Un prisonnier vietnamien libéré raconte son histoire

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Durant sa tournée au Capitol pour remercier ses soutiens, Nguyen Quoc Quan décrit son épreuve à la députée Sanchez.

Par LEVINE de BRITTANY | THE ORANGE COUNTY REGISTER

WASHINGTON – Enfermé dans une cellule de trois pieds sur quatre avec un autre prisonnier, Nguyen Quoc Quan a dû dormir à même le sol, à côté des toilettes. Avec la chaleur de Saigon qui montait dans sa cellule sans fenêtres, il a souvent eu du mal à respirer et ne portait souvent qu’un short pour rester au frais.

Trois semaines après que ses geôliers l’aient laissé partir, Quan, dans un costume cravate, confortablement assis dans le bureau de la députée Loretta Sanchez ce jeudi, raconte son histoire.

La police vietnamienne a arrêté et a emprisonné Quan et d’autres membres d’un groupe militant pour la démocratie à Ho Chi Minh City en novembre de l’année dernière. Des membres du groupe Viet Tan ont été arrêtés alors qu’ils distribuaient les brochures qui appellent au changement non-violent et pacifique du Vietnam.

En prison, Quan n’était autorisé à voir la lumière du jour seulement 15 minutes par semaine. Il a mangé deux repas par jour d’une nourriture insipide et qui était souvent avariée. Bien qu’il dise n’avoir jamais été physiquement blessé, il a enduré de longues sessions de torture psychologique.

Quan est revenu chez lui à Sacramento le mois dernier, auprès de son épouse et de ses deux jeunes fils. Depuis lors, il fait des tournées à plein temps à travers le pays en tant que militant pour la démocratie du groupe Viet Tan, le Parti pour la Réforme du Vietnam, partageant son histoire en prison.

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Photo : Viet Tan

L’année dernière, Sanchez, députée démocrate de Garden Grove, a protesté contre les arrestations avec Ed Royce, député républicain de Fullerton. Plus tôt ce jeudi, Quan a rencontré des hauts fonctionnaires du Département d’État et d’autres membres du Congrès qui l’ont aidé à sortir de prison.

« Je ne suis pas un terroriste, » dit Quan à Sanchez. « Pourquoi m’ont-ils emprisonné pendant six mois ? Et si j’étais un terroriste, pourquoi six mois ? Cela aurait être 60 ans. »

Le gouvernement vietnamien accuse Quan d’être un terroriste et d’être entré dans le pays avec de faux documents. Mais Quan a indiqué bien qu’il ait eu les faux documents avec lui lorsqu’il a franchi la frontière du Cambodge-Vietnam sur une bicyclette, il ne les a jamais utilisés.

La plupart des membres du Viet Tan qui sont emprisonnés, – lors d’une opération clandestine qui s’est ébruitée il y a trois ans [l’opération s’est déroulée en novembre 2007, NDT] – ont été renvoyés chez eux avant Quan. Il ne reste qu’un militant, citoyen thaï, en prison.

Sanchez a indiqué qu’elle continuera de pousser pour la réforme des droits de l’homme au Vietnam bien qu’il ait été difficile de convaincre d’autres membres du Congrès de l’importance de ce problème.

Il est prévu que le Premier ministre vietnamien visite Washington à la fin de ce mois. Sanchez a indiqué que durant cette visite, elle projette de s’associer à la présidente de la Chambre des Représentants Nancy Pelosi, députée démocrate de San Francisco, pour pointer du doigt les questions des droits de l’homme au Vietnam. « Nous rendrons sa visite aussi incommode comme il a rendu la vôtre incommode, » dit-elle à Quan pendant qu’il lui serrait sa main. « Je souhaiterais le mettre en prison, mais je n’ai pas ces pouvoirs. »

Quan indique qu’il pense que le gouvernement vietnamien l’a maintenu en prison longtemps pour en faire un exemple et effrayer d’autres militants pro démocratie.

En dépit de ce qu’il a enduré, Quan maintient son rêve de voir la démocratie s’installer au Vietnam et a même enseigné la lecture à un co-détenu dans la prison. Quan a indiqué qu’il aime enseigner et voudrais être un jour professeur de lycée dans un Vietnam démocratique. Le gouvernement vietnamien a interdit Quan de revenir, mais il dit qu’il voudrait y retourner si le pays devenait une démocratie.

Quan dit qu’il y a trois choses qui sont ancrées dans votre cerveau et dans votre âme lorsque vous êtes emprisonné à tort au Vietnam : d’abord, c’est la peur, puis vient solitude, et puis c’est le poids de la perte de toute signification du temps qui passe.

Pour surmonter tout cela, il s’est concentré sur sa mère décédée qui, dans ses rêves, a toujours apporté la démocratie au Vietnam. En outre, les souvenirs de famille et de ses amis l’ont aidé à combattre la solitude et la peur, indique Quan.

Quand il est rentré à la maison, son épouse lui a raconté les soutiens qu’elle avait reçus de leurs voisins. « Je suis étonné de tout ce que mon épouse a pu faire. J’aime mon épouse encore plus qu’avant, » dit Quan. En décembre de l’année dernière, l’épouse de Quan, Ngo Mai Huong, a rencontré Sanchez pour parler de son mari.

« Ceci peut arriver à n’importe quel citoyen des États-Unis. Ils peuvent vous faire disparaître et puis tout nier, » dit Quan. « J’ai payé le prix pour avoir parler aux gens. »

Et pour cela, ses deux fils adolescents l’admirent, dit-il. Et le plus vieux, 15 ans, envisage de devenir membre du Viet Tan.

« Je dis aux gens et à mes fils que nous sommes tous des gens ordinaires, mais si vous croyez suffisamment fort à quelque chose, vous pouvez faire de bonnes choses, » dit-il.

http://www.ocregister.com/articles/quan-vietnam-jail-2061192-vietnamese-sanchez


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Photo : Viet Tan

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Photo : Viet Tan

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Photo : Viet Tan

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