Vietnam : une dissidente, écrivain, condamnée à trois ans et demi de prison

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05 février 2010

Une Vietnamienne, écrivain dissidente accusée de “coups et blessures intentionnels”, a été condamnée vendredi à trois ans et demi de prison à Hanoï, à l’issue du dernier en date d’une série de procès de détracteurs du régime communiste.

Tran Khai Thanh Thuy, née en 1960, comparaissait avec son mari accusé des mêmes charges. Tous deux rejetaient les accusations portées contre eux et affirmaient avoir eux-mêmes été battus.

“C’est une fabrication et une complète calomnie”, a dénoncé Mme Thuy devant la Cour. “Je proteste contre ce procès, je ne suis pas venue ici pour endurer cela”.

Son mari, Do Ba Tan, a écopé de deux ans de prison avec sursis. Le couple avait été appréhendé en octobre. L’ambassade américaine à Hanoï s’était alors inquiétée de ce que Mme Thuy ait pu être “battue et arrêtée” après avoir exprimé son soutien à un groupe de militants pro-démocratie jugés à Haïphong (nord-est).

Les six Vietnamiens de ce groupe avaient été condamnés à des peines de deux à six ans de prison pour “propagande contre l’Etat”. On leur reprochait notamment le déploiement de banderoles appelant à des réformes politiques.

Quelques journalistes étrangers et diplomates occidentaux ont pu suivre les débats vendredi, mais en dehors de la salle d’audience, via une retransmission télévisée en circuit-fermée.

Après le verdict, un porte-parole de l’ambassade américaine a exprimé le “trouble” de son pays.

“Personne ne devrait être battu, arrêté ou condamné pour l’exercice du droit à la liberté d’expression”, a-t-il déclaré, appelant à la libération du couple et de tous “les autres prisonniers de conscience” au Vietnam. L’accusation reprochait au couple d’avoir utilisé un casque de mobylette, une brique et un bâton pour frapper deux hommes lors d’une dispute sur un parking le 8 octobre.

Mais selon leur avocat, Me Tran Vu Hai, leur arrestation était illégale, les propos des témoins et des présumées victimes de ses clients étaient illogiques, aucune preuve n’étayait l’accusation.

“Accuser d’agression la victime d’un passage à tabac est un nouvel exemple des efforts kafkaïens du Vietnam pour faire taire les détracteurs du gouvernement”, a estimé Brad Adams, responsable Asie de Human Rights Watch (HRW), dans un communiqué publié la veille du procès.

EN 2007, HRW avait décerné à Mme Thuy son prix Hellman/Hammett, qui récompense des écrivains engagés dans la lutte pour la liberté d’expression et victimes de “persécution politique”.

La romancière a écrit des essais politiques et tenu un blog. Elle avait été libérée de prison il y a deux ans, en partie parce qu’elle souffrait de tuberculose, avait alors indiqué une source judiciaire. Arrêtée pour propagande contre l’Etat et condamnée pour trouble à l’ordre publique, elle avait passé à l’époque plus de neuf mois derrière les barreaux. Organisations de défense des droits de l’Homme et pays occidentaux s’inquiètent d’une répression accrue de la critique dans le pays communiste. Au moins 16 militants ont été condamnés à de la prison ferme depuis octobre.

http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-41609384@7-54,0.html

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