Témoignage sur l’histoire du Viêt-Nam, par un évêque français qui y vécut 38 ans, de 1937 à 1975. L’ouvrage s’intitule Le temps des chiens muets. Il n’est plus édité mais on arrive encore à se le procurer en occasion.
Le 10 mars 1975, lors d’un déplacement à Danang, Paul Seitz apprend l’attaque de sa région d’adoption, le centre et les hauts plateaux. Il tente néanmoins d’y retourner, malgré les combats. Le 12 mars, parvenu à Kontum, il constate l’inquiétude de la population. « Déjà tous ceux qui en ont les moyens préparent leur évacuation vers la côte ou vers le sud ». Le 15 mars, l’armée se replie, abandonnant Kontum. « Un vent de terreur et de panique fait se lever tout un peuple. Un exode hallucinant de centaines de milliers de personnes s’amorce. « Plutôt la misère et la mort que l’esclavage ». Mais l’évêque reste, et restera jusqu’au jour de son expulsion, décidée par le régime communiste.
Voilà, dit en quelques mots, le courage et le dévouement d’un homme.
Ce témoignage offre toutes les qualités d’un bon récit historique : Il explique le passé, sans la froideur excessive de certains universitaires, sans leur amour immodéré des chiffres. L’émotion est bien présente, car on parle d’hommes et non de mathématiques. Expliquant le passé, il nous aide à comprendre le présent et à dessiner un futur meilleur.
Trois idées dominent :
• Un hommage aux très nombreux viêtnamiens qui résistèrent au communisme et qui furent condamnés à de terribles représailles.
• La démonstration que le voeu d’indépendance (jusqu’aux années 50) n’avait rien à voir avec une prétendue adhésion au communisme.
• La dénonciation de la propagande communiste, reprise par nombre de médias et intellectuels occidentaux. Cette accusation, qui reste tout à fait d’actualité, nous appelle à une réflexion critique sur ceux qui, aujourd’hui encore, nous informent, mais trop souvent nous désinforment.
Pour ceux qui voudraient, pour commencer, connaître l’auteur en voici une biographie :
