4 octobre 2013
Genève – Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme a protesté ce vendredi contre l’emprisonnement de l’un des dissidents les plus connus du Vietnam dans une affaire de fraude fiscale, dénoncée par les militants des droits internationaux comme étant une accusation politiquement motivée.
« Nous sommes profondément préoccupés par la condamnation de M. Le Quoc Quan, un éminent avocat défenseur des droits de l’homme », a déclaré aux journalistes Rupert Colville, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme.
Le Quoc Quan a été condamné mercredi pour deux ans et demi de prison, et Coville a déclaré que sa condamnation pour fraude fiscale fait écho à celle de 2008 de Nguyen Van Hai, un éminent blogueur et militant pour la liberté des médias, plus connu sous son pseudonyme Dieu Cay.
« Cela soulève des inquiétudes que ces accusations peuvent être utilisées pour réduire au silence les défenseurs des droits de l’homme et ceux qui critiquent les politiques et pratiques du gouvernement », a déclaré Colville.
Il a déclaré que l’ONU a été alarmée par le fait que Le Quoc Quan a été condamné après seulement une journée de procès, et que l’accès à l’audience était limité pour sa famille et ses partisans.
« Cela jette des doutes quant à son droit à un procès équitable et que la procédure régulière a été pleinement respectée », a-t-il dit.
« Nous exhortons le gouvernement du Vietnam à ré-examiner cette sentence et les procédures de jugement qui continuent de menacer sérieusement et le droit à la liberté d’expression, d’opinion et d’association dans le pays », a-t-il ajouté.
Les groupes de défense des droits de l’homme estiment que des centaines de militants sont enfermés au Vietnam pour avoir parlé contre le gouvernement autoritaire, dont au moins 46 ont été emprisonnés cette année.
Le Vietnam – où le Parti communiste interdit tout débat politique – fait face à la critique régulière de groupes de défense des droits de l’homme et des gouvernements occidentaux pour son intolérance de la dissidence politique.
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