Luke Simpkins, député australien, écrit pour demander la libération des prisonniers politiques au Vietnam

Luke Simpkins

Ayant appris, par le bais de la Communauté Vietnamienne d’Australie, le procès prochain de huits opposants politiques vietnamiens les 24 et 25 septembre, Luke Simpkins, député fédéral australien a écrit deux lettres pour exprimer sa préoccupation au sujet de la situation des droits de l’homme au Vietnam.

La première lettre est destinée au ministre australien des Affaires étrangères Stephen Smith, pour lui demander de faire pression sur le Vietnam via l’arrêt d’un programme d’aide économique, si la situation des droits de l’homme ne s’améliorait pas. L’autre courrier est destiné au président vietnamien Nguyen Minh Triet, lui demandant de libérer immédiatement et inconditionnellement tous les prisonniers politiques au Vietnam.


14 septembre 2009

Son Excellence Stephen Smith
Ministre des Affaires étrangères

Parliament House
PO BOX 6022
Canberra ACT 2600

Monsieur le Ministre,

Je vous écris à propos du sort des prisonniers politiques au Vietnam.

Mon électorat contient un nombre considérable d’électeurs australiens-vietnamiens, qui ont fait de nombreuses contributions précieuses à l’Australie et plus particulièrement dans l’électorat du Cowan. Ils ont prospéré sous les libertés que nous avons en Australie et en raison de leur très positif esprit de travail.

Je suis en contact régulier avec mes électeurs vietnamiens concernant la situation politique actuelle au Vietnam, où le régime vietnamien continue à opprimer ses citoyens. Le gouvernement communiste a récemment arrêté plusieurs autres dissidents, comme l’avocat Le Cong Dinh, le jeune militant Nguyen Tien Trung et plusieurs blogueurs. En outre, ils continuent de maintenir le Très Vénérable Thich Quand Do en résidence surveillée pagode, d’emprisonner l’avocate Le Thi Cong Nhan, et de nombreux autres dissidents.

A plusieurs reprises au Parlement fédéral, j’ai soulevé la question de la répression de la démocratie, la liberté d’expression et la liberté d’expression religieuse. J’ai également parlé de l’emprisonnement de militants pro-démocratie au Vietnam. En juin, j’ai parlé du prêtre catholique, le père Tadée Nguyen Van Ly pour qui j’ai beaucoup d’admiration pour son courage à parler et opposer au traitement de ses concitoyens par le régime. Pour cette raison, il purge actuellement huit ans de prison avec une période supplémentaire de cinq ans de résidence surveillée.

J’ai été informé que la santé du père Ly s’est sensiblement détériorée en raison des mauvaises conditions de vie en prison. Il souffre d’une hypertension qui est mal traitée, avec un accès limité aux soins médicaux. Il y a même des craintes qu’il ait eu une légère attaque récemment.

Aujourd’hui, j’ai été informé qu’un certain nombre de militants pro-démocratie seront jugés le 24 septembre 2009, pour la propagande « contre l’Etat socialiste », interdite en vertu de l’article 88 du Code Pénal vietnamien. Ce sont l’écrivain Nguyen Xuan Nghia, un leader du mouvement pro-démocratique Bloc 8406, l’étudiant Ngo Quynh, l’ancien membre du parti communiste Nguyen Manh Son, le militant des droits fonciers Nguyen Van Tuc, l’électricien Nguyen Kim Nhan et l’essayiste Nguyen Van Tinh. Ces militants seront jugés à Haiphong. En outre, l’ingénieur Pham Van Troi et l’enseignant Vu Hung seront également jugés à Hanoi, le jour même. Les infractions présumées sont l’écriture sur Internet des commentaires critiques envers le gouvernement vietnamien ainsi que la critique des concessions territoriales faites à la Chine sous la forme de banderoles telles que « Protéger la souveraineté territoriale du Vietnam » et « Démocratie, droits humains, et multipartisme pour le Vietnam ».

Je veux également vous informer de mon ferme soutien aux propositions de la Communauté vietnamienne en Australie d’envoyer des fonctionnaires du consulat d’Australie rendre visite aux prisonniers de conscience et à leurs proches. Si ce n’est pas possible, alors je voudrais demander que notre ambassade à Hanoi demande que les médias internationaux soient autorisés à assister aux procès. Je voudrais également vous demander de soulever cette question avec l’Ambassadeur de la République socialiste du Vietnam, à Canberra.

Je suis d’avis que le gouvernement vietnamien doive libérer immédiatement et inconditionnellement tous les prisonniers politiques. Jusqu’à ce que cela arrive, je vous demanderais de prendre des mesures pour suspendre le programme d’aide à la République socialiste du Vietnam « Coopération Technique sur les Droits de l’Homme » pour faire progresser les droits de l’homme au Vietnam.

Cordialement,

LUKE SIMPKINS
Député Fédéral du Cowan