Le Parlement européen appelé à examiner de plus près les droits de l’homme et l’EVFTA au Vietnam

Share on facebook
Share on google
Share on twitter
Share on whatsapp
Share on email
Share on print
Share on facebook
Share on google
Share on twitter
Share on whatsapp
Share on email
Share on print

Conférence au Parlement européen sur deux ans avec l’EVFTA

4 mars 2023

Le Parlement européen a été invité à examiner de plus près les droits de l’homme et l’Accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Vietnam (EVFTA) lors d’une conférence organisée le 28 février dernier par la députée européenne Marianne Vind (S&D, Danemark) à Bruxelles. Cet événement avait pour objectif de discuter de l’état d’avancement deux ans après l’entrée en vigueur de l’EVFTA, signé le 30 juin 2019.

L’EVFTA a été mis en place pour renforcer les droits de l’homme, la liberté de réunion et les droits du travail au Vietnam, ainsi que pour faciliter l’accès au marché européen pour le Vietnam. Les participants à la conférence ont présenté leur évaluation de l’EVFTA et ont tenté de répondre à la question importante suivante : qu’est-il réellement en train de se passer deux ans après l’entrée en vigueur de l’accord commercial ?

La conférence a accueilli des membres du Parlement européen, des membres du groupe consultatif domestique UE-Vietnam (DAG) de l’EVFTA, la Confédération européenne des syndicats (CES) et des membres d’ONG internationales et vietnamiennes des droits de l’homme, telles que Reporters Sans Frontières, le Comité Suisse-Vietnam (COSUNAM), la Société des professionnels vietnamiens en Belgique, les Défenseurs des travailleurs du Vietnam et Viet Tan. Tous ont évalué l’EVFTA et souligné les points essentiels concernant les droits de l’homme.

L’eurodéputée Marianne Vind ouvre la conférence.

Marianne Vind, hôte de la conférence, a déclaré que “les accords commerciaux modernes d’aujourd’hui devraient aller bien au-delà des questions commerciales traditionnelles pour inclure des principes démocratiques, des droits de l’homme, des aspects climatiques et des droits du travail”. Elle s’inquiète particulièrement de la situation des travailleurs vietnamiens, notamment en ce qui concerne leur environnement de travail et leur liberté de réunion, qui sont des exigences de l’EVFTA.

Depuis 2019, plusieurs ONG, dont Viet Tan, ont alerté le Parlement européen sur les violations continues des droits de l’homme et des droits du travail par les autorités vietnamiennes. Pour ratifier l’accord de libre-échange, les autorités vietnamiennes ont été exhortées à libérer tous les prisonniers politiques, à abroger certains articles du Code pénal, à réviser la loi sur la cybersécurité et à autoriser des syndicats indépendants. Toutefois, deux ans après l’entrée en vigueur de l’EVFTA, ces demandes n’ont pas été satisfaites et la situation continue de se détériorer.

Selon les témoignages recueillis lors de la conférence, l’EVFTA devait améliorer la situation économique, sociale et en matière de droits de l’homme au Vietnam. Cependant, il a plutôt engendré un sentiment de trahison et de manque de confiance du public. La liberté d’expression et la liberté des médias sont de plus en plus sous pression avec des lois strictes sur la cybersécurité, des sanctions pénales et la censure de personnes et d’entreprises innocentes. Le Vietnam est également le quatrième plus grand emprisonneur de journalistes dans le monde, avec des journalistes indépendants arrêtés et condamnés à plusieurs années de prison. Des militants qui s’expriment sur l’environnement et les droits du travail ont également été arrêtés, supposément pour des accusations de violation fiscale.

 

Depuis l’entrée en vigueur de l’EVFTA, aucun syndicat indépendant n’a été formé en raison du manque de compréhension de base de la vaste majorité des travailleurs de leurs droits sur leur lieu de travail, tandis que le gouvernement vietnamien utilise des tactiques anti-syndicales avec l’aide de son Code du travail. Les activistes qui ont fait appel au groupe consultatif domestique de l’EVFTA ont également été arrêtés.

Malgré l’élection du Vietnam au Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour 2023-2025, les autorités vietnamiennes ne montrent pas d’engagement en matière de droits de l’homme. Sébastien Desfayes, président de COSUNAM et membre du parlement de l’État de Genève, a exhorté le Vietnam à prendre des mesures concrètes pour améliorer son bilan en matière de droits de l’homme, notamment en libérant les défenseurs des droits de l’homme détenus arbitrairement et en organisant des élections démocratiques.

Saskia Bricmont, députée européenne (Verts/ALE, Belgique), a appelé le Parlement européen à utiliser l’EVFTA comme levier pour faire pression sur le Vietnam en matière de droits de l’homme. “Les droits de l’homme dans l’EVFTA sont un élément sérieux et le Vietnam les a violés”, a déclaré Saskia.

Tous les participants à la conférence ont convenu que le gouvernement vietnamien doit être tenu responsable de la détérioration de la situation des droits de l’homme au Vietnam. Ils ont également souligné la nécessité d’une collaboration entre le Parlement et d’autres organisations internationales pour travailler ensemble avec la société civile vietnamienne.

Share on facebook
Share on google
Share on twitter
Share on whatsapp
Share on email
Share on print

Derniers articles

Action collective pour les îles Paracel et Spratly

Aujourd’hui, la communauté internationale s’accorde à dire que la République populaire de Chine mène des actions de plus en plus agressives dans la région indo-pacifique, notamment en mer de Chine méridionale. Ces hostilités ont commencé il y a 49 ans avec l’invasion chinoise des îles Paracels (Hoàng Sa) le 19 janvier 1974,