Les autorités vietnamiennes accusées de mauvais traitement envers des militants emprisonnés

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Par Joshua Lipes

17 avril 2013

Au moins huit des 14 militants vietnamiens condamnés en janvier pour complot visant à renverser le gouvernement ont été soumis à de mauvais traitements en prison, a accusé mercredi un groupe d’opposition alors qu’un autre blogueur était emprisonné pour « propagande contre l’état ».

Les huit, dont le procès en appel est prévu pour la semaine prochaine devant le tribunal de Vinh, province du Nghe An, font face à divers abus et privations, notamment à des passages à tabac et à la confiscation de leurs médicaments, a déclaré le groupe d’opposition Viet Tan dans un communiqué.

Ils font partie d’un groupe de catholiques, d’étudiants et de blogueurs condamnés en vertu de l’Article 79 du Code pénal pour leur appartenance à Viet Tan, un groupe basé aux États-Unis interdit et considéré au Vietnam comme une organisation terroriste.

Treize d’entre eux ont été condamnés à des peines de 3 à 13 ans d’emprisonnement au centre de détention de Nghi Kim à Vinh, assorties de 2 à 5 ans de résidence surveillée. Un autre a été condamné à la liberté surveillée.

Selon les avocats, qui ont maintenant rencontré leurs clients respectifs, les huit accusés, dont le procès en appel aura lieu le 24 avril, ont été soumis à de mauvais traitement en prison, indique Viet Tan.

Il s’agit de : Ho Duc Hoa, Thai Van Dung, Paulus Le Son, Nguyen Xuan Anh, Tran Minh Nhat, Nguyen Dinh Cuong, Ho Van Oanh et Nguyen Van Duyet.

« Les avocats ont rapporté que Paulus Le Son, Tran Minh Nhat, Nguyen Dinh Cuong et Ho Van Oanh sont détenus dans des cellules sans électricité (les pièces sont surtout sombre à la nuit tombée) », dit-il.

« On leur donne seulement d’infimes rations d’eau et de nourriture, et parfois la nourriture qu’on leur donne est pourrie ».

Médicaments confisqués

Viet Tan a déclaré que les médicaments de Paulus Le Son, un blogueur catholique de 28 ans, lui avaient été confisqués et qu’il ne pouvait lire aucun journal, livre ou document écrit.

« Seule une Bible lui a été consentie mais après trois jours de grève de la faim » a indiqué le groupe, ajoutant que Ho Van Oanh « n’a pas été autorisé à soumettre de demande écrite pour une Bible ».

On apprend aussi que Paulus Le Son vient d’être informé que sa mère est décédée alors qu’il était en prison et qu’il avait demandé de porter des vêtements de deuil lors de son procès en appel.

Tran Minh Nhat aurait été passé à tabac il y a deux mois par un fonctionnaire de la prison parce qu’il chantait dans sa cellule, dit Viet Tan.

Un autre des 14 prisonniers condamnés en janvier, Dang Xuan Dieu, avait soumis une requête réclamant aussi bien une nouvelle instruction qu’un nouveau procès, soutenant que l’acte d’accusation n’était pas valable car les informations étaient montées de toutes pièces.

Viet Tan indique cependant que sa requête a été rejetée et qu’on ne lui avait pas permis de se joindre au procès en appel des huit autres.

« Personne n’a pu lui rendre visite depuis son procès. Ni son avocat ni sa famille. Donc, personne n’a pu lui dire comment faire appel ».

Blogueur condamné

Selon les médias officiels, et dans un effort perpétuel de réprimer toute dissidence sur le net, un tribunal du sud du Vietnam a condamné mercredi le blogueur Pham Nguyen Thanh Binh à trois ans de prison pour « propagande contre l’état ».

Selon le journal d’état Tuoi Tre (La Jeunesse), Binh, 30 ans, a été condamné par le Tribunal populaire de Hô Chi Minh-Ville en vertu de l’Article 88 du Code pénal vietnamien et purgera également une peine de trois ans de résidence surveillée après sa peine de prison durant laquelle il renoncera à ses droits de citoyen.

Le journal rapporte que le blogueur « a avoué tous ses crimes au cours du procès et a demandé une sentence plus légère ».

Pour Nguyen Xuan Chau, le dirigeant d’un « groupe réactionnaire » appelé ‘Nguoi Viet vi Dan toc Viet’ (les Vietnamiens pour le peuple vietnamien) basé en Australie, Binh est accusé d’avoir posté des articles touchant à des questions de société, de politique et d’économie du Vietnam.

Le journal Tuoi Tre indique que Binh aurait écrit huit articles en tout entre janvier à mai 2012 pour Chau, qui les a édités et les a publiés sur son blog.

Toujours selon Tuoi Tre, le contenu de ces articles était « contre le Parti communiste vietnamien et contre le gouvernement vietnamien », et ne serait que « de la fiction visant à souiller la vie privée de plusieurs leaders du parti et à inciter le peuple à se soulever contre l’état ».

Tuoi Tre mentionne que des enquêteurs auraient déclaré que Binh avait reconnu que les histoires qu’il avait écrites étaient fausses et qu’il « avait essayé de faire croire au peuple qu’il tenait des informations cruciales ou qu’il travaillait pour le Parti communiste et le gouvernement vietnamien » alors qu’il était au chômage ou qu’il ne détenait aucune information.

« Binh a avoué ne même pas être membre dudit groupe réactionnaire », indique le journal.

Les autorités vietnamiennes ont fait l’objet d’attaques de groupes des droits de l’homme et de quelques gouvernements occidentaux pour avoir arrêté et harcelé des douzaines de militants, de blogueurs et de journalistes citoyens depuis l’intensification ces dernières années des mesures de répression contre les manifestations et la liberté d’expression en ligne.

Beaucoup ont été condamnés en vertu de l’Article 88 que les organismes de défense des droits de l’homme et les observateurs de la liberté de la presse considèrent comme une disposition exprimée de manière vague et utilisée par Hanoï pour faire taire la dissidence.

Source : Radio Free Asia

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