a notamment affirmé Ngo Thi Dung. Cette femme de 54 ans était la seule, avec Nguyen Thi Nhi, à comparaître encore en détention.
Toute la journée, des centaines de catholiques sont restés postés à l’extérieur, enchaînant chants et prières, photos de la Vierge au cou. Ils ont acclamé la libération des huit personnes en hurlant “innocents, innocents, innocents”, après le verdict. (belga) 08/12/08 16h10
