Comment les trolls d’État Vietnamiens sapent la liberté d’expression et la démocratie

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60 groupes ont signé une lettre demandant à Facebook de rendre des comptes

Ecrit par Mong Palatino

Traduit par Mamisoa Raveloaritiana

7 Avril 2023

Le Vietnam a déployé une armée de trolls en ligne et des cyber-troupes qui diffusent non seulement de la désinformation, mais mènent également des campagnes de haine vicieuses contre les militants des droits humains et les détracteurs présumés de l’État.

L’étendue des opérations de ces trolls est détaillée dans un nouveau rapport publié par l’organisme de surveillance des droits humains Viet Tan. Intitulé « #StopVNtrolls — Combatre la Force et Cybercensure  », le rapport « expose les réseaux nuisibles qui ont été responsables de dommages sociaux coordonnés et de la suppression du discours public au Vietnam ».

Viet Tan possède des membres à travers le Vietnam et parmi les communautés de la diaspora dans de nombreuses régions du monde qui plaident pour des réformes démocratiques. Cependant, il est officiellement interdit par le gouvernement vietnamien.

L’armée vietnamienne dispose d’une cyber-unité connue sous le nom de Force 47, dont la tâche principale consiste à défendre le parti au pouvoir en inondant l’Internet de contenus pro-gouvernementaux. Elle compte environ 10 000 membres, mais le chiffre pourrait être plus élevé puisqu’elle collabore avec une brigade civile officieusement dénommée E47.

Mais les membres de Force 47 ne se contentent pas de manipuler le contenu pour façonner l’opinion publique favorable au gouvernement, car ils sont également connus pour envoyer des doxos aux comptes en ligne  d’activistes et d’autres utilisateurs qui critiquent les autorités.

L’une des méthodes utilisées par Force 47 consiste à envoyer des doxos aux administrateurs des pages Facebook. Ils déclenchent des vagues d’harcèlement et d’intimidation sur des profils personnels qui peuvent se répercuter sur des vies hors ligne, créant ainsi une atmosphère de peur de parler librement en ligne.

Les membres de la Force 47 ont également exploité les normes communautaires des plateformes de médias sociaux comme Facebook pour faire campagne en faveur de la suspension ou de l’interdiction des pages qui mettent en lumière les abus du gouvernement. Viet Tan, par exemple, est souvent la cible de reportages de masse, ce qui a conduit à la suspension fréquente de sa page.

Michel Tran Duc, directeur des activités de plaidoyer de Viet Tan, a fait part de son expérience face aux trolls de l’État lors d’un entretien par courriel avec cet auteur :

C’est une lutte quotidienne pour un petit nombre de bénévoles qui font face à plusieurs milliers de trolls rémunérés. C’est comme David contre Goliath.

Nos bénévoles travaillent par conviction. Les trolls d’État sont payés pour diffuser la propagande du régime. Ainsi, face à des arguments factuels, ils sont rapidement à court d’idées et réagissent par des insultes. Plus ils sont odieux, plus les gens voient leur vrai visage.

Michel Tran Duc a ajouté que Facebook devrait revoir attentivement ses mécanismes dans l’application des normes communautaires, en particulier dans les cas qui conduisent à la suspension ou même à la suppression des comptes des groupes de défense des droits humains.

En ce qui concerne les reportages de masse, nous comptons sur l’équipe des droits de l’homme de Facebook pour revenir sur les décisions prises par le robot de Meta. Nous demandons instamment à Meta de vérifier systématiquement tous les reportages sur les pages des ONG de défense des droits de l’homme comme Viet Tan pour éviter de tomber dans le piège des trolls.

L’appel de Viet Tan est soutenu par au moins 60 groupes et individus qui ont signé une lettre exhortant Facebook à travailler avec toutes les parties prenantes pour empêcher que la plateforme ne soit utilisée comme arme pour faire taire les dissidents.

Facebook a révolutionné la manière dont nous consommons, créons et partageons l’information. Mais il est aussi devenu de plus en plus un outil pour supprimer la liberté d’expression qu’il était censé promouvoir, parce que les acteurs politiques ont manipulé la plateforme pour réduire la dissidence et harceler les opposants.

Offrir aux activistes, journalistes et parties prenantes vietnamiens la possibilité de demander des suppressions de contenu et de travailler directement avec le personnel de Facebook lorsqu’ils sont ciblés par des campagnes d’harcèlement social coordonnées.

Facebook n’a pas encore répondu à la lettre, mais Michel Tran Duc estime que l’effort collectif est important pour demander des comptes à l’entreprise technologique.

Nous n’avons reçu aucune réponse de Meta. Meta peut ignorer une voix, mais si une large coalition d’ONG et de personnes élues lui demande de rendre des comptes, elle répondra. Nous poursuivrons notre travail de plaidoyer et de sensibilisation sur cette question.

Source : https://fr.globalvoices.org/2023/04/07/278038/

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