Lorsque les communistes vietnamiens parlent des « Droits de l’Homme »

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Le Ministère des Affaires Etrangères Vietnamien vient de publier un livre blanc intitulé « Réalisations dans la protection et la promotion des droits de l’homme au Viet Nam. » Ce document a pour but de contrer les pressions exercées par la communauté vietnamienne d’outre-mer et de nombreux états occidentaux. Le livre blanc se compose de 4 chapitres, tournés autour de la question des droits de l’homme : le 1er chapitre présente la position de l’état vietnamien face à cette question, le 2nd parle des réalisations de l’état vietnamien en faveur de ces droits, le 3ème montre la coopération entre l’état vietnamien et les autres pays sur le sujet, et le 4ème chapitre apporte la réponse de l’état vietnamien face aux critiques dont il fait l’objet sur la question des droits de l’homme. Le livre blanc consacre pas moins de 20 pages sur 28 au 2nd chapitre, c’est-à-dire pour présenter les mesures des autorités communistes vietnamiennes en faveur des droits de l’homme.

Selon la théorie marxiste, les droits de l’homme sont une invention des sociétés capitalistes. L’Homme n’a qu’un « droit », c’est de se soumettre dans une société dirigée par la classe ouvrière, le but final étant de parvenir à une société égalitaire, où il n’y aurait plus de lutte des classes et où l’homme ne serait plus exploité par l’homme. C’est pour cette raison que, dans la pensée communiste, les mots « droitsde l’homme » n’y figurent pas. Pour cette même raison, dans le livre blanc du Ministère des Affaires Etrangères Vietnamien, les premières pages sont consacrées à une définition très tortueuse des droits de l’homme.

Ainsi, les droits de l’homme sont définis comme le droit de « vivre dans l’indépendance et la liberté ainsi que de décider de son propre destin ». En utilisant les notions d’« indépendance », de « liberté » et d’autonomie, les autorités communistes montrent leur difficulté à définir les droits de l’homme. Lorsqu’on parle des droits de l’homme, on ne peut invoquer telle raison ou contexte sociologique pour limiter et restreindre ces droits, à la guise du régime en place. Le fondement des droits de l’homme est la liberté. Si l’homme n’a pas de liberté, cela veut dire qu’il n’a pas ses droits fondamentaux. C’est pour cela que, lorsqu’on évoque les droits de l’homme, il n’est pas nécessaire d’ajouter d’autres termes pour qualifier ces droits. Il suffit de respecter la liberté de chacun.

Dans leur livre blanc, les autorités communistes vietnamiennes vantent leurs incessantes actions en faveur des droits de l’homme au Viet Nam. Depuis 1986 jusqu’à nos jours, Hà Nôi a fait éloge de ses 13000 textes légaux, dont plus de 40 lois, 120 décrets, 750 circulaires gouvernementales, et 3 000 circulaires ministérielles pour protéger les droits de l’homme. Si le peuple vietnamien était réellement protégé et ses droits respectés, comme le clame le ministère des affaires étrangères, le régime communiste n’aurait pas besoin d’éditer ce livre blanc.

Dans ces déplacements en Occident destinés à demander aides et assistance, les délégations communistes n’auraient pas à emprunter les portes dérobées pour éviter la confrontation avec la communauté des vietnamiens d’outre mer. Le régime communiste vietnamien a consacré 2/3 du livre blanc à présenter ses mesure en faveur des droits de l’homme. Ces mesures se présentent sous 3 aspects :

1- les droits civils et politiques du citoyen vietnamien
2- les droits individuels sur les plans économique, sociologique et culturel
3- les droits de la femme, des enfants, de la famille, des personnes âgées et des handicapés

Parmi ces 3 aspects, c’est le 1er qui est le plus longuement présenté avec notamment les libertés d’expression, de la presse, de réunion, de religion, de déplacement, de se présenter aux élections, d’élire la personne que l’on veut. La perversité du régime communiste est de présenter ces libertés avec des chiffres trompeurs, si bien que de nombreuses personnes peu ou mal informées sur le Viet Nam pourraient croire que ce pays est l’un des plus respectueux des droits de l’homme.

Prenons par exemple le chiffre de 99% de participation aux élections. A partir de ce chiffre, le livre blanc conclut que ce bon chiffre est dû au fait que « la population prend de plus en plus conscience de ses droits ». En réalité, les électeurs sont amenés dans les bureaux de votes par les « comités de quartier ». Sur place, ils reçoivent des consignes indiquant pour qui ils doivent voter. Concernant la liberté de la presse, le régime précise qu’en 1990 le Viet Nam ne comptait que 258 journaux et magazines.Désormais, paraissent 553 journaux et 700 magazines, en plus des 200 éditions électroniques consultables sur Internet. Bien entendu, le livre blanc omet de préciser que tous les journaux et magazines appartiennent soit au Parti Communiste, soit au gouvernement. Les particuliers qui veulent éditer un journal indépendant doivent le faire dans la clandestinité, sous peine d’être jetés en prison. En outre, le chiffre de 1253 journaux et magazines, dont aucun n’est indépendant, doit être apprécié en rapport avec une population d’environ 83 millions d’habitants. Dès lors, on voit aisément qu’il n’y a pas de liberté de la presse au Viet Nam. Concernant la liberté de réunion et d’association, il est précisé qu’en 1990, on dénombrait 115 associations civiles. Ce chiffre est monté à 300 associations en 2005. Les communistes vietnamiens présentent cela comme une grande avancée en faveur de la liberté d’association. Ils oublient de mentionner que toutes ces associations sont des satellites du Parti Communiste ou bien du Front de la Patrie. Le fonctionnement de ces associations (budget, membres) est contrôlé directement par le parti.

En résumé, le ministère des affaires étrangères vietnamien a publié le livre blanc dans un seul but : « montrer » à la communauté internationale qu’ils se préoccupent des droits de l’homme. Cette tentative de justification résulte des nombreuses critiques occidentales dont le régime communiste vietnamien fait l’objet. Faute de fondements réels, ce livre blanc n’est qu’un document commercial destiné aux personnes qui critiquent le manque de démocratie au Viet Nam. Si les autorités vietnamiennes voulaient réellement démontrer leur souci de respecter les droits de l’homme, elles libéreraient tous les prisonniers d’opinion, reconnaîtraient les aspirations de son peuple, notamment le droit à l’opposition et au multipartisme. Ce serait bien plus efficace que d’avoir dépensé de l’argent à rédiger ce livre blanc qui, avec ses fausses conclusions, ne convainc personne.

Lý Thái Hùng
31 Août 2005.

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