Manifestation devant l’ambassade du Vietnam à Paris

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Le 24 mai 2014, Viet Tan France a organisé une manifestation devant l’ambassade de la République Socialiste du Vietnam à Paris, dans le 16ème arrondissement. Cette manifestation pacifique entendait protestait contre la persécution des patriotes vietnamiens par le gouvernement de Hanoi, lorsque ceux-ci manifestent contre l’expansionnisme chinoise au Vietnam.

Nous vous proposons de lire le discours de Michel Tran Duc, membre de Viet Tan en France.


Mesdames et messieurs, Chers amis,

Comme vous le savez sans doute déjà, il y a 3 semaines, une compagnie d’exploration pétrolière chinoise a installé une plate-forme pétrolière à 132 miles nautiques des côtes vietnamiennes. HD981, c’est le nom de cette énorme plate-forme est située à 68 nautiques à l’intérieur de la Zone Economique Exclusive du Vietnam.

Officiellement, cette plateforme restera sur place 3 mois et repartira en août. Mais le but premier de Pékin n’est pas d’exploiter le pétrole puisque ce n’est pas rentable de déplacer une telle plateforme pour seulement trois mois d’activité, sans compter les dizaines de navires qui tournent autour pour la protéger. Non, cette plateforme sert surtout à ancrer la Chine dans la Zone Economique Exclusive du Vietnam, donc à empiéter de plus en plus l’espace vital vietnamien.

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Michel Tran Duc

Pour se justifier, Pékin dit que la plate-forme se trouve à moins de 50 milles nautiques des Paracels, que la Chine considère comme sous sa souveraineté.

Or, c’est oublié que les Paracels ont été volés au Vietnam par la Chine en janvier 1974, au cours d’une sanglante bataille entre l’armée chinoise et l’armée de la République du Vietnam. Encore aujourd’hui, tous les ans, les vietnamiens d’outre mer, mais aussi de plus en plus de vietnamiens de l’intérieur, commémorent le sacrifice des 53 militaires sud-vietnamiens durant cette bataille pour protéger le territoire vietnamien. En 1974, le régime communiste Nord-Vietnamien s’est gardé de toute protestation contre cette aggression chinoise.

Il faut dire que la traîtrise des communistes vietnamiens a déjà commencé en 1958. En effet, le 4 septembre 1958, le ministre chinois Chu Enlai déclarait que les îles Paracels et Spratlys appartenaient à la Chine. Dix jours après, Pham Van Dong alors 1er ministre du Nord-Vietnam, a publié une note diplomatique « reconnaissant et approuvant » cette déclaration de la Chine. Pire, il ajoutait dans la note que : « Le gouvernement de la République Démocratique du Vietnam donnera des instructions aux organismes d’Etat responsables pour qu’ils respectent scrupuleusement cette déclaration ».

En 1988, Pékin a continué à avancer ses pions en s’emparant, toujours par la force, de plusieurs îlots vietnamiens des archipels Spratlys. Là encore, 64 soldats vietnamiens se sont sacrifiés pour défendre le territoire national.

Petit bout par petit bout, la Chine grignote du terrain en asie du sud-est, souvent par la force et au mépris des lois et conventions internationales. Si on ne fait rien, la Chine ne s’arrêtera pas tant qu’elle n’aura pas le contrôle sur toute la mer de Chine du Sud, ce que l’on nomme communément le tracé en neuf traits ou encore la langue de bœuf.

Comment se défendre contre la Chine communiste, cet état voyou qui dispose d’une puissance militaire toujours croissante ? Il faut s’allier avec les autres pays de la région pour couper cette langue de boeuf, car le Vietnam n’est pas la seule victime de la Chine.

Presque tous les pays en Asie de l’Est et du Sud-est ont un contentieux avec la Chine. La Chine veut s’emparer les îles Senkaku qui appartiennent au Japon. La Chine veut s’emparer des îles Scarborough qui appartiennent aux Philippines. La Chine veut s’emparer de Taiwan. Le bons sens voudrait que toutes les victimes se rassemblent pour contrer l’ogre chinois. Or, jusqu’à maintenant, le Vietnam n’a jamais voulu ou plutôt jamais osé se liguer avec les autres pays pour contrer la Chine. En privilégiant le dialogue bilatéral, le régime communiste vietnamien fait le jeu de la Chine qui peut imposer son diktat au Vietnam.

Ainsi, le régime communiste vietnamien montre toute sa lâcheté devant l’ennemi du nord. En revanche, il se montre implacable contre les patriotes vietnamiens.

Cela a commencé avec l’emprisonnement du jeune Lê Chi Quang en 2002 pour avoir révélé au grand jour les accords frontaliers de 1999 et 2000.

En 2008, plusieurs militants pro démocratie comme Pham Thanh Nghien, Nguyen Xuan Nghia, Tran Duc Thach ont été arrêtés puis lourdement condamnés pour avoir écrit des textes et accroché des banderoles contre la Chine.

En 2013, 14 jeunes chrétiens et patriotes ont été condamnés à de lourdes peines de prison taggués sur les murs les lettres HS-TS-VN pour revendiquer la souveraineté vietnamienne sur les archipels Paracels et Spratly. Ils ont été accusés de « complot contre l’état ».

Comment le fait de revendiquer la souveraineté nationale de son propre pays sur ces archipels peut-il être considéré comme un complot contre l’état ? A moins que le régime soit déjà coupable de trahison envers la patrie ?

Des dizaines de patriotes croupissent derrière les barreaux en ce moment simplement parce qu’ils ont voulu alerter le peuple sur l’expansionnisme chinois au détriment du Vietnam. Le Quoc Quan, Tran Huynh Duy Thuc, Paulus Le Son, Ho Duc Hoa, Dang Xuan Dieu, Nguyen Danh Minh Man, Nguyen Van Hai alias Dieu Cay, Vo Minh Tri alias Viet Khang, et tant d’autres encore, sont les victimes de ce régime indigne, lâche devant l’ennemi, cruel envers le peuple.

A de multiples reprises, le régime de Hanoi fait arrêter des manifestants pacifiques qui protestent contre l’impérialisme chinois. Dimanche dernier encore, de nombreuses personnes ont été littéralement cadenassées dans leur domicile pour éviter qu’elles aillent manifester contre la Chine.

Et pourtant, demain encore, des centaines, des milliers de vietnamiens de l’intérieur vont encore manifester, courageusement, au mépris des mises en garde du régime communiste vietnamien. Nous avons le devoir de soutenir ces manifestations pacifiques, non violentes.

Nous ne pouvons que regretter les dérapages et les exactions perpétrées contre les usines étrangères dans les zones industrielles de Binh Duong et Ha Tinh. Ces violences, qui discréditent tout le mouvement patriotique, ne sont pas arrivées par hasard. En effet, le lundi 19 mai, les ouvriers ont manifestés pacifiquement. Et partir du mardi, on a constaté de nombreux groupuscules inciter les ouvriers à commettre des exactions, à détruire des usines. Nous accusons le régime vietnamien d’avoir incité les ouvriers à commettre ces violences, pour donner un message subliminal envers la Chine, car il est trop lâche pour le dire à haute voix.

A cette occasion, la Chine a protesté vivement contre le Vietnam pour ces exactions. Mais c’est oublié qu’en 2012, Pékin a laissé le champ libre aux chinois pour saccager et brûler les usines, les boutiques japonaises en Chine. Toyota, Sony, Canon, Nintendo entre autres en ont fait les frais. À l’époque, Pékin a déclaré comprendre le mécontentement populaire. Bizarrement aujourd’hui, il ne comprend pas la même chose lorsqu’elle se passe au Vietnam.

Mesdames et messieurs, Chers amis,

Il y a des choses qui, lorsqu’elles sont en nous, personne ne peut nous l’enlever. Je veux parler de l’amour de la patrie. Je veux parler de la fierté d’appartenir à une grande nation. Nos ancêtres ont fondé le Vietnam et l’ont défendu contre tous les aggresseurs depuis 5000 ans.

Or pour rester au pouvoir, le régime communiste vietnamien est en train de vendre notre pays. Ce régime est indigne de diriger le pays. Il nous appartient de mettre un terme à ce système. Il nous appartient de donner un grand coup de pied au cul des dirigeants communistes vietnamiens, pour qu’enfin, nous puissions reprendre en main la destinée de notre nation. Quand le gouvernement baisse les armes devant l’ennemi, nous avons le devoir de ne pas capituler et de continuer le combat.

J’appelle les personnes qui travaillent dans l’ambassade du Vietnam, et plus largement toutes les personnes qui sont au service du régime en ce moment, qu’ils soient fonctionnaires, policiers ou militaires. Ouvrez vos yeux Ecoutez votre cœur. Arrêtez de servir ce régime qui trahit le peuple et s’en met plein les poches. Où serez-vous quand les Nguyen Tan Dung, Truong Tan Sang et compagnie auront pris la fuite avec leurs fortunes ?

N’attendez pas ce moment pour vous réveiller. Rejoignez les vrais patriotes dès maintenant. Notre avenir est entre nos mains. Pour ne pas avoir à combattre demain l’envahisseur du nord, combattez dès aujourd’hui l’ennemi de l’intérieur, à savoir le régime communiste vietnamien et ses serviteurs. Pour défendre l’intégrité territoriale du Vietnam, il faut mettre fin au régime communiste de Hanoi.

24 mai 2014

Michel Tran Duc

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